Si l’idée d’octroyer le droit de vote aux anglaises n’est pas évidente au début du XXème siècle, comment les suffragettes ont-elles diffusé leurs idées et dans quelle mesure leurs méthodes radicales ont-elles été efficaces?
Commentaire de texte : Si l’idée d’octroyer le droit de vote aux anglaises n’est pas évidente au début du XXème siècle, comment les suffragettes ont-elles diffusé leurs idées et dans quelle mesure leurs méthodes radicales ont-elles été efficaces?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar juliettebony23 • 19 Mars 2023 • Commentaire de texte • 2 655 Mots (11 Pages) • 261 Vues
Bonjour à tous, aujourd’hui je vais vous présenter un exposé sur le texte d’Elie Halevy sur les réclamations des suffragettes. Il a été publié en 1932 dans Histoire du peuple anglais au XIX ème siècle. Elie Halevy est un historien français, spécialiste de la Grande Bretagne. Il nait en 1870 et meurt en 1937, date à laquelle les françaises n’ont pas encore le droit de vote. Au contraire, une partie des anglaises l’acquière en 1918, après la guerre et plusieurs années de mobilisation. Le féminisme britannique nait vers 1780-90, avec la parution en 1792 de défense des droits de la femme écrit par Mary Wollstonecraft. Cependant, il ne se développe vraiment qu’à partir de la fin du 19ème siècle, voir même du début du 20 ème. A cette époque, la société britannique est traversée par des courants réformateurs et critiques de l’ordre établi. Par exemple, des artistes revendiquent un “nouveau réalisme” ou “un nouveau théâtre”. La “nouvelle femme” conteste quant à elle l’équilibre traditionnel des sexes. Elle demande l’émancipation juridique, éducative et sexuelle. Nous verrons plus tard dans l’exposé que les suffragettes ne dénoncent pas toutes leur statut marital dans la société. En revanche, elles demandent toutes le droit de vote. Le terme suffragette fait référence aux militantes de la WSPU (women’s social and political union) crée en 1903. Le texte cite aussi la NWUSS, une autre organisation (national union of Women’s suffrage Society) crée en 1897. Ainsi, il est légitime de se demander:
Si l’idée d’octroyer le droit de vote aux anglaises n’est pas évidente au début du XXème siècle, comment les suffragettes ont-elles diffusé leurs idées et dans quelle mesure leurs méthodes radicales ont-elles été efficaces?
Revendiquer le droit de vote pour les femmes: naissance et caractéristiques d’un mouvement novateur dans une société patriarcale
Un contexte politique marqué par la volonté d’étendre le suffrage et le caractère bourgeois du mouvement pour le droit de vote féminin:
En 1906, les libéraux remportent les élections et accèdent au pouvoir. Les années qui suivent sont donc marquées par une volonté d’étendre le suffrage à certaines catégories de la population. Mais selon Elie Halevy, “la question de la démocratisation radicale de l'électorat britannique n'était pas encore réglée”. En effet, on se demande alors: jusqu’où faut-il étendre la base électorale. Le suffrage universel masculin n’est pas consensuel. Ainsi, accorder le droit de vote aux femmes l’est encore moins. Ces dernières sont pourtant de plus en plus motivées à l’obtenir. Contrairement aux masses ouvrières, elles le voient comme un “instrument (…) pour obtenir la réalisation de leurs vœux.” Comme je vous l’expliquais tout à l’heure, le combat pour l’obtention du droit de vote est à replacer dans un contexte plus large de lutte pour les droits des femmes en général. Or, malgré quelques victoires, les femmes restent marginalisées et dénigrées par leurs homologues masculins. Par exemple, les lois sur les maladies contagieuses sont votées en 1864. Elles autorisent les policiers à arrêter les femmes soupçonnées de se prostituer. Ces dernières sont alors testées pour voir si elles sont porteuses d’une maladie sexuelle. Si c’est le cas, elles sont enfermées dans des hôpitaux. Ces lois ont fait polémique car seules les femmes sont tenues responsables de la diffusion des maladies. Au contraire, les militaires sont tenus pour victime de ce fléau. Il a fallu 20 ans d’oppositions virulentes pour qu’elles soient abrogées en 1886. Selon?, “les échecs ou les maigres avancées des lois sur les droits des femmes convainquirent de nombreuses militantes que la rep parlementaire des femmes était la lame de fond nécessaire au changement”.
De plus, le texte nous parle des ouvriers. Il faut savoir qu’on nombre important d’entre eux acquière le droit de vote en 1867. Or, selon?, “ certaines femmes considéraient comme troublant, voir inacceptable, que certaines femmes issues de milieux aisés soient exclus d’un droit de vote dont les ouvriers qui travaillaient parfois pour leur mari bénéficiaient”. Ainsi, les mouvements de luttes pour l’obtention du droit de vote féminin étaient surtout composées de bourgeoises. Dans la prochaine sous partie, nous nous intéressons au statut de la femme à cette époque. Cela nous permettra d’expliquer les réticences auxquelles se sont heurtées les suffragettes.
Une revendication ambitieuse dans une société qui associe la femme au foyer:
Vers la fin du texte, Elie Halevy parle des Conciliation bills. Il y en a eu trois et nous reviendrons dessus dans le grand II. La première d’entre elles a été adoptée en seconde lecture le 12 juillet 1910. On pourrait donc croire qu’accorder le droit de vote aux femmes est consensuel au début du XXème siècle. Or, ce n’est pas le cas car, “Asquith avait parlé contre, Lloyd George et Winston Churchill pareillement”. Cette citation montre que les revendications des suffragettes sont ambitieuses car la société britannique est profondément patriarcale. Les femmes sont associées à la sphère privée, à la maternité et à la gestion du foyer. La politique est donc perçue comme une activité masculine. Ainsi, le féminisme britannique est d’abord marqué par le puritanisme. Pour les suffragettes, il s’agit surtout d’obtenir l’égalité civique et pas une égalité totale englobant la sexualité, le rapport au foyer. De fait, une bonne partie des députés craint que les femmes délaissent leur rôle de mère et d’épouse s’ils leur donnaient le droit de vote. Selon Martine Monacelli, de nombreux MPS considèrent que les femmes doivent “consacrer toute leur énergie à la perpétuation de la race et ainsi à l’hégémonie impériale britannique”. Ainsi, pour des raisons religieuses et aussi pour rassurer les hommes, les suffragettes ne remettent pas toutes en question la loi familiale et conjugale. Au contraire, Millicent Fawcett insiste sur ce que le caractère féminin peut apporter à la politique. Selon elle, une vision féminine et domestique des choses peut être utile dans le domaine des affaires publiques. En somme, les revendications des suffragettes ne sont pas évidentes ni consensuelles au début du XXème siècle. En effet, la société britannique est patriarcale car les femmes doivent être dévouées à leur fonction maritale. C’est pourquoi un grand nombre de suffragettes a une attitude puritaine. John Stuart Mills réfléchir à ces enjeux dans un ouvrage novateur intitulé
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