Cours de relations internationales

               Fin de l'introduction

• La société internationale du 21ès se caractérise par deux processus contradictoires : d'une part la mondialisation des relations internationales, d'autre part la fragmentation. Émergence progressive d'une société civile à l'échelle internationale / phase de construction d'une société civile internationale.

• 3 domaines dans lesquels cette dialectique se manifeste : l'économie, la sécurité, la culture.

        A) Comment les relations internationales sont mondialisées ?

• Mondialisation qui n'est pas un phénomène nouveau. Certains la font remonter aux grandes découvertes. En 1919, Paul Valéry montre qu'on est dans une dynamique de mondialisation : « le temps du monde finit, commence » = le monde repousse de plus en plus les limites du monde connu.

• Dynamique de mondialisation qui ouvre une infinité de possibilités, elle accroit aussi l'interdépendance entre les États car ils échangent de plus en plus entre eux et dans tous les domaines.

• La crise économique financière de 2008 montre combien les États dépendent les uns des autres.

• Cette interdépendance importe d'autant plus que désormais l'ensemble des problèmes qu'ils doivent régler dépassent le domaine national. Mondialisation qui signifie que les États doivent coopérer les uns avec les autres pour régler leurs problèmes.

• Dans le domaine économique, les débuts de la mondialisation moderne date des accords de Breton Wood. Accords qui sont le fruit de deux personnalités (Keynes, White). Leur objectif est de faire en sorte d'établir au niveau international une parité entre les monnaies. L'idée est d'avoir une monnaie de référence pour tous les pays du monde permettant un taux de change fixe. De ces accords résultent deux institutions qui témoignent de la mondialisation de l'économie : la banque mondiale et le FMI. Le but de ces deux institutions et de créer un code de bonne conduite entre les États visant à favoriser le libre échange et la liberté du commerce.

• Autre aspect de la mondialisation économique : la recherche de stabilité des règles monétaires → rôle du FMI. FMI qui voit son rôle augmenter à partir de la crise pétrolière de 1973. Le FMI correspond à une volonté d'édicter des règles qui s'appliquent à tous en matière économique. Le FMI est encore aujourd'hui vu comme une institution qu'il faut utiliser pour rendre la mondialisation économique plus humaine et plus régulée. Role de coordination au sein de la mondialisation économique.

• La sécurité. Quand on regarde notre système de sécurité collective, on voit que pendant toute la guerre froide il a été bloqué par la bipolarité. ONU. Après la guerre froide, l'ONU et la mondialisation de la sécurité montre ses faiblesses : l'ONU ne parvient à prévenir les guerres(Yougoslavie). On se rend compte que d'un coté, l'ONU est un forum dans lequel les États peuvent dialoguer. Mais forum qui a des limites.

• Le domaine culturel. Aujourd'hui, la culture est devenue un enjeu central dans le système mondialisé. Certains auteurs opposent les cultures et les civilisation ; d'autres parlent de multiculturalisme.

La notion d'exception culturelle : elle vise à essayer de se protéger de l'hégémonisme culturel américain. Culture = enjeu de la mondialisation → rôle de l'OMC de + en + important sur les questions culturelles.  

• Pour autant, face à ce processus de mondialisation, il existe un processus inverse : un processus de fragmentation, de régionalisation → il est visible dans l'économie, la sécurité, la culture.

• En matière économique, depuis les années 1950, de plus en plus d'espaces se régionalisent. Depuis la création de l'UE, accélération de zones régionales économiques. Sur tous les continents, on trouve plusieurs formes d'organisations régionales qui vont être plus ou moins intégrées. UE → création d'organe politique en plus de sa vocation économique. L'UE est sans doute l'organisation régionale la plus complète (politique, économique). Asie du sud Est, ASEAN = zone de libre-échange dans laquelle les États membres ont décidé d'abolir les droits de douane. En réalité, dans le monde actuel, aucun État ne souhaite rester en dehors d'une organisation régionale. La mondialisation serait devenue multipolaire : elle s'appuierait sur différentes régions. Échanges qui gravitent entre l'Europe, l'Amérique, l’Asie → plus de 80% du commerce de chaque pole se fait entre eux. Question de l'exclusion des pays situés en dehors de ces trois grands poles qui se pose. Aggravation des déséquilibres au sein de la société internationale. La mondialisation a tendance à favoriser le séparatisme politique dans certains États.

• Fragmentation visible dans la sécurité. Les organisations régionales de sécurité ont connu un essor depuis la fin de la guerre froide. Toutes ces organisations régionales se voient reconnaître un rôle par le système de sécurité international qu'est l'ONU. Quand on regarde les différents continents, on constate que les organisations régionales de sécurité sont loin d'avoir fait leurs preuves. Le continent sur lequel les organisations régionales se manifestent le + = l'Afrique.

• La fragmentation est aussi culturelle. Montée en puissance des nationalismes et des revendications identitaires. En ex-Yougoslavie, c'est essentiellement l'essor des nationalismes qui conduit à la guerre. Exemples européens qui montrent qu'il y a, à côté de la mondialisation, un processus assez fort de fragmentation culturelle : il s'agit d'une réaction de protection face à la mondialisation. Certains pensent que la mondialisation renforce les inégalités sociales. Face à la mondialisation, la communauté d'appartenance devient un refuge contre l'incertitude. L'objectif est de lutter contre la dilution culturelle, contre la perte d'identité. Phénomène qui peut sembler contradictoire avec la mondialisation. En théorie : abolition des frontières. En pratique : elles n'ont pas perdu leur fonction politique. Le rattachement à un groupe national reste important pour la majeure partie des citoyens européens. Les modes de vie se ressemblent de + en + d'un pays à l'autre mais la référence nationale ne s'est pas estompée : elle est un refuge face à la mondialisation.

• Problème que pose ce phénomène. Le risque est de voir émerger de plus en plus de pseudo-états = États qui se proclament unilatéralement indépendants mais qui ne sont pas reconnus par la communauté internationale, ex : Kosovo. Souvent, ces revendications nationales et identitaires se mêlent à des revendications religieuses. En Afrique, c'est la décolonisation a accéléré la montée en puissance des nationalismes ethniques.

→ Alimentation des tensions avec ce phénomène.

• Est-ce que la mondialisation constitue la fin de l'histoire de l'humanité ? Réponse contrastée. Certains pensent que oui car pour eux la mondialisation montre l'unité de l'espace terrestre. Mais cette façade cache des réalités complexes qui peuvent donner sur des conflits.

Première partie

Chapitre 1 : En quoi l’État est un sujet de droit international ?

• Important de s'intéresser aux États car aujourd'hui encore, les RI sont très largement le fait des États même si d'autres acteurs montent en puissance. États : clef de voute du système international. États : éléments originels du système international + sujets majeurs des RI.

• Depuis le 20ès, d'autres acteurs apparaissent dans les RI : OI, individus, ONG, grandes entreprises. Le rôle de ces nouveaux acteurs reste limité surtout sur le plan juridique.

• Un État se compose de 3 éléments : un territoire, une population, un gouvernement.

I-les éléments objectifs de définition de l’État.

• Ces trois éléments sont nécessaires pour pouvoir parler d’État. C'est ce qui pose problème pour reconnaître des pseudo-états : certains ont 1 territoire et une population mais pas de gouvernement (ex : Kosovo).

         A) Le territoire de l’État

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