Commentaire Bel Ami - Les huîtres d’Ostende
Commentaire de texte : Commentaire Bel Ami - Les huîtres d’Ostende. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Hoyo Hakku • 17 Mars 2016 • Commentaire de texte • 949 Mots (4 Pages) • 6 519 Vues
BEL AMI
L'extrait étudié est un extrait de Bel-Ami de Maupassant. Il y décrit l'ascension sociale d’un opportuniste séducteur, George Duroy, dans le Paris de la fin du XIX ème siècle. Dans le passage des « huîtres d’Ostende », nous assistons au dîner bourgeois avec George Duroy, entouré par Forestier, sa femme, et Mme de Marelle. Autour d’un excellent repas, les invités parle de d’amour.
Comment Maupassant arrive t-il à faire de ce dîner un moment charnière du récit.
Tout d'abord, nous analyserons le caractère réaliste de la scène, avant d’étudier la stratégie de séduction opérée auprès des deux femmes.
L'auteur immerge le lecteur dans la scène grâce à une écriture réaliste. Dès le début nous avons une description très détaillée des aliments. L’auteur utilise des comparaisons pour nous faire découvrir des huîtres : « semblables à de petites oreilles enfermées en des coquilles ». Il la complète par le sens du goût : « fondant entre le palais… ». Ensuite, il décrit les truite dont la couleur est comparée à « la chair de jeune fille ». Le but consiste à montrer que la table est bourgeoise et les plats raffinés. De même, la position de Forestier très détaillée précise encore le caractère bourgeois du dîner : « presque couché sur le canapé, une jambe repliée sous lui, la serviette glissée dans son gilet pour ne point maculer son habit ».
Maupassant ajoute une écriture et une narration qui donne encore l’impression de vivre la scène. Il alterne récit et discours direct. Nous trouvons six répliques dans l’extrait. Cependant le discours indirect est aussi très présent : « On parla d’abord d’un cancan… ». Cette variété apporte du réalisme au passage. Il donne l’impression au lecteur d’être un témoin de la scène. Il englobe tous les personnages d’un regard, et entend toute la conversation.
Enfin, la construction du passage essaie encore de rejoindre la réalité. Les discussions ne débutent pas tout de suite : « et les convives commencèrent à causer ». Comme lors d’un réel repas, les paroles se délient une fois que les estomacs ont commencé à se remplir. Puis, la discussion s’accélère et la nourriture est oubliée. L’auteur n’en fait plus mention dans le reste du passage. Cette discussion démarre à partir d’une histoire banale d’une rencontre adultère, qui est parfaitement plausible comme sujet de discussion d’un repas de ce type.
Le réalisme du passage a pour but de dévoiler le caractère manipulateur et séducteur de George Duroy.
L’extrait présente aussi un jeu de séduction délicat. Tout d’abord, Maupassant fait progresser cette entreprise séductrice par étapes. Pour débuter, la mise en place des plats sert d’introduction. Ensuite, la discussion passe sur les relations adultères, avant de terminer sur l’amour. Duroy est le personnage central de la scène. Il monopolise constamment la parole. Durant la deuxième partie de la scène, il est même le seul à s’exprimer au discours direct ou indirect.
De plus, il permet d’orienter la conversation. Cherchant à convaincre et persuader de la vérité de ses arguments, il défend l’adultère avec un champs lexical du plaisir : « choses charmantes », « un court et léger bonheur ». Il utilise des euphémismes pour atténuer l’acte : « rapide désir, au caprice brusque et violent d’une heure, à une fantaisie d’amour ». Son jeu consiste à démontrer que l’adultère ne pourrait posséder que des avantages si le secret était gardé par des hommes responsables. Donc ce n'est pas l’acte en lui-même qui est répréhensible, mais plutôt sa découverte : « c’est la peur du secret dévoilé ». Il oppose les plaisirs de l’adultère aux inconvénients de sa découverte, avec un champs lexical cette fois-ci très péjoratif : « irrémédiable », « douloureuses », « harcelantes ». Il joue sur les émotions avec des changements de ton : « proclama », « souriant », « il s’indignait », « léger bonheur
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