Les cahiers de Douai, Arthur Rimbaud

                                        DISSERTATION

        Les cahiers de Douai se situe à la croisée de diverse influences, Arthur Rimbaud est cultivé et lettré et connait ses modèles autant que ses contemporains. En effet Rimbaud lit beaucoup de poésie ce qui lui permet de diversifier les mouvements auxquels il adhère. Son œuvre s’imprègne de tous les grands mouvements qui ont jalonné de 19 -ème siècle comme le romantisme, le réalisme ou encore le parnasse et crée un nouveau langage. La vie de l’auteur est aussi très mouvementée, Rimbaud est en constante recherche d’émancipation et il la rythme par des excès, des avis qui contraste avec son époque ou encore des fugues répètes où il écrira et retravaillera la plupart de ses poèmes. C’est ainsi que dans Sensation, Arthur Rimbaud écrit « j’irais loin bien loin », dans ce vers nous pouvons relever plusieurs éléments, d’abord il écrit à la première personne, ce qui octroie un coté biographique. De plus le verbe allais est au futur, ce qui traduit d’une action à venir et certaine donc un projet de Rimbaud, la suite renforce cette idée car « loin » signifie une distance indéterminée et longue et il est répété deux fois. Il veut insister sur cette intention de déplacement. On peut aussi y comprendre un sens métaphorique ou Rimbaud parle de son intention à dépasser les limites des genres dans lesquels il trouve son inspiration mais aussi dans ses idée politique, religieuses et sociales. En quoi les cahiers de Douai expriment le désir de Rimbaud « d’aller loin » ? Nous allons répondre a cette question en deux temps, d’abord nous décrirons son déplacement géographique en passant par son exploration de la nature, ses fugues et ses relations amoureuse, ensuite nous parlerons des critiques qu’il émet au travers de ses poèmes, d’ordre social politique et religieuse.

        Premièrement nous allons explorer le thème du déplacement géographique dans les cahiers de tout en passant par 3 grands aspects, son itinérance dans son exploration de la nature, ses fugues et enfin l’aspect amoureux qui est vécu comme une quête insaisissable.

        Dans Les Cahiers de Douai, Rimbaud déploie une soif insatiable d'ailleurs, où nature, ville, et déplacements deviennent les vecteurs d’une révolte contre l'enfermement des normes. Dans "Sensation", il s’évade d'une société étouffante, rêvant d'une communion brute, sans limites, avec la nature. Il clame : « Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers, / Picoté par les blés, fouler l’herbe menue… ». Cette vision est celle d’une liberté sauvage, où le poète, nu dans l’immensité, ressent intensément le monde. Ici, chaque brin d’herbe est une rupture, chaque sentier un refus des carcans sociaux. La nature se transforme en refuge pur, opposé aux villes asphyxiantes et glaciales. Comme dans le poème À la musique où il présente la ville comme une prison sociale où les habitants, notamment la bourgeoisie de Charleville, sont dépeints de manière moqueuse et cruelle. Il y décrit le square de la place de la gare, ordonné et « taillé en mesquines pelouses », un espace où tout est sous contrôle, y compris les arbres et les fleurs. Rimbaud observe avec mépris cette société immobile, ennuyeuse, qui s’agite sans profondeur. Le déplacement chez Rimbaud, c’est bien plus qu’un mouvement ; c’est un cri, une quête. Dans Ma Bohème, il avoue : « Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées », comme un appel à l'aventure brute, à l'ivresse de la liberté absolue. C'est une vie hors des cadres, loin de tout repère imposer. La route devient alors un terrain d'insoumission, un voyage sans destination qui fait éclater les frontières du soi. Les Cahiers de Douai sont une géographie de la révolte, où chaque lieu incarne une protestation, où la nature écrase la ville, où chaque pas est un défi à l’ordre social.

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