Comment les pays de la zone euro auraient-ils pu gérer à crise de la dette et à la situation grecque ?
Fiche : Comment les pays de la zone euro auraient-ils pu gérer à crise de la dette et à la situation grecque ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Hugues Gregoire • 19 Décembre 2023 • Fiche • 2 815 Mots (12 Pages) • 147 Vues
ECONOMIE POUR LE MANAGER
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Institut Supérieur d’Administration et de Management
Un téléspectateur, novice en économie, vous demande de lui expliquer de façon plus approfondie pourquoi ces transferts sont nécessaires en théorie et pourquoi J. SAPIR considère qu'il est impossible de les mettre en œuvre pour l'instant.
« L’Union européenne (UE), est une association sui generis (de son propre genre) de vingt-sept États européens qui délèguent par traité l'exercice de certaines compétences à des organes communs. Elle s’étend sur un territoire de 4 376 780 km2 et est peuplée de 501,3 millions d'habitants1 »
Cette association doit intégrer chaque économie nationale pour bien fonctionner car il y a une interdépendance accrue entre les économies, les places financières, les systèmes politiques de chaque membre.
Aujourd’hui, un point très important pose problème : la souveraineté de chaque pays dans un système qui essaie de tendre vers le fédéralisme.
Nous sommes dans un intervalle où doit être redéfini les choses et leur gestion car les ouvertures des frontières, les changements, … sont les sources de déséquilibres sociaux, de perturbations, de contestations sociales.
Nous sommes dans une Union marquée par la diversité : culturelle, linguistique, démographique, des institutions politiques nationales, des structures économiques et financières, des régimes sociaux et fiscaux, du degré d’intégration, etc.
L’objectif étant de maintenir la cohésion dans cet ensemble fortement diversifié et éclectique.
Aujourd’hui, l’Europe n’est pas fédérale dans le sens où elle n’a pas un tronc commun, c'est-à-dire un organe qui exerce en commun la souveraineté au niveau européen avec la création d’une autorité politique européenne issue d’un processus démocratique.
Elle change actuellement son fonctionnement en allant dans ce sens mais les choses ne sont pas clairement définies et fixées comme cela l’est défini aux Etats-Unis (réserve fédérale américaine).
L’Europe est composée d’états souverains où chacun gère sa dette (sans oublier les obligations européennes) et son budget à sa manière, où les émissions d’emprunts souverains sont faites en national et où ensuite ces emprunts sont rendus négociables sur tous les marchés financiers du monde entier.
Le risque, en cas de non remboursement d’une dette souveraine2 (comme le cas de la Grèce actuellement) est de provoquer une réaction en chaîne d’une ampleur telle que cela pourrait déboucher à un effet « boule de neige ».
D’où l’insistance actuellement de l’Union Européenne et des USA pour que les pays en difficulté trouvent des moyens pour ne pas faire défaut (Sans oublier le FMI).
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1. Wikipedia
2. Dette émise ou garantie par un émetteur souverain (état ou banque centrale)
Afin que l’Union Européenne puisse fonctionner correctement, il faut un système budgétaire uniformisé, comme au sein d’un pays face à ses régions (prenons le cas de la France avec une intervention faite en 1995). Si une région se porte plus mal qu’une autre, des fonds vont être injectés vers cette région plutôt qu’une autre qui est plus prospère.
A l’heure actuelle cela est impossible car « l’€uro est une monnaie incomplète » d’après Jacques SAPIR et l’Union européenne n’est pas encore uniformisée.
« Une monnaie pour fonctionner doit s’appuyer sur un système Budgétaire relativement unifié3 » et nous ne sommes pas dans ce cas de figure.
Un second problème réglementaire subsiste : l’aléa moral
Les interventions sur le marché souverain posent problèmes : deux membres du conseils des gouverneurs ont dut démissionner à ce sujet (Mr Weber et Starck). Les griefs adressés à l’institution sont celui du risque d’aléa moral (le fait de voler au secours d’un pays ayant manqué de discipline ne l’incite pas a corriger le tir) et du risque d’inflationniste. Le président de la BCE justifie l’action de l’institution sur un plan théorique : il assure que les achats de dette ne sont qu’un moyen de restaurer les mécanismes de transmission de la politique monétaire, et qu’ils ne constituent pas une forme de soutien financier envers les états.
Actuellement il y a un refus de transférer des fonds d’autres pays vers la Grèce et l’Allemagne contribue pour beaucoup à ce refus.
Nos institutions sont incomplètes pour l’€uro et ces transferts de fonds sont refusés car nous ne sommes pas des états fédéraux comme peuvent l’être les USA.
Jacques SAPIR parle d’identité nationale, de l’histoire de chaque pays européen qui est longue parfois de plus de 1000 ans, ce qui n’est pas le cas pour les USA en gardant cet exemple.
« Nous ne pouvons pas avoir les mêmes conditions de fonctionnement car nous n’avons pas les mêmes conditions de départ4 »
Néanmoins, et ceci est un paradoxe, la réserve fédérale créée en 1913 a finalement plus d’histoire que notre identité européenne réunie ! .
Un lissage budgétaire, donc des transferts de fonds entre les pays n’est pas possible car il faut un système fédéral et aujourd’hui, ce système n’est pas mis en place.
Si les choses ne sont pas décidées, gérées, suivies et pilotées par un organe central, en aucun cas il ne sera possible de prendre ce genre de décisions.
Il est opportun de revoir le fonctionnement de la BCE tout en sachant que celle-ci est calquée sur le modèle allemand d’après guerre. Nous sommes dans le vif du sujet, au cœur de l’histoire !
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