Citations de Gargantua, Rabelais

Citations extraites de Gargantua.

1. Recommandations aux lecteurs pour bien lire le livre (dans le prologue) :

• « …interpréter à plus haut sens ce que vous pensiez n’être dit que par esprit de plaisanterie. »

• « …par une lecture attentive et de fréquentes méditations, rompre l’os et sucer la substantifique moëlle »

• « A présent, réjouissez-vous, mes amours, et lisez gaiement ce qui suit, pour le bien-être du corps et la santé des reins. »

2. Sur le rire :

• « Mieux est de rire que de larmes écrire,

      Parce que rire est le propre de l’homme. » (citation d’Aristote, modifiée dans l’Avis aux lecteurs.)

• « Là, sur l’herbe abondante, ils dansèrent au son des joyeuses flûtes et des douces cornemuses. Ils en éprouvaient une telle joie que c’était un passe-temps céleste de les voir ainsi s’amuser. » (chap. 4)

• « – Oh, dit Grandgousier, que tu as de l’esprit, mon petit garçonnet. Par Dieu, je te ferai rapidement passer docteur en gaie science, car tu as plus d’intelligence que d’âge. »  (chap. 13)

• « Le sophiste avait à peine achevé que Ponocrates et Eudémon éclatèrent de rire, si fort qu’ils crurent rendre l’âme à Dieu… » (chap. 20)

3. Exemples de jeux de mots :

• « Le grand Dieu fit les planètes, et nous, nous faisons les plats nets. » / « L’appétit vient en mangeant, la soif s’en va en buvant. » (Propos des Bien-Ivres, chap. 5)

• « – Mon roi, je rime tant et plus et en rimant souvent je m’enrime. »  (chap. 13)

4. Sur l’éducation :

• « Gargantua, entre trois et cinq ans, fut élevé et instruit dans toutes les bonnes disciplines, selon les ordres de son père. Il passa ainsi cette période comme tous les petits enfants du pays : en buvant, en mangeant et en dormant ; en mangeant, dormant et buvant ; en dormant, buvant et mangeant. » (chap. 11)

• « Après avoir entendu ces propos, le bonhomme Grandgousier fut transporté d’admiration en considérant le haut sens et l’extraordinaire intelligence de son fils Gargantua. » (chap. 14)

• « Il parviendra à un degré souverain de sagesse s’il est bien instruit. Par conséquent, je veux le confier à un savant, pour qu’il l’éduque selon ses capacités. » (chap. 14)

• « On lui recommanda un grand sophiste, nommé Maître Thubal Holoferne, qui lui apprit si bien son alphabet qu’il le récitait par cœur et à l’envers. Cela l’occupa cinq ans et trois mois. » (chap. 14)

• « Son père s’aperçut qu’il étudiait vraiment très bien, et qu’il y consacrait tout son temps, mais qu’il ne progressait en rien. Pire, il en devenait complètement fou, stupide, rêveur et idiot ! » (chap. 15)

• « Ce médecin le purgea donc selon les règles […]. A l’aide de ce médicament, il lui nettoya le cerveau de toutes ses mauvaises et pernicieuses dispositions. » (chap. 23)

• « Bien qu’elle semblât difficile au début, petit à petit cette méthode lui parut douce, légère et délectable, ressemblant davantage au passe-temps d’un roi qu’au travail d’un écolier. » (chap. 24)

5. Sur les valeurs humanistes :

• « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » (Pantagruel, chap. 8)

• « Il s’agit là d’un comportement de tyran, qui veut remplacer la raison par sa volonté. Il est bien éloigné du sage savant qui, guidé par des raisons manifestes, cherche à contenter ses lecteurs. » (chap. 9)

• « – Néanmoins, je n’entrerai pas en guerre sans avoir essayé tous les moyens et toutes les mesures pour restaurer la paix, telle est ma résolution. » (parole de Grandgousier, chap. 28)

• « – Ma décision n’est pas de répondre à la provocation, mais de l’apaiser, non pas d’attaquer mais de défendre, non pas de conquérir mais de protéger mes fidèles sujets. » (Grandgousier, chap. 29)

• « – Oh, qu’il est heureux le pays qui a pour seigneur un tel homme ! Nous voici plus édifiés et instruits par les propos qu’il nous a tenus que par tous les sermons qui furent jamais prêchés dans notre ville. »

                                                                                       (Propos des pèlerins au sujet de Grandgousier au chap. 45)

• « Les états seront heureux quand les rois philosopheront ou quand les philosophes régneront. »

                                                                        (Platon, La République, V. Citation reprise par Rabelais au chap. 45)

• « Ils n’avaient pour seule règle que cette clause : Fais ce que tu voudras. » (à propos des Thélémites,         chap. 57)

6. Sur Frère Jean, un moine anticonformiste :

• « Un vrai moine si jamais il en fut depuis que le monde moinant moina de moinerie. » (chap. 27)

• « – Comment, dit Ponocrates ? Vous proférez des jurons, Frère Jean ?

      – Ce n’est, répondit le Moine, que pour orner mon langage. Ce sont des figures de rhétorique cicéronienne » (chap. 39)

• « – Ils marmonnent quantités de vies de saints et de psaumes auxquels ils ne comprennent rien. » (propos de Gargantua au sujet des moines, chap. 40)

• « – Je ne dors jamais correctement, sauf quand j’écoute un sermon ou que je prie Dieu. » (chap. 41)

• « – Permettez-moi de fonder une abbaye à mon idée. […]

Frère Jean demanda à Gargantua la permission d’instituer la règle de son ordre à l’inverse de tous les autres. » (chap. 52)

Citations sur l’humanisme.

• « Il est bien des merveilles dans ce monde, mais il n’en est pas de plus grande que l’homme. » (Sophocle, poète grec de l’Antiquité)

• « L’homme est à juste titre proclamé et réputé une grande merveille, un être décidément admirable. »

(Jean Pic de la Mirandole, Discours sur la dignité de l’homme, 1504)

• « On ne naît pas homme, on le devient. » (Erasme, De pueris, 1529. -> Traité consacré à l’éducation)

Citation utile pour le parcours « Rire et savoir ».

• « Alcofribas est le masque comique dont Rabelais s’affuble pour démasquer le mal et l’exposer au ridicule. » (Georges Defaux, spécialiste de Rabelais)

 « Nous avons tâché de joindre l’agréable à l’utile, n’ayant d’autre mérite et d’autre part à cet ouvrage que le choix. Les personnes de tout état trouveront de quoi s’instruire en s’amusant. »

(Voltaire, préface du Dictionnaire philosophique, 1764).