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Décrocher, c'est possible

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Par   •  24 Septembre 2019  •  Étude de cas  •  5 228 Mots (21 Pages)  •  318 Vues

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« Décrocher », c’est possible !

« Décrocher », cesser de consommer drogues et alcool de manière durable, voire définitive, c’est possible !

Certains affirment que non et prétendent qu’un « toxicomane restera toujours un toxicomane, un alcoolique, toujours un alcoolique », je soutiens le contraire, que c’est possible et que l’on peut sortir de ce double marasme que représentent drogues et alcool !

De la dépendance, je peux en parler : j’ai derrière moi plus de quarante années de consommation de toxiques par voies orale, nasale et intra-veineuse.

Certains – certains médecins, certains travailleurs sociaux, certaines personnes – m’avaient promis l’emprisonnement, la folie et la mort. Et si je suis toujours en vie et n’ai jamais été incarcéré, cependant j’ai bien failli devenir fou !

Pourtant, je me refuse à croire qu’il existe une quelconque fatalité à l’addiction et prétendre qu’un drogué le restera toujours, c’est cesser de croire en l’être humain et en son immense capacité de résilience.

C’est nier la faculté des femmes et des hommes à pouvoir s’amender et à reprendre en main le cours de leur existence.

C’est rejeter au loin les possibilités de l’être humain de se rendre meilleur pour lui-même et pour les autres.

 C’est le condamner définitivement et d’une manière fort peu humaniste.

C’est manquer à son égard de la générosité la plus élémentaire qu’on se doit d’adopter face à la maladie.

Et c’est un mensonge gratuit et éhonté : j’amorce ma troisième année d’abstinence totale, j’ai repris des études et une vie professionnelle et, comme tout un chacun, je tends vers un bonheur simple, de tous les instants.

Cependant, il convient de reconnaître que le chemin menant à l’abstinence complète et à une entière guérison semble long et parsemé de nombreuses embûches et de nombreuses difficultés, lesquelles difficultés sont, pour une part, prévisibles, et, pour une autre part, tout à fait inattendues.

J’ai donc voulu ci-après recenser les obstacles de mon propre parcours et j’ai cherché à me demander comment les surmonter du mieux possible en en listant les moyens simples et accessibles à tous, permettant de les dépasser efficacement.

J’ai rédigé le texte qui suit, en pensant de façon solidaire, aux patients qui en sont aux stades difficiles du sevrage et de la postcure, périodes charnières de toute thérapie, lors desquelles espoir de guérison et croyance en soi sont souvent vacillantes et où, pour ma part, j’ai souvent ressenti le besoin d’être guidé et encouragé à poursuivre, grâce à des conseils et des recommandations toutes simples et élémentaires.

« 1 an d’abstinence ! »

A mon avis, c’est le premier objectif à se fixer, le but initial à atteindre. Une année, c’est une période de temps à la fois courte et longue.

Cette manière d’appréhender le temps écoulé est relative et fort subjective, mais parvenir à un tel laps de temps sans consommation régulière de produit(s) se révèle être des plus déterminants.

Cette première année doit être entièrement dédiée aux soins et rien qu’aux soins : d’abord, le sevrage en milieu hospitalier, ou « en ambulatoire » si les conditions de réussite sont réunies et le permettent. Pour ma part, je recommande plutôt d’opter pour une première hospitalisation suivie d’une postcure.

Toutes deux permettent en effet d’effectuer la rupture nécessaire avec les drogues et l’alcool, de s’y soustraire physiquement d’abord et de rompre avec les habitudes si profondément ancrées, et avec le « milieu » qui les environnent.

L’hospitalisation permet de recevoir les soins requis par un sevrage de drogue ou d’alcool, sevrage qui, selon le degré et l’ancienneté de l’intoxication, s’avère souvent difficile. Il est évidemment préférable de l’effectuer en étant entouré de professionnels de santé et dans un cadre favorable à sa réussite. L’hospitalisation autorise en outre la mise en place d’un traitement par un médecin spécialiste et une adaptation plus rapide des posologies adaptées de médicaments.

La période d’hospitalisation est également l’occasion de prendre un premier recul par rapport à sa propre consommation de toxiques, de l’analyser en partie, d’en appréhender, grâce aux échanges avec le médecin, les infirmiers et les autres patients de son service, le fonctionnement général, de rechercher déjà les moyens de s’y soustraire et d’envisager les modalités précises de l’arrêt d’un recours systématique aux drogues et à l’alcool.

L’hospitalisation permet également de « soulager » nos proches, proches pour lesquels notre addiction est aussi devenue un fardeau, proches qui peut-être désespèrent de ne jamais nous voir nous en « sortir », d’avoir vécu à nos côtés tant d’espoirs de guérison et tant de rechutes.

Décider de se faire hospitaliser, c’est poser un premier acte, affirmer une première résolution personnelle de rupture avec l’addiction, c’est prendre ceux qui nous aiment à témoins de notre volonté d’y « arriver », c’est une première pierre à l’édifice de notre « rédemption » !

C’est aussi une preuve d’une authentique humilité de notre part, qui nous amène enfin à reconnaître : « - je n’y arriverai pas seul, j’ai besoin d’être aidé, j’ai besoin de soins pour guérir ! ». C’est un premier pas pour retrouver  la confiance des êtres aimés !

Cette durée d’hospitalisation permet enfin une rupture avec les lieux habituels de consommation (domicile, bars, discothèques, fêtes, etc.) et avec les « compagnons de défonce ».

Les « relations ».

C’est l’occasion de se pencher d’une manière très sélective sur notre répertoire d’adresses et de numéros de téléphone, sur la rubrique « contacts » de notre smartphone et de « tailler dans le vif », c’est-à-dire éliminer, et peut-être même « bloquer » bon nombre de coordonnées : ceux des dealers bien entendu, mais aussi ceux qu’on a trop naïvement désignés comme des « amis » et dont la fréquentation se révèle sinon nuisible, tout au moins impossible à concilier avec notre volonté d’arrêt de consommation de drogues et d’alcool.

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