Sociologie économique
Cours : Sociologie économique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Emma Aramendi • 13 Mai 2024 • Cours • 22 018 Mots (89 Pages) • 99 Vues
Cours de sociologie économique 2023 S2 L1
Plan :
Introduction : pourquoi la sociologie est-elle nécessaire ?
Chapitre 1 : les fondements de la sociologie économique
Formation de la sociologie économique
Définition et méthodes
Grands principes
Chapitre 2 : Présentation des auteurs
Durkheim
Weber
Veblen
Chapitre 3 : Quelques thèmes de la sociologie économique
- Sociologie du marché
o La construction du marché (marché aux fraises, MF Garcia)
o Le marché des bébés aux Etats-Unis (article Vivinia Zelizer Repenser le marché)
- Sociologie de la consommation (article Sophie Dubuisson 2013 La consommation comme pratique sociale)
o Consommation et classes sociales
o La société de consommation
- Sociologie du travail
Partiel sous forme d’un QCM sur le cours + questions / définitions
Introduction : pourquoi la sociologie est-elle nécessaire ?
Définition : La sociologie est l'étude des relations, actions et représentations sociales par lesquelles se constituent les sociétés. Elle vise à comprendre comment les sociétés fonctionnent et se transforment.
Ainsi dans vos formations respectives, cette première approche de la sociologie vous permettra de mieux comprendre et percevoir le monde qui nous entoure, et d’éviter de faire de la science « déconnectée ». Par exemple la sociologie peut permettre de comprendre pourquoi des lois, des règles ne sont pas appliquées dans tel groupe de population, pourquoi elles sont respectées dans d’autres … En économie, la sociologie permettra d’éviter de prendre des décisions qui seront mal perçues par la population et donc inefficaces (par exemple des taxes sur des pratiques nocives pour l’environnement).
Connaître la sociologie permet de mieux comprendre le monde qui nous entoure, le comportement des populations, les pratiques d’une société …
Dans ce cours nous n’aborderons que quelques notions de sociologie, qui pourront être revue et complétée l’année prochaine en L2, ou en L3 en fonction des colorations de vos parcours.
Une jeune discipline
La sociologie est une discipline plus récente que l’économie et évidemment que le droit, elle est enseignée dans un premier temps par des philosophes parce qu’il n’existait pas de chaire de sociologie dans l’université du 19ème siècle. La sociologie en tant que discipline émerge lentement au cours du 19ème siècle.
La sociologie se développe avec la complexification des sociétés. Elle est un instrument de compréhension des hommes et des interrelations qu’ils construisent dans leurs pratiques quotidiennes.
La sociologie est une discipline des sciences humaines qui fait appel à la l’ethnologie (étude des groupes humains), à l’anthropologie (science de l’homme, dans sa dimension culturelle comme les croyances ou les pratiques) et aussi à la philosophie. Elle permet l’étude des sociétés humaines, des groupes sociaux et de leur organisation.
Comprendre la société permet de corriger, orienter les politiques.
Ainsi, lorsqu’on parle de l’école, la sociologie permet de comprendre s’il existe un déterminisme (chacun peut-il choisir son orientation ?), si la réussite est égalitaire (le milieu social intervient-il dans la réussite), si l’environnement social, familial est déterminant dans le parcours scolaire (les PCS des parents jouent elles un rôle dans la scolarisation de l’enfant), si l’enseignant est neutre, si l’institution l’est également …
Attention, la sociologie n’est pas une discipline ayant pour objectif de prendre des décisions politiques, de justifier des comportements … La sociologie amène des clés de lecture d’un problème social. Elle ne prétend rien résoudre.
Des outils, une posture
Pour faire de la sociologie, il faut utiliser les outils adéquats et notamment opérer une distanciation nécessaire par rapport à l’objet d’observation. Ce recul, cette neutralité indispensable pour l’observation doit permettre une objectivité nécessaire pour analyser la situation. Si l’on se projette dans ce que l’on observe, l’objet de l’étude sera transformé. Ainsi pour la sociologie de l’école, analyser la situation actuelle sous le regard de son propre parcours amène à biaiser l’observation. Cependant, cette distanciation est difficile à opérer.
On peut également pratiquer de l’observation participante, c’est-à-dire agir avec le sujet que l’on observe. Un certain nombre de sociologue font des enquêtes de terrain, en se faisant embaucher dans une entreprise, pour comprendre, de l’intérieur comment elle fonctionne. Les exemples sont nombreux, notamment, Marlène Benquet qui a été embauchée dans la grande distribution et a travaillé entre autres à la caisse d’une grande surface ; ou encore Nicolas Jounin qui s’est fait embaucher dans une entreprise de bâtiment comme maçon pendant un an ; ou Olivier Godechot qui a été embauché comme trader pour travailler dans une salle de marché. Dans ces cas, la pratique est différente, puisque les auteurs interagissent avec ceux qu’ils observent.
La sociologie utilise outre l’observation, l’entretien comme principaux éléments de travail. Il s’agit de laisser parler une personne (entretien non directif), ou semi directif (on oriente la personne qui parle vers des sujets).
Le sociologue se constitue un matériau avec les entretiens, avec l’observation … puis il va devoir l’analyser, le décrypter, en prenant garde de ne pas faire dire aux personnes qu’il a interviewé ce qu’il souhaite qu’elles disent (le contraire des hommes politiques ou de certains journalistes !)
La sociologie utilise une méthode empirique (elle s’appuie sur l’expérience, ce que l’on voit, ce que l’on entend) qui s’appuie sur des outils pour objectiver les représentations. L'objectivation a pour principe dans ce cadre d'« expliquer ce que les gens font à partir non de ce que les gens disent de ce qu'ils font, mais de ce qu'ils sont » (Bourdieu, Passeron et Chamboredon, 1968)
Objectiver exprimer quelque chose, le réaliser, le définir, lui donner une forme concrète. Lorsque l’on observe l’école, on va constater que la répartition des élèves, les étudiants dans les filières, ou dans les spécialités (pour le nouveau lycée) suit une certaine régularité, c’est-à dire que cette répartition ne peut pas être le simple fruit du hasard, elle présente une certaine régularité. C’est celle-ci que l’on observe, et qu’on essaye de comprendre. Quels sont les déterminants de ce fait ?
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