Politique sociale de la vieillesse
Dissertation : Politique sociale de la vieillesse. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lineth • 12 Avril 2018 • Dissertation • 1 899 Mots (8 Pages) • 1 446 Vues
En France, les personnes âgées de soixante ans et plus vivant à leur domicile sont pour la plupart aidées par un membre de leur entourage appelé proche aidant. Cet aidant apporte une aide non-professionnelle à la personne aidée. Malgré le fait que ce soit une expérience humainement valorisante par la relation de partage et de dialogue qu’elle induit, le rôle de l’aidant est aussi plein de difficultés. En effet, cette activité a des conséquences sur la santé de certains d’entre eux telles que la fatigue morale ou la fatigue physique. Leur vie personnelle et professionnelle en sont également impactées.
Ces aidants étaient au nombre de 3,4 millions en 2008 et de 4,3 millions en 2016. A l’horizon 2060, la part de personnes âgées de plus de soixante ans atteindra les 32% contre seulement 22% en 2007.
Ainsi, afin de prévenir la souffrance et l’épuisement des proches aidants dont le nombre risque d’augmenter de manière considérable dans les prochaines années, la loi du 28 décembre 2016 relative à l’adaptation de la société au vieillissement reconnait et définit le statut de proche aidant. Elle prévoit un soutien aux aidants, en mettant notamment en place un « droit au répit ».
Cette note exposera dans un premier temps, un état des lieux de la situation des proches aidants auprès des personnes âgées dans la société avant d’aborder les difficultés qu’ils rencontrent dans cette relation d’aide. Elle traitera par la suite des enjeux qui se jouent autour de cette problématique et présentera les dispositifs de soutien aux aidants prévu par la loi.
I. L’évolution de la place des proches aidants auprès des personnes âgées dans un contexte de vieillissement de la société
En décembre 2015, suite à l’engagement des pouvoirs politiques en place désireux d’apporter un changement significatif sur le regard que la société porte sur la vieillesse, le Parlement a adopté un texte de loi relatif à l’adaptation de la société au vieillissement.
A. Le vieillissement de la société, une préoccupation majeure de l’Etat qui s’articule autour des proches aidants
En vigueur depuis le 1er janvier 2016, elle vient en soutien aux personnes âgées afin de leur permettre d’être acteur principal de leur parcours. Elle vise aussi à gommer les inégalités, que ce soit au niveau de la dépendance ou même sur le volet économique. En effet, malgré que la majorité des personnes âgées vieillissent dans de bonne condition d’autonomie, 8% d’entre elles sont considérées comme dépendantes et bénéficient ainsi de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA).
En France, l’espérance de vie actuelle est de 78,4 ans pour les hommes et 84,8 ans pour les femmes. L’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) prévoit toutefois une évolution respective de cette donnée à 86 et 91,1 ans d’ici 2060. De plus, nous comptons aujourd’hui près de 1,4 millions de personnes âgées de plus de 60 ans. Selon l’INSEE ce chiffre devrait être multiplié par quatre dans trente prochaines années.
Cet allongement de l’espérance de vie aura un coût important. L’Etat estime que le montant nécessaire à la mise en application des différentes mesures telles que la revalorisation de l’APA à domicile ou l’amélioration des conditions de travail des aides à domicile s’élèverait à 722 millions. Parmi ces aides à domicile, se distinguent les aidants familiaux. Ils sont un peu plus de 4 millions à aider régulièrement leurs proches.
Suite à ces constats et afin de préparer au mieux ces changements, la loi reconnait désormais le statut des proches aidants et crée un droit au répit. Acteurs essentiels, ils occupent le rôle qu’un professionnel devrait tenir s’ils n’étaient pas présents auprès de leur proche. Ces aidants peuvent toutefois rencontrer des difficultés et cette aide quotidienne peut parfois avoir des effets nocifs sur leur santé. En moyenne âgé de 59 ans, la moitié des aidants sont des femmes. Qu’il soit un parent ou un ami proche, l’aidant organise son temps d’aide avec la gestion
d’une vie familiale ou professionnelle. L’investissement nécessaire aux soins d’un proche âgé peut alors être ressenti comme une charge pour l’aidant.
B. Les difficultés rencontrées par les proches aidants
Cette « charge ressentie » connaît deux formes : subjective et objective.
La première est liée à la conséquence de cette responsabilité pour l’aidant et la seconde, à la nature même des tâches à effectuer auprès du proche à aider.
Ces deux dimensions connues de la « charge ressentie » par l’aidant, ces difficultés qui incombent à ce rôle, sont liées et s’influencent l’une l’autre.
Les aidants familiaux sont souvent oubliés, peu considérés, car ils sont majoritairement méconnus, ainsi que leurs maux.
De par les responsabilités qu’ils ont envers la personne qu’ils aident, ils peuvent rencontrer eux même des difficultés profondes, et pour lesquelles ils ne reçoivent que très peu d’aide. Les problématiques que rencontrent les proches aidants peuvent être diverses : problèmes financiers, problèmes de santé, risque de burn-out ou de dépression.
En effet, selon une enquête d’Handicap-Santé, 48% des aidants déclarent avoir une maladie chronique, 29% se sentent anxieux et stressés, et 25% des aidants déclarent ressentir une fatigue physique ou morale.
Le poids de l’aide apporté par l’aidant à son proche peu impacter sa vie familiale, sa vie sociale, et sa vie professionnelle lorsque l’aidant réussi à conserver un emploi.
L’isolement ressenti souvent par l’aidant est une des causes pouvant le conduire à l’anxiété, le burn-out, la dépression.
Dans ce contexte de charge émotionnelle lourde, vient s’ajouter la relation impactée, voir détérioré qu’entretien l’aidant avec son proche.
Cette nouvelle relation dégradée par, parfois, la pratique de soin de la vie quotidienne, peut conduire à un sentiment de tristesse chez l’aidant. Perdant les repères que constituent sa relation avec son proche, sa vie sociale, professionnelle, l’aidant se trouvent dans des situations de surmenage, face à l’impossibilité de se soustraire à ses responsabilités.
En fonction du temps que l’aidant doit accorder à son proche, cela impact sa propre vie, ses propres relations aux autres et sa propre santé. Le proche aidant devient la personne à aider. Les difficultés rencontrées peuvent aussi
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