Le dormeur du val, Arthur Rimbaud, extrait des Cahiers de Douai
Commentaire de texte : Le dormeur du val, Arthur Rimbaud, extrait des Cahiers de Douai. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar MathMathilde • 20 Novembre 2023 • Commentaire de texte • 2 603 Mots (11 Pages) • 230 Vues
Séance : Explication linéaire n° : « Le dormeur du val »[pic 1]
Objectif : étudier l’engagement de Rimbaud à travers un sonnet « à chute » |
Support : « Le dormeur du val » d’Arthur Rimbaud, extrait des Cahiers de Douai |
Introduction
- Contextualisation de l’écriture du poème :
En 1870, la France est en guerre contre la Prusse, guerre qui se solde par la défaite de Sedan en septembre de la même année.
De nombreux hommes de lettres dénoncent ce conflit mais également l’homme qui en est la cause : Napoléon III qui dirige alors la France. A l’instar de ses contemporains (notamment Victor Hugo), Rimbaud est profondément marqué par le contexte historique de son siècle. C’est en octobre 1870, à l’âge de 16 ans, que Rimbaud écrit « Le dormeur du val » qui paraît dans le journal Le Progrès des Ardennes.
Le poème, ainsi que l’intégralité de ceux qui constituent ce que l’on nomme « Cahiers de Douai » a été écrit lors d’une des deux fugues du poète, à l’issue de laquelle il a été recueilli quelques semaines chez Georges Izambard, son professeur de rhétorique. Le recueil ne sera pourtant publié qu’après sa mort en 1919.
Rimbaud commence dès lors une quête effrénée de liberté, tant physique (il voyagera tout au long de sa courte vie) que poétique (il maîtrise parfaitement les codes du genre pour mieux s’en affranchir au fil de ses écrits de sorte que l’on parle avec Rimbaud de véritable révolution poétique).
- Lecture expressive du texte
- Présentation du poème :
La forme de ce poème est le sonnet qui est une forme fixe, choisie par Rimbaud pour onze (soit la moitié) des poèmes du recueil des Cahiers de Douai. Cette forme poétique trouve son origine à l’époque de la Renaissance. Tandis que le schéma de rimes du sonnet classique est abba abba ccd ede ou abba abba ccd eed, celui du poème « Le dormeur du val» présente la formule abab cdcd eef ggf.
Le poème est composé de deux quatrains et de deux tercets en alexandrin.
Dans ce sonnet aux codes parfaitement maîtrisés, l’art de Rimabaud s'illustre particulièrement avec les effets rythmiques brisés, symboliques de la vie brisée.
- Problématique :
Comment le poète, à travers la description d’un paysage quiet et idyllique, dénonce vivement la violence et l’absurdité de la guerre ?
- Annonce des mouvements
Nous distinguons quatre mouvements correspondant naturellement aux quatre strophes du poème.
Mouvement 1: La première strophe: Rimbaud décrit dans le premier quatrain un cadre naturel idyllique et féérique.
Mouvement 2:La seconde strophe: Le poète introduit la presence du soldat dans ce lieu.
Mouvement 3: La troisème strophe: Le tercet insiste sur le sommeil du soldat en multipliant les indices sur la mort.
Mouvement 4: Le dernier tercet: la chute. C’est la revelation de la mort du soldat et avec elle l’enjeu du poème est dévoilé.
Texte | Procédés | Effets |
C’est un trou de verdure où chante une rivière Conclusion du mouvement: Dans ce quatrain, les sens sont évoqués (l’ouïe avec “chante”,mais également la vue qui est sollicitée avec ce spectacle de nature vivante (alliérations rappellent le grondement de l’eau, la lumière est presque palpable…) . Les assonances en “ant” confèrent une impression de légereté. Le premier quatrain est donc consacré à l’évocation d’un cadre naturel paradisiaque, un “locus amoenus”. En réalité, la mort est déjà omniprésente: vers 1 le mot "trou" fait écho avec le vers 14. L'adverbe "follement" vers 2 signifie l'agitation de la rivière. Nous avons un côté glorieux avec l'argent, mais en réalité les "haillons" vers 3, reflètent quelque chose de détruit. | - Type de phrase emphatique : extraction d’un constituant de la phrase, encadré par le présentatif “c’est” et un pronom relatif “où”/ “qui”. - Alliterations en r et en l. - Assonances en a + voyelles nasales en “en” et “on”. - Métaphores - oxymore : haillons d’argent “haillons” signifiant vieux lambeaux d’étoffe, évoquant la misère et “d’argent”, la richesse. - Rejet - Nature personnifiée | Procédé d’insistance : mise en relief des lieux “trou de verdure”, “un petit val” où domine la nature. -La rivière chante, l’allitération permet de reproduire le son de la rivière. - les assonances donnenet une impression de mouvement et de fluidité. - La métaphore “trou de verdure” désigne de manière abstraite le petit val. A l’aide d’une métaphore filée, (suite enchaînée d’images métaphoriques ), le lieu est décrit comme dynamique. La mousse de rayons donne de la matérialité à la lumière. - Images poétiques qui reproduisent l’archétype de la “maison” sous forme d’une demeure naturelle. - l’oxymore souligne la magie et le dynamisme des jeux de lumière dans l’eau - Le rejet du groupe nominal “d’argent” (au vers 3) souligne la magie des jeux de lumière dans l’eau et le rejet de “luit” (vers 4) met en valeur la splendeur du soleil. - La nature, ainsi décrite, est vivante. Elle est personnifiée avec le verbe chanter,“chante une rivière” (vers 1), l’adverbe “follement” (vers 2), l’adjectif “fière”, “montagne fière” (vers 3). |
Mouvement 1: un cadre naturel idyllique et féérique: description d’un veritable “locus amoenus” (=lieu idyllique).
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