Analyse de pratique professionnelle / Résidence médicalisée

Olivier SASSO
Élève IFSI – 2021-2024

Analyse de pratique professionnelle

STAGE 1er TRIMESTRE
15 Novembre > 15 décembre 2021

Résidence médicalisée
Résidence du Palais
Marseille

Présentation de la situation vécue :

La situation s'est passée au 15ème jour de mon stage en résidence médicalisée, un matin, lors de la distribution des médicaments et de la pesée mensuelle des patients. J’accompagnais l’infirmière dans sa tournée des chambres. Nous étions sur le point de nous occuper du patient Mr V. Il s’agissait là d’une Homme veuf, né en 1941, chef de chantier retraité, ancien boxeur, d’une autonomie physique complète dans ses soins (douches et repas pris seul). Cependant il présentait un début de démence sénile, qui se manifestait par des comportements inopportuns et désorientés. Il était quotidiennement emprunt à des violences verbales, voire physiques envers le personnel soignant.
Une particularité, venait du fait qu’il n’acceptait personne dans sa chambre, et s’enfermait systématiquement à clé, la portant autour de son cou. Tout ceci, avait entrainé une crainte du personnel soignant à son égard, mais également un manque d’hygiène répété car il était quasiment impossible pour les ASH d’accéder à sa chambre afin de la nettoyer sous peine de sérieuses représailles.

Ce jour-là, il était impératif de peser tous les résidents. Arrivé au tour de Mr V., celui-ci refuse avec violence toute intrusion dans sa chambre, nettoyage ou pesée quelconque.

Le cadre infirmer est appelé en renfort, mais toujours autant de violence de la part de Mr V.
Ce dernier insiste, lui rappelle qu’il y a une obligation de soins et d’hygiène, et le somme de s’assoir et de se calmer.
J’avais précédemment eu l’occasion de me présenter à Mr V. en tant qu’élève étudiant infirmier, et, étant moi-même un homme, j’avais eu plus de facilité à me faire accepter.

Je tentai d’expliquer à Mr V. que cette pesée des patients était essentielle dans mon parcours de stage.
Ma présence -sous regards du cadre infirmer, resté dans l’embranchement de la porte- fut la seule condition pour que Mr V. accepte qu’on le pèse et qu’on lui nettoie rapidement ses sanitaires.

Remarques, questionnement :

Après réflexion sur cette situation, de nombreux questionnements me sont apparus :

Dans quelle mesure les soins peuvent ils être prodigués dans une situation de violence ?

En quoi est-ce dangereux de laisser croire au patient qu’il peut s’enfermer dans sa chambre sans surveillance ? Cela n’entretient-il pas sa colère ?
Doit-on faire preuve de fermeté face à des patients violents ?

Ne peut-on pas trouver un moyen de contenir son agitation sans en venir à la contention ? 

Lui serait-il bénéfique de l’inciter à plus de sociabilité ?

Est-ce que face à un tel manque d’hygiène, le consentement est-il toujours obligatoire ?

En quoi l’article R.4312-10 « l’infirmier doit agir en toute circonstance dans l’intérêt du patient » entraine ici un réel questionnement ?

L’établissement est-il toujours adapté pour ce patient ?  Doit-on faire appel à un service de Géronto-psychiatrie pour ce patient ?

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