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Essor et déclin de grandes puissances

Dissertation : Essor et déclin de grandes puissances. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  22 Décembre 2021  •  Dissertation  •  1 675 Mots (7 Pages)  •  1 371 Vues

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Histoire spé – Essor et Déclin de grandes puissances-

dissertation

L’historiographie nous rapporte le récit de grandes puissances, d’empires. Ils ont tous vécu un essor, une apogée, des longévités plus ou moins longues et un déclin.

En Amérique, on pense au grand empire des Azthèques ou des Inkas. En Afrique, on se souvient du grand empire du Mali, autour de Gao qui a été relayé par l’empire de Songhai jusqu’au 16. siècle. Bien sûr, qu’on a les grands empires de l’Égypte pharaonique à l’esprit. En Asie, autour de l’Inde, le récit de l’empire mogol reste dans nos mémoires avec le fondateur Babur et la fin marquée par la colonisation britannique. Nous pensons aussi à l’ »Empire du Milieu » ainsi qu’à la Chine actuelle. En Europe, l’empire austro-hongrois a connu sa fin à la Première Guerre Mondiale.

Le cadre spatio-temporel a beau être très différent, nous pouvons tenter de déceler des points communs entre ces grandes puissances et leur condition d’existence. Quels sont ces points communs ? Existe-t-il un cycle universel et quels sont les leviers d’un maintien ou d’une perdition de puissance ?

Nous allons tenter de répondre à ces questions à l’exemple de l’empire ottoman et de la Russie en trois temps : l’essor et la viabilité d’une puissance, le déclin et en dernier, une renaissance possible.

Tout d’abord, élucidons le terme d’empire qui a servi tant de fois à la qualification de grandes puissances dans l’histoire. L’étendue très vaste d’un territoire semble être la première caractéristique. Ce territoire est maintenu par une gouvernance centralisée et forte, mais qui comporte des ethnies différentes. Certaines provinces peuvent bénéficier d’une forme d’autonomie. La puissance militaire élargit ou maintient l’empire.

Il s’agit donc, en premier lieu, de faire asseoir un pouvoir central sur un territoire qu’il s’agit d’agrandir. Dans le cas de l’empire ottoman, le fondateur se nomme Othmane ou Osman. Il est chef ou bey de l’empire byzantin, dans une province en périphérie. Il mène des batailles qui, sortant vainqueur, changent son statut de vassal de l’empire byzantin en khan d’un territoire renforcé et autonome en 1299. C’est le début d’un renversement de la puissance. Byzance perd l’Anatolie. Osman, mort en 1324, et ses successeurs continuent la progression et au milieu du 14 siècle, c’est Byzance, amoindrie, qui devient vassal du jeune pouvoir ottoman. En effet, si nous changeons de perspective, nous avons le récit d’un déclin et d’une fin à raconter le début et l’essor d’une puissance. Il semble que l’essor est étroitement lié à une fin d’un pouvoir étant en difficulté. En effet, Byzance vit des guerres civiles au 14 siècle, ne dispose plus de ressources et de nombreux sujets migrent vers les territoires ottomans et renforcent le rang de leurs armées. En 1354, Gallipoli est prise. Byzance appelle l’Occident à l’aide, des mouvements de croisade se font, mais les Occidentaux acceptent la prise de Constantinople en 1453 finalement comme marquant la fin d’un empire condamnée à disparaître. Il semble donc que l’acceptation d’une fin de cycle par des puissances voisines, reconnaissant sûrement un intérêt à ce bilan, fait partie des conditions d’un essor.

Même si ce récit résume en temps déjà 200 ans, il reste à interroger la longévité de cette puissance. L’apogée est située au 16. siècle avec le règne de Soliman, nommé le Magnifique par les Occidentaux.  Le regard des « adversaires » - il ne faut pas oublier que l’armée ottomane a assiégé Vienne en 1529 – montre l’ampleur de la zone d’influence. En effet, faire asseoir une puissance signifie que la puissance dure ou « hard power » est relayée par une puissance douce. L’impact militaire est remplacé par une dissuasion militaire et la diplomatie. Des contrats se font. François I, en concurrence avec l’empereur germanique Charles Quint, use de l’alliance avec la Sublime Porte pour élargir sa zone d’influence. Les « Capitulations » accordent des privilèges commerciaux aux Français. L’Empire devient l’allié traditionnel de la France, aussi du Roi Soleil au 17 siècle. La culture ottomane rayonne. Au temps de Soliman, au 16 siècle, celui-ci était reconnu comme poète et mécène d’art. L’ouverture envers d’autres cultures et religions semble faire partie des conditions de la viabilité d’un grand empire. Le pouvoir central représente une unité religio-politique, mais laisse de la souplesse à des provinces excentrées et leur culture. Les vizirs représentent un pouvoir central, la gestion des provinces est basée sur une législation et une administration claire, mais non rigide. Différentes religions et langues sont pratiquées.

Pour résumer cette première partie de l’essor et de l’installation d’une puissance, il n’y a pas d’essor sans héritage d’une ancienne puissance. Les leviers de pouvoir sont multiples, entre hard et soft power, le rayonnement est reconnu à l’étranger et des liens avec d’autres pouvoirs sont nécessaires et dissuasives. La richesse économique et démographique est accompagnée par une aura et des échanges culturelles.

Interrogeons-nous sur les mécanismes et conditions qui mènent une grande puissance au déclin voire la disparition.

Dans le cas de l’Empire ottoman, la convoitise sur son territoire a repris le dessus et gagné en importance. Les guerres contre l’Empire Russe en sont les premières expressions. L’expansion russe convoite le Bosphore et les Balkans. La guerre de Crimée en 1853- 56 a permis à la France et à l’Angleterre de gagner des territoires. Ces derniers ont « protégé » et soutenu l’empire contre les Russes. Les prix à payer ont été la colonisation de l’Algérie par la France et la perte de l’Egypte à l’Angleterre. Au 19. siècle, la Sublime Porte est devenu « l’homme malade de l’Europe » ; on voyait sa fin arriver et projetait dans le partage de son empire. Cette reconnaissance d’une faiblesse n’est pas possible sans crise interne, bien sûr, et qui éveille justement les convoitises étrangères. Culturellement, la Sublime Porte a perdu son éclat au 19. Siècle. La gestion des provinces est devenu obsolète. L’empire multi-ethnique a été secoué par des révoltes et revendications d’indépendances. En 1830, la Grèce obtient son indépendance. Les régions bosniaques se rebellent et la Serbie aussi. Les Arabes de la Péninsule cherchent également un détachement ce qui mène à la révolte arabe en début du 20 siècle. Ces mouvements d’indépendance sont soutenus par les pays occidentaux, qui , eux, sont en pleine expansion impérialsite et coloniale. Justement, le démembrement du grad Empire leur ferait gagner de nouveaux territoires et colonies et assure aux Anglais, par exemple, l’accès plus facile à leur colonie indienne. Ces mouvements d’indépendance ne trouvent pas d’apaisement avec des réformes, mais culminent plutôt dans des massacres, celui des Arméniens en 1915 en est un exemple.

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