Analyse linéaire "La colère d'Antoine"

La scène 3 est la dernière scène de la deuxième partie et elle précède l’épilogue. Dans cette logue tirade Antoine met Louis en accusation en évoquant leur enfance, leur rapport aux parents et l’injustice qu’il a toujours ressenti.

Dans quelle mesure Antoine révèle-t-il que le mal que ressent Louis est artificiel ?

1. Un portrait fait par un frère cadet en colère (ligne 1-10)
2. Une tentative d’explication rétrospective de l’incongruité du sentiment de Louis (ligne 11-22)      
3. Une réfutation par Antoine de la culpabilité familiale (ligne 23-33)
4. Une réfutation par Antoine de la culpabilité personnelle (ligne 34-44)

ligne 1 : « Tu dis qu’on ne t’aime pas » parole indirecte adressée à Louis ; réplique qui va fonctionner comme une réfutation et développer l’idée que Louis se place dans une position de victime par rapport a un complot familial que Antoine va tenter de contester.

début de la tirade : polyptote du verbe « dire » ; produit un effet de bégaiement mais aussi d’insistance

ligne 2-6 : expression exprimée tant bien au présent qu’au passé« je t’entends dire ça » ; « que tu n’aies pas dit ça » ; « tu n’aies fini par le dire » ; remet Louis en position de victime et cette fois ci avec l’introduction de la temporalité qui renforce alors le sentiment de colère d’Antoine.

              La négation restrictive souligne l’idée que, selon Antoine, cette phrase est la seule que Louis ait jamais dite.

ligne 5 : « remonter en arrière » ; métaphore qui renvoie aux souvenirs c’est une idée qui devient une trace et donc une preuve tangible

ligne 7 : il ne cite pas seulement la seule parole de Louis mais il l’interprète ; la mise en incise par des tirets sous entend qu’il juge que cette phrase n’est qu’une facilité ou une fuite

ligne 1-10 : répétition et occurrence du verbe « aimer » sous différents temps verbaux ; insiste une nouvelle fois sur la temporalité

ligne 10 : « personne, jamais, ne t’aima » ; le jeu temporel est redoublé par l’effet de rime avec « pas » et par une gradation car l’Antoine passe de « on » qui désigne la famille à « personne » qui désigne le monde

Les doubles négations ligne 3 et ligne 5-8 insistent sur le fait qu’Antoine est imprégné de cette seule parole qu’il conserve de Louis.

Antoine exprime sa colère par la critique d’un propos qu’il juge à la fois injustice et obsédant

ligne 11 : le désir permanent de fuite de Louis est compris comme une souffrance par Antoine « c’est de cela que tu souffres » ; le retour dans l’enfance sonne alors comme une tentative d’analyse de l’origine de cette souffrance

ligne 12 : la transposition dans le passé du présent de narration perturbe le lecteur ; cette transposition est toujours suivi d’un reproche en l’occurrence il reproche à Louis d’voir un comportement d’enfant et marque encore un retour dans l’enfance ; l’invitation ligne 17 à « se souvenir avec [lui] » vise à montrer le caractère inepte de la souffrance de Louis.

ligne 13-14 : une analyse par Antoine qui est coupée par des propositions incises reprises en anaphore et est une réplique qui comporte de nombreuses négations qui renvoie à une impossibilité d’exprimer sa pensée ce qui montre que sa colère est encore présente, il cherche alors ses mots

ligne 19 : les négations partielles liées à l’épiphore de « rien » nient l’idée de « malheur » et montre que Louis a eu une enfance heureuse.

ligne 20 : l’expression montre que Louis a été et reste le plus beau grâce au parallélisme liant « laideur » avec « disgrâce », et leurs conséquences, « les humiliations », conduit également a un constat négatif « tu ne les a pas connues »

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