L'élection du président de la république
Dissertation : L'élection du président de la république. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar emmagistralee • 6 Octobre 2023 • Dissertation • 1 526 Mots (7 Pages) • 144 Vues
L’élection du Président de la cinquième République
Le sujet proposé – l’élection du Président de la cinquième République – peut être traité de deux façons différentes.
Une analyse strictement juridique peut être tentée. Dans ce cas, il s’agit de montrer – et de démonter – les mécanismes juridiques qui encadrent l’élection du Président de la cinquième République.
Une analyse politologique peut être tentée. Cette analyse permet d’aller plus loin dans la compréhension – mais elle risque de rendre le propos plus compliqué, plus déroutant, plus trivial aussi.
Analyse juridique ? Analyse politologique ? L’on a choisi de privilégier l’analyse politologique. Mais, dans les lignes qui suivent, l’on va quand même essayer de ne pas trop perdre de vue les aspects juridiques (ils sont nombreux) de l’élection du Président de la cinquième République.
En fait, autant le dire clairement : l’on s’aperçoit que, pour ce qui concerne l’élection du Président de la cinquième République, moment fort de la vie politique française, les aspects non juridiques du sujet sont au moins aussi importants que ses aspects juridiques. Et prendre en compte ces aspects (non juridiques) permet de comprendre quand se passe l’élection du Président de la cinquième République et qui est élu (I). Les prendre en compte permet de comprendre comment le Président de la cinquième République est élu et pour quoi il l’est (II).
Ce qui n’est pas inintéressant.
I) Quand et qui
En droit positif, le Président de la cinquième République est élu tous les cinq ans (A) ; et, pour être élu, le Président doit satisfaire à un certain nombre de conditions (B). Mais comme l’on a choisi de privilégier l’analyse politologique, l’on va essayer d’aller plus loin.
A) Quand
Le Président de la cinquième République est à l’origine élu pour sept ans. Une partie de la doctrine a souvent fait remarquer que cette durée ne signifiait pas grand-chose (le septennat a en effet été adopté aux débuts de la troisième République, pour des raisons purement anecdotiques). Pourtant, le septennat pouvait être justifié. En effet, l’on pouvait parfaitement penser que le Président devait être au-dessus des partis (un certain Charles de Gaulle le pensait). Dans cette optique, un mandat de sept ans, ne coïncidant pas avec le mandat des députés et le mandat des sénateurs… était utile.
Le débat a fait long feu puisque le quinquennat a été adopté, par référendum, en septembre 2000. Aujourd’hui, le Président de la cinquième République est élu pour cinq ans, comme les députés. Cela aura au moins le mérite d’éviter les confusions estudiantines et les cohabitations – deux problèmes auxquels les universitaires de droit sont extrêmement sensibles.
Cela étant, si l’on va plus loin dans l’analyse, si l’on tente une analyse politologique, l’on s’aperçoit que… le Président de la cinquième République n’a été que très rarement élu pour sept ans. En sens inverse, depuis la réforme de 2008, les présidents ne peuvent faire plus de deux quinquennats consécutifs (article 6 modifié de la Constitution de 1958).
Le général de Gaulle est resté onze ans au pouvoir (au lieu de quatorze). Georges Pompidou est resté cinq ans (au lieu de sept). Valery Giscard d’Estaing est resté sept ans – mais aurait beaucoup aimé rester quatorze ans, comme son successeur François Mitterrand. Jacques Chirac est resté douze ans. Nicolas Sarkozy est resté cinq ans. François Hollande voulait sans doute rester dix ans. Bref, les durées des mandats présidentiels sont bien plus variables qu’il n’y paraît !
B) Qui
Aujourd’hui, pour être élu Président, il faut avoir au moins vingt-trois ans, rassembler au moins cinq cents signatures d’élus (parlementaires, conseillers régionaux, conseillers généraux, maires, etc.), le vouloir (on ne peut pas être élu si l’on n’a pas expressément fait acte de candidature), fournir une déclaration de patrimoine, être électeur (c’est-à-dire ne pas être privé de ses droits civiques).
Donc, si l’on croit ce qui précède, n’importe qui ou presque peut être élu Président. Mais il vaut mieux ne pas croire tout cela aveuglément, sinon les déceptions risquent d’être assez fortes.
Pour être élu Président (cette fois, l’on parle sérieusement et l’on dépasse les simples conditions juridiques), il faut d’abord disposer de ressources financières personnelles (aucun des présidents qui ont été élus jusqu’à présent n’était pauvre) et être capable de faire financer sa campagne. Il faut être âgé (le plus jeune Président, Emmanuel Macron, est cependant élu à trente-neuf ans).
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