Synthèse Peau de Chagrin Balzac
Cours : Synthèse Peau de Chagrin Balzac. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar matthieu chess • 4 Juin 2023 • Cours • 1 290 Mots (6 Pages) • 428 Vues
Synthèse : La Peau de chagrin, un roman de l’énergie
La Peau de chagrin dans l’histoire littéraire
Une première version de La Peau de chagrin paraît en 1831, Celle-ci est sensiblement différente de celle que nous lisons aujourd’hui, plus ancrée dans l’ actualité de son auteur. Le roman en question est le premier de Balzac à rencontrer le succès auprès du public. Deux raisons peuvent justifier cet accueil : d’une part la campagne de publicité active que Balzac organise lui-même autour du roman ; d’autre part, le genre fantastique, alors très en vogue à l’époque, auquel appartient le récit.
Cependant, cette veine fantastique finira par embarrasser l’auteur, qui aura du mal à inscrire cette œuvre dans son vaste projet : La Comédie humaine. En effet, comment faire coexister l’invraisemblance de la Peau de chagrin dotée de pouvoirs magiques, avec le réalisme des romans suivants sans que le retour des personnages d’une oeuvre à l’autre paraisse étrange au lecteur ?
« LA PEAU DE CHAGRIN, relie en quelque sorte les Études de mœurs aux Études philosophiques par l’anneau d’une fantaisie presque orientale où la Vie elle-même est peinte aux prises avec le Désir, principe de toute Passion. »
Balzac Avant-propos de La Comédie humaine.
Dans la deuxième partie du siècle, le roman tombe à peu dans l’oubli, les auteurs et les lecteurs préférant des oeuvres plus ouvertement réalistes.
Il faudra attendre les années 1930 pour que le philosophe Alain en propose une nouvelle lecture philosophique et morale. Puis, ce sont les penseurs marxistes qui placeront de nouveau sur le devant de la scène ce roman précurseur dans leur critique du capitalisme ; l’argent apparaît en effet dans l’œuvre comme l’élément essentiel qui asservit toute la société. Noblesse et religion sont évincées par un adversaire nouveau – l’or-, et ce sont désormais les banquiers comme Taillefer qui règnent sur la société.
Un roman de l’énergie
• L’énergie vitale
La thèse de Balzac est simple : chaque être humain possède une certaine somme d’énergie qu’il peut gaspiller en la dépensant trop vite, ou économiser en agissant avec sagesse. Chaque personne est donc confrontée à un dilemme : vivre peu mais intensément en se soumettant ses désirs, ou vivre longtemps mais sans passion.
Au début du récit, l’antiquaire recommande à Raphaël de sacrifier son « vouloir » et son « pouvoir » au profit du « savoir ». Ce choix est présenté comme le plus raisonnable puisqu’il s’appuie sur la maîtrise du désir, des vouloirs), et sur le renoncement à la jouissance des sens (pouvoir). Le pouvoir est en effet un grand consommateur de l’énergie qui pour chacun de nous est comptée, car plus notre capital d’énergie s’épuise, plus nous approchons de la mort. II faudrait donc économiser notre énergie pour «durer » le plus longtemps possible.
• Le « Système dissipationnel»
Avant de recevoir la Peau de chagrin, Raphaël enfermé trois ans dans son grenier pour écrire, s’est épuisé à la tâche sans rien recevoir en retour, dépensant inutilement une
grande part de son énergie vitale. De même, il dilapide son énergie, ses sentiments et son argent pour deux femmes l’une, Foedora, qui ne l’aime pas, et l’autre, Pauline, qu’il ne voit pas. Épuisé, Raphaël va alors suivre un temps les conseils de son ami Rastignac, qui lui propose de se « lancer dans [qu’il] nomme le Système dissipationnel » et d’ériger la dissipation d’énergie en système, afin que, quitte à mourir, ils meurent « avec élégance ».
• Vivre en sage ou en fou ?
Ainsi, la leçon de sagesse proposée par l’antiquaire est mise à mal tout au long du récit, et le lecteur en vient à se demander, comme Euphrasie et Rastignac, s’il ne mieux valoriser une vie brève mais intense, au risque qu’elle soit destructrice (c’est d’ailleurs ce que fera finalement l’antiquaire lui-même à la fin du roman), plutôt
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