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Dans quelle mesure les femmes françaises ont-elles contribué à améliorer leur condition au XVIIIe siècle ?

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Par   •  28 Février 2019  •  Dissertation  •  2 479 Mots (10 Pages)  •  673 Vues

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Dans quelle mesure les femmes françaises ont-elles contribué à améliorer leur condition au XVIIIe siècle ?

        Au  XVIIIe siècle, la condition de la femme est bien différente de celle d’aujourd’hui. Ainsi on peut lire en 1762, que la femme est « celle qui est mariée ou a été mariée ». Puis, en 1787-1788 elle est considérée comme une « femelle, la femelle de l’homme ». Elle n’est donc pas une personne à part entière mais définie à partir d’une autre, l’homme. Elle dépend de lui et n’est donc jamais autonome. Cette identification de la femme la dépouille de son individualité. En parallèle, le mouvement des Lumières prend place ; de nombreux philosophes prennent position sur les problèmes sociétaux actuels. Aussi, de nombreuses femmes se battent pour avoir une meilleure condition et considération. En effet, elles cherchent à construire un système plus égalitaire et pour se faire elles adopteront des idées nouvelles pour la société. Comment et avec quels moyens les femmes ont-elles cherché à mieux se faire respecter en tant que personnes ? Y sont-elles parvenues ?

        Tout d’abord, certaines femmes du XVIIIe siècle se sont battues pour améliorer leur condition. Cependant, les préjugés restent tenaces quant à leur position dans la société et de ce fait, leur condition ne s’est pas améliorée au siècle des Lumières. Enfin, il faudra attendre bien longtemps pour que les idées de ces femmes du XVIIIe siècle deviennent réalité.

        Certaines femmes ont consacré une partie de leur vie pour améliorer les conditions de leurs semblables. Ces efforts ont porté dans différents domaines, notamment le juridique, scientifique et éducatif.

        Au XVIIIe siècle,  les droits des hommes et des femmes sont très différents et inégalitaires : le 26 aout 1789 la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen proclame que  «  Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. » (article 1). Certaines femmes se sont battues pour l’égalité des deux sexes notamment face à la loi. Ainsi, Olympe de Gouge, durant une bonne partie de sa vie, s’est battue pour cette égalité homme-femme. Elle est considérée comme l'une des pionnières du féminisme français et est souvent prise pour emblème par les mouvements pour la libération des femmes. Cependant, comme elle le déclare, ces droits ne sont fondés et n’intègrent que les hommes. C’est pour cela que le 5 septembre 1791, elle publie la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne : c’est le premier document à évoquer l’égalité juridique et légale des femmes par rapport aux hommes. Ainsi, « la femme naît libre et demeure égale en droits à l’homme ». Elle dénonce ainsi les inégalités encore existantes dans la société entre les hommes et les femmes.  Olympe de Gouge souligne le caractère hypocrite de ce texte révolutionnaire qui ne prend en compte que les hommes. Elle affirme avant d’être exécutée dans une célèbre déclaration « une femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune ».

        D’autres femmes se sont démené tout au long de leur vie pour combattre les préjugés à propos de leur sexe et pour que la reconnaissance de leur valeur soit la même que pour les hommes.  Les femmes scientifiques à cette époque sont très rares mais Emilie du Châtelet en est un bon exemple. En effet, elle s’est efforcée toute sa vie à ne pas être traitée  de femme savante, terme dégradant et péjoratif comme on pouvait le voir dans la pièce de Molière « Les femmes savantes ». Elle veut être considérée pour ses capacités et connaissances. Elle s’est ainsi battue pour être la « première femme reconnue comme scientifique » et pour que ses travaux soit connus et diffusés. Par exemple, elle traduit pour Voltaire un certain nombre des écrits d’Isaac Newton, puis adapte en français son oeuvre majeure, les Principia Mathematica, qui ont révolutionné la physique, science la plus pratiquée alors dans les cercles savants. Elle écrit en 1740 son oeuvre majeure « les Institutions de Physique ». Son autre oeuvre « le Discours sur le bonheur » montre ses talents de philosophe : pour elle, l’amour de l’étude console les femmes de ne pas avoir de vraie place dans la société. Elle a ainsi prouvé que les femmes pouvaient être des scientifiques renommées et talentueuses et démontre l’importance de l’étude et donc de l’éducation pour accéder au bonheur.

        L’éducation des filles est l’un des combats menés par certaines femmes pour obtenir cette égalité  homme-femme. En effet, jusqu’à maintenant, leur éducation se limitait à connaître ce qu’il faut faire pour être une bonne mère et épouse. Ces règles peuvent être contradictoires, en effet, les femmes de haut rang du XVIIIe siècle ne pouvaient même pas allaiter leur enfant qui était envoyé chez une nourrice : elles ne pouvaient donc même pas avoir un rôle réellement maternel et éducatif auprès de lui. Mme d’Epinay est ainsi l’affirmation de l’égalité intellectuelle des sexes et de l’importance fondamentale des études pour le bonheur féminin. Elle consacre sa vie pour une éducation nouvelle, fondée sur des valeurs elles-même nouvelles et égalitaires, c’est-à-dire non uniquement réservée aux hommes : justice, mérite et humanisme. Les Conversations d’Emilie de Louise d’Epinay est l’exemple même de son combat. Elle retrace les nombreuses discussions qu’elle a avec Emilie, sa petite-fille. Mme d’Epinay l’éduque comme elle le souhaite, c’est à dire avec un enseignement complet et plus développé que celui actuel dispensé aux filles.

        Donc, certaines femmes se sont battues pour une égalité face à la loi, avoir une reconnaissance équivalente grâce à leurs capacités et non par leur sexe et enfin de recevoir la même éducation que les hommes. Ces combats ne sont qu’une partie des nombreuses inégalités que les femmes ont du subir au XVIIIe siècle. Mais, toutes leurs revendications n’ont été entendues.

        Malgré ces combats menés, la condition de la femme pendant le siècle des Lumières ne s’est pas réellement améliorée à cause des préjugés tenaces. Notamment celui que la femme se détermine par rapport à l’homme. Mais aussi, les trois uniques rôles accordés à la femme durant sa vie : fille, épouse et mère. Et enfin, le couvent qui une autre voie pour la femme.

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