Analyse Saint Simon, Mémoires, livre V
Commentaire de texte : Analyse Saint Simon, Mémoires, livre V. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar WinniePoo29 • 18 Mars 2024 • Commentaire de texte • 1 947 Mots (8 Pages) • 151 Vues
Analyse Saint Simon, Mémoires, livre v
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Analyse:
Le texte est un extrait des « Mémoires » de l'écrivain français Saint Simon. Ce mémoire est une source historique importante qui met en lumière la vie à la cour de Louis XIV et les événements politiques de la France du XVIIe siècle. Saint Simon, lui-même aristocrate, passa une grande partie de sa vie à la cour royale. Ses mémoires sont non seulement significatives sur le plan historique, mais également pertinentes sur le plan personnel, car il a personnellement vécu bon nombre des événements décrits.
L'extrait décrit un épisode de la vie de Louis XIII dans lequel il est confronté à la peste. Le roi fait preuve d'un sang-froid et d'une bravoure remarquables face au danger, que Saint Simon dépeint comme admirables et héroïques. Mais cette représentation est également marquée par une certaine critique à l’égard des successeurs de Louis XIII. qui ne possédait pas de telles vertus au même degré. Le texte transmet donc non seulement des informations historiques, mais aussi une perspective spécifique sur le pouvoir royal et les vertus d'un dirigeant.
Un aspect intéressant du texte est la représentation du roi comme un roi curieux et curieux lors de son séjour dans les montagnes. Il fait preuve d'une grande détermination et de persévérance pour trouver un moyen de surmonter les barrières ennemies. Cette image du roi en tant que leader actif et décisif contraste avec sa représentation ultérieure de dirigeant solitaire et abandonné, isolé de ses conseillers et de la société. Cette représentation du roi comme curieux et actif pourrait être comprise comme une sorte de message politique mettant en avant les vertus d’un bon dirigeant.
Un autre aspect intéressant du texte est le rôle de saint Simon lui-même, représenté comme un proche confident du roi, soucieux du bien-être de Louis XIII. est proche du cœur. Cette représentation donne non seulement un aperçu de la relation entre le roi et ses confidents, mais reflète également la position et l'influence de Saint Simon à la cour.
En résumé, le texte des Mémoires de Saint Simon offre un aperçu de la vie de Louis XIII. et sa réponse à l'adversité. Il offre également un aperçu du point de vue de l'auteur sur les vertus royales et la dynamique de la cour royale. À travers cette représentation, Saint Simon capture non seulement des événements historiques, mais transmet également sa propre vision du leadership et des qualités d'un bon dirigeant.
On a dérobé à Louis XIII la gloire d’un genre d’intrépidité que n’ont pas tous les héros. Les Alpes étaient pleines de peste. Le roi, en y arrivant*, se trouva logé dans une maison où elle était. Mon père l’en avertit et l’en fit sortir. Celle où on le mit se trouva pareillement infectée. Mon père voulut encore l’en faire sortir. Le roi, avec une tranquillité parfaite, lui répondit qu’à ce qu’il éprouvait, il fallait que la peste fût partout dans ces montagnes, qu’il devait s’abandonner à la Providence, ne penser plus à la peste, et seulement au but où il tendait : se coucha et dormit avec la même tranquillité. Cette grandeur d’âme n’était pas à oublier dans ce héros, si simplement, si modestement, si véritablement héros en tout genre. Quel bruit n’eût pas fait un tel trait dans ses successeurs ? Mais sa vie à lui n’était qu’un tissu continuel de pareilles actions, variées suivant les circonstances, qui échappaient par leur foule, et dont sa modestie le détournait saintement d’en sentir le mérite.
Or, voici le Pas de Suze, tel que mon père me l’a plusieurs fois raconté, qui, entre autres vertus, était parfaitement véritable.
Les barricades reconnues furent estimées très difficiles, et, tôt après, impossibles à forcer : les trois maréchaux, et ce qu’il y avait de plus distingué après eux, ou en grade, ou en mérite et connaissance, furent de cet avis ; et pour le moins autant qu’eux le cardinal de Richelieu. Ils le déclarèrent au roi, qui en fut très choqué, et plus encore quand le cardinal lui représenta la nécessité d’une prompte retraite, par les raisons des lieux, des logements, des vivres, de la saison, qui feraient périr l’armée. Ils redoublèrent, et comme le cardinal vit qu’il ne gagnait rien sur l’esprit du roi, qui faisait plutôt des voyages que des promenades continuelles parmi les neiges et les rochers, pour s’informer et reconnaître par lui-même des endroits et des moyens d’attaquer ces retranchements, le cardinal eut recours à un artifice par lequel il crut venir à bout de son dessein. Le roi, logé dans un méchant hameau de quelques maisons, y était presque seul, faute de couvert pour son plus nécessaire service, mais gardé d’ailleurs pour sa sûreté. Le cardinal, de concert avec les maréchaux et les principaux de la Cour, fit en sorte que, sous prétexte de la difficulté des chemins, le roi fut abandonné à une entière solitude dès que le jour commencerait à tomber : ce qui en cette saison, et dans ces gorges étroites, était de fort bonne heure, ne doutant pas que l’ennui, joint à l’avis unanime, ne l’engageât à se retirer.
L’ennui n’y put rien, mais il fut grand. Mon père, qui était dans ce même hameau tout près du roi, dont il avait l’honneur d’être premier gentilhomme et premier écuyer, à qui le roi se plaignit de sa solitude et de l’affront que lui ferait recevoir une retraite, après s’être avancé jusque-là pour le secours de M. de Mantoue, qui, malgré sa protection, se trouverait livré aux Espagnols et au duc de Savoie ; mon père, dis-je, imagina un moyen de l’amuser les soirs. Le roi aimait fort la musique ; M. de Mortemart avait amené dans son équipage un nommé Nyert, qui la savait parfaitement, qui jouait fort bien du luth, fort à la mode en ce temps-là, et qu’il accompagnait de sa voix, qui était très agréable. Mon père demanda à M. de Mortemart s’il voulait bien qu’il proposât au roi de l’entendre. M. de Mortemart, non-seulement y consentit, mais il en pria mon père, et ajouta qu’il serait ravi si cela pouvait contribuer à quelque fortune pour Nyert. Cette musique devint donc l’amusement du roi, les soirs, dans sa solitude, et ce fut la fortune de Nyert et des siens.
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