La conscience de soi précède-elle la conscience du monde ?

Combe                                                                                                                                                                                  

Camille

La conscience du monde précède-t-elle la conscience de soi ?

« Connais-toi toi-même et tu connaitras l’Univers et les Dieux » de Socrate nous laisse penser que seule l’introspection peut nous mener à notre connaissance et donc à notre conscience de nous-même et à celle du monde. Nous pouvons ainsi nous demander si la conscience du monde précède la conscience de soi.                                                                                                  

          La conscience peut se définir comme un état et une activité de l’esprit qui signifie étymologiquement « savoir avec soi-même ». Elle se réfère au « je ». En effet, la conscience est une capacité de nous rapporter subjectivement nos propres états mentaux. Ainsi la conscience de soi est considérée comme la connaissance qu’un homme peut avoir de ses propres pensées, ses états internes, ses préférences et ses intuitions. La conscience de soi est la connaissance de tous ce qui nous est inhérent. Elle est cependant une démarche délicate puisqu’il est dur de prendre du recul sur soi-même. A l’inverse, la conscience du monde est une représentation subjective du monde et des êtres qui le constitue. Elle se réfère en partie a « autrui ». La conscience du monde c’est connaitre sa présence au monde et la présence du monde grâce à nos 5 sens pour percevoir ce qui nous entoure. La conscience du monde est la connaissance de tous ce qui nous est transcendant. Mais c’est cependant quelque chose qui reste personnel alors, avec cette observation nous pouvons nous questionner sur le fait que la conscience du monde vient avant la conscience de soi alors que la conscience du monde est personnelle et qu’elle vient donc de soi et de la représentation que l’on se fait de soi.                                                 Afin de vérifier s’il suffit à l’homme de posséder une représentation de soi pour être conscient on se demandera s’il faut avoir conscience du monde pour avoir conscience soi. Nous verrons en quoi la conscience de soi aide à prendre conscience du monde, puis nous verrons comment la conscience du monde amène à une conscience de soi plus complète et enfin nous verrons que l’association de la conscience du monde et de la conscience de soi permet une acquisition d’une conscience presque complète.

         Il est important de se centrer sur soi-même et prendre du recul pour apprendre à se connaitre soi-même dans un monde où tout peut être illusion. En effet, si le monde est illusion et qu’on ne se base que sur ce qui nous entoure alors nous vivrions dans le faux ce qui peut nous amener à perdre conscience de la personne qu’on est réellement. Prenons l’exemple du personnage de Cypher dans le film Matrix. Il se retrouve pris au piège dans l’ignorance due à des illusions que ses expériences sensorielles lui fournissent. Ces illusions sont renforcées par le désir des hommes de croire ce qu’ils perçoivent comme réel est bien réel. Cypher va succomber à ce désir. Alors, avoir une connaissance de soi et donc conscience de notre personne permet de découvrir notre environnement tel qu’il est réellement.                                                                                                                                                            

         Descartes dans ses Méditations métaphysiques, semble adhérer à la thèse que la conscience de soi permet a l’être humain de réaliser qu’il existe. En effet, pour Descartes, l’expérience de la conscience constitue la vérité la plus certaine, le modèle de toutes les vérités. Dans sa démarche du doute méthodique, il parvient en effet à la certitude de l'existence de la conscience qu'il appelle : « cogito ». Selon lui, on peut douter de tout, jusqu'à l'existence de son propre corps, mais on ne peut pas douter de cette chose qui fait justement que l'on doute. Autrement dit, on peut douter de tout, mais on ne peut pas douter du fait que l'on doute, car ce doute est une pensée. Pour qu'une chose soit réelle ou fausse, il faut donc présupposer que son point de départ soit quant à lui absolument vrai. On ne peut donc pas douter du fait que l'on existe d’où le « je pense donc je suis ». Le « cogito ergo sum » amène

Descartes à formuler sa conception de l’homme comme substance pensante et de la conscience comme intériorité.  La certitude que je pense étant en effet la seule dont je puisse être certain. Descartes pose qu’elle me définit dans mon rapport à moi indépendamment de toute expérience.                                                                                                                          

         Nous pouvons conclure que pour affronter le monde extérieur, il faut avoir conscience de soi et se connaitre pour ne pas se perdre dans un monde rempli d’illusion puisque selon Descartes, il n’y a aucune certitude ni vérité autre que sa pensée. Cependant une telle conscience ne tient pas compte de la réalité, de nos expériences quotidiennes, et notre conscience n’apparait pas aussi clairement a elle-même et se soutient de ses rapports avec le monde extérieur.                                                  

         Bien que la conscience de soi précède la conscience du monde, cette dernière joue un rôle important dans la connaissance personnelle et donc dans le fait d’avoir une conscience de soi plus complète puisque qu’elle nous permet de distinguer ce qui nous entoure, notre environnement et donc de nous situer nous personnellement. Prenons l’exemple de la méthode du « 5,4,3,2,1 » lors de crises d’angoisses. La première étape consiste à regarder autour de soi et d’identifier 5 choses qui font partie de votre environnement. Ensuite, d’identifier successivement 4 choses que vous pouvez entendre, 3 choses que vous pouvez sentir par le toucher, 2 choses que vous pouvez sentir par l'odorat et enfin 1 chose que vous pouvez « goûter ». Cette méthode permet en prenant conscience de notre environnement de prendre conscience de ce qu’il nous arrive et de prendre du recul dessus et donc de mieux nous connaitre et nous gérer.                                                                                                                                

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