Loi du 8 mai 1816 abrogeant le divorce.
Commentaire de texte : Loi du 8 mai 1816 abrogeant le divorce.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar rasha sa • 21 Mars 2023 • Commentaire de texte • 2 338 Mots (10 Pages) • 205 Vues
Texte 5 - Loi du 8 mai 1816 abrogeant le divorce.
Commentaire du texte :
Voltaire, célèbre écrivain du 18ème siècle, écrivait « le divorce est presque aussi
ancien que le mariage, je crois seulement que le mariage est plus vieux de quelques
semaines ».
Ainsi, dans les temps anciens, le divorce était régi par la loi d'Hammourabi au
troisième millénaire avant notre ère, et ce droit était accordé aux hommes comme
aux femmes. Au Moyen Âge, on pouvait dissoudre un mariage de manière libre et
naturelle car, à cette époque, ce n'était pas un contrat. Cependant, à la chute de
l'empire, la loi du 8 mai 1816 interdit totalement le divorce. Cette interdiction
s'explique par la pression exercée par l'Église catholique à cette époque, qui dans sa
doctrine réprimait la sécession. Ce n'est qu'en 1884 que la notion de divorce est
réintroduite dans le droit français par Alfred Naquet, mais reconnaître le droit au
.divorce ne veut pas dire reconnaître le droit au divorce
Le droit, selon la définition légale, est « une faculté reconnue, naturelle ou légale, de
faire ou de ne pas faire un acte ». Dès lors, la question posée ici est de remettre en
cause l'existence du divorce en tant que droit personnel. Cette question est
fondamentale mais sujette à des interprétations différentes comme l'affirme Jean
Carbonnier, qui écrivait en 1975 dans son avant-projet de loi relatif à ce domaine que
<< le divorce divise les époux, et la question du divorce divise la nation >>
Il convient donc s’interroger sur la question suivante, la possibilité en droit français
de divorcer constitue-t-elle pour autant un droit subjectif a part entière ?
Pour ce faire, l’étude portera dans un premier temps sur la tentative de
subjectivisation de la notion de divorce par le législateur (I), puis abordera dans un
second temps la tentative d’allègement de la procédure de divorce, toujours dans un
but de subjectivisation (II).
I. La volonté du législateur de créer un droit au divorce par une subjectivisation
L’étude portera tout d’abord sur l’évolution historique de la notion de divorce avec
pour objectif de démontrer sa subjectivisation (A), pour ensuite aborder l’exemple du
divorce pour altération du lien conjugal qui illustre parfaitement la volonté du
législateur de faciliter la procédure de rupture du lien matrimonial (B).
A. Evolution historique du divorce, de la mesure exceptionnelle a un droit subjectif
Le divorce est la dissolution du lien conjugal du vivant des époux, et il doit être
prononcé par le juge et uniquement dans les cas prévus par la loi. Ce type de
dissolution du lien conjugal n'a pas toujours existé, ni particulièrement connu dans le
droit ancien, en réponse aux violations du droit romain et sous l'influence du
christianisme. Ainsi, en droit romain, la dissolution du mariage se faisait de deux
manières, le divorce par consentement mutuel ou le divorce. Cependant, l'Église, en
invoquant les Écritures « Que nul homme ne se sépare de celui uni par Dieu », efface
.l'idée du divorce du droit canonique en 1234 sur la base du décret de Grégoire IX
Par la suite, la Révolution française, en remplaçant le roi par le peuple, imposa une
conception laïque de la famille, la loi du 20 septembre 1792 permettant le divorce à
la demande de l'un des époux, qu'elle soit due à certains problèmes comme
l'aliénation mentale ou la simple incompatibilité entre les époux. acuité
De plus, le droit civil maintenait à l'origine le divorce par consentement mutuel mais
dans des conditions très restrictives. Les rédacteurs du droit civil adoptèrent alors
une méthode intermédiaire, la dissolution du mariage étant préservée, et toujours
uniquement dans les cas établis par la loi. La séparation par consentement mutuel
existe mais elle est encadrée par des conditions qui rendent difficile l'obtention d'un
divorce pour faute, en revanche, un divorce pour faute est grandement facilité.
A la chute de l'empire, le divorce est interdit par la loi du 16 mai 1816, notamment
sous la pression de l'Eglise catholique, manifestement défavorable. Cependant,
après près de 70 ans d'absence, la séparation est rétablie par une loi du 27 janvier
1884, votée sur proposition du sénateur Alfred Naquet, qui rétablit le divorce pour
faute. Cependant, la rupture du mariage est désormais comprise comme une
punition car le divorce consensuel n'est pas inclus. La séparation devait être
considérée comme un recours très exceptionnel, mais la jurisprudence s'est relâchée
au fil des ans et la loi du 15 juillet 1975 a remplacé l'ancien arrêt.
Le
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