Les paradigmes en relations industrielles : l’évolution de la discipline au plan théorique
Cours : Les paradigmes en relations industrielles : l’évolution de la discipline au plan théorique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar boueboue • 22 Avril 2020 • Cours • 1 643 Mots (7 Pages) • 565 Vues
Les paradigmes en relations industrielles :
l’évolution de la discipline au plan théorique (page 79 du receuil)
Kenneth George
Aujourd’hui, au XXIè siècle, on cherche des théories sur le comportement des acteurs. Le concept de théorie a un sens particulier qui s’est développé après 1930 dans les sciences sociales.
Les chercheurs des époques antérieures adhéraient, non à des théories (comme on définit ce concept aujourd’hui), mais à ce que l’on considère plutôt comme des paradigmes.
Paradigme
Un paradigme est un ensemble de croyances,(largement partager, et ne questionne pas cela) une vision du monde, qui a acquis une notoriété ou une légitimité dans le domaine scientifique. Cette vision est partagée par l’ensemble des scientifiques, elle fait consensus chez eux.
Il s’agit bel et bien de croyances et non pas d’hypothèses à vérifier.
Par exemple, certains affirmeront, comme Rousseau, que l’homme est bon et que la société le corrompt; d’autres prétendront plutôt que l’homme est un animal et de ce fait, il est violent. Ces affirmations - ces conceptions de l’homme - ne peuvent pas être « testées », confrontées à la réalité pour déterminer si elles sont vraies ou fausses ou pour déterminer en quelles circonstances, elles sont vraies ou fausses.
Autres exemples :
a) l’homme et la femme sont égaux … ou encore la femme est de statut inférieur.
b) la vie n’a de sens qu’en fonction de l’au-delà… ou encore la vie se termine à la mort, elle n’a donc de sens que par rapport aux autres humains.
c) il faut séparer l’Église et l’État … ou encore l’Église et l’État forment un tout.
Ces visions ne peuvent pas être « prouvées », néanmoins, elles ont un impact réel, elles orientent la recherche des scientifiques. Ainsi, si on considère que la femme est inférieure à l’homme, jamais on ne pensera à poser la question du droit de vote des femmes ou la question de l’équité salariale.
Les paradigmes durent un temps. Quand on change de paradigme, on parle d’une révolution scientifique.
Par exemple, vers les années ’75, il y a eu une révolution dans la conception du statut de la femme au travail. Il a fallu reconnaître que les femmes participeraient au marché du travail avec le même statut que les hommes et que leur salaire ne devait plus être considéré comme un simple « revenu d’appoint ». Cette révolution dans la conception a forcé à étudier des questions qu’on ne s’était jamais posées, relatives notamment à la discrimination dont les femmes étaient victimes.
Nous considérerons quatre paradigmes.
- Economique
- Politique
- Management(teorisme ecole des relation humaine
- Institutionel
- L’école du marché du travail (paradigme économique)
Elle s’est développée après la révolution industrielle avec Adam Smith et Ricardo.
Selon cette conception, la rationalité (motivation) des acteurs n’est qu’économique (se remplir les poches); chaque partie tente de maximiser sa mise (son salaire ou son profit).
L’entreprise n’est pas véritablement un lieu économique significatif; tout se passe plutôt sur le marché (abstrait).
Les acteurs sont les individus, travailleurs et employeurs, des agents libres sur le marché; c’est comme si chaque travailleur offrait son travail à un employeur individuel moyennant compensation.
Ces marchés sont auto-régulateurs , ils tendent nécessairement vers l’équilibre entre l’offre et la demande. C’est le jeu abstrait de l’offre et de la demande (« la main invisible » de Adam Smith) qui détermine le nombre de travailleurs embauchés et leur salaire.
Selon cette conception, l’État n’a pas à intervenir dans le marché car cette intervention aurait comme effet de déséquilibrer le marché.
Des économistes véhiculent cette pensée aujourd’hui; c’est le cas, notamment, de Pierre Lemieux, Youri Chassin et de l’Institut économique de Montréal. Ces économistes rejettent toute intervention de l’État : pas de normes minimales du travail, pas de lois sur l’équité salariale, etc. Il faut plutôt déréglementer l’économie, ne pas porter atteinte à la liberté de chaque individu.
- L’école politique (thèse marxiste ou paradigme politique)
Les acteurs sont la classe des travailleurs (offre au capitaliste leur force du travail(vente de la force de travail) et la classe des capitalistes (contrôle )(propriété des moyens de production, appropriation du profit, de la plus-value)
Rôle central du conflit et de sa source structurelle : le conflit ne dépend pas d’un niveau de développement économique, mais de la structure capitaliste elle-même.
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Selon Marx, tout s’explique en référence à la lutte entre des classes sociales produite par le système capitaliste. La classe des travailleurs ne fait qu’offrir sa force de travail à la classe des capitalistes bourgeois. L’État est un allié des capitalistes, il a surtout un rôle répressif face aux travailleurs. Partant, il y a un conflit de classes et ce conflit doit passer par une révolution dont l’enjeu est le contrôle de l’État. Source du conflit (la structure capitaliste elle-même ) la solution est la revolution contre l’etat et prendre le contrôle
- L’école du management
Cette école compte deux ailes a) le taylorisme b) l’école des relations humaines
- Le taylorisme
Le capitaliste doit agir en gestionnaire; il a des décisions à prendre au plan de la gestion de la production.
L’élément central de la gestion, c’est l’intervention sur l’organisation du travail en tenant compte du fait que travailleur est motivé par deux types de rationalité : physiologique (limiter l’effort et la fatigue) et économique (maximiser son salaire)
Le capitaliste doit organiser le travail en vue de maximiser ses intérêts. Il faut en arriver à une organisation scientifique du travail (OST). Comment?
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