Manières de Rédaction de deux Genres de Romancier ---L’analyse sur Un An et L’insoutenable légèreté de l’être
Commentaire d'oeuvre : Manières de Rédaction de deux Genres de Romancier ---L’analyse sur Un An et L’insoutenable légèreté de l’être. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Hongling Yan • 16 Novembre 2021 • Commentaire d'oeuvre • 3 777 Mots (16 Pages) • 460 Vues
Manières de Rédaction de deux Genres de Romancier
---L’analyse sur Un An et L’insoutenable légèreté de l’être
Introduction
Jean-Marie Schaeffer a défini la fiction comme une besoin fondamentale anthropologique et une sorte de « feint ludique partagée » dans son œuvre Pourquoi la fiction ? (1999). La fiction est considérée comme un pacte anthropologique, dans laquelle l’auteur raconte la vie d’autres comme il l’a vécue en y ajoutant des éléments fictionnels et romanesques. Mais il fait admettre que ces événements ne présentent que comme des formes, l’auteur doit élargir des histoires à travers ses inventions imaginaires et romanesques pour que ces histoires soient plus structurées et enrichissantes. Si on élargir la notion de fiction, elle peut également être définie comme une composition artificielle qui est soit une tout œuvre d’imagination, soit un récit avec l’intervention des éléments imaginaires. Les auteurs peuvent employer des techniques narratives et artistiques pendant leur rédaction. Une composition artificielle peut aussi prendre sa matière de la réalité empirique, comme un proverbe chinois a dit : « L’art tire toujours son origine de la vie ».
Basant sur la critique génétique, une méthode d’analyse littéraire qui étudie la genèse et les brouillons des récits, nous tenons à distinguer deux genres de romanciers selon leur différente manière de rédaction. Nous appelons les romanciers qui font le plan préparatoire avant sa rédaction « les romanciers à programmes ». En revanche, les romanciers qui écrivent d’une manière plus spontanée et improvisée sont pris pour « les romanciers à processus ». Parmi les romanciers à programme, nous trouvons Émile Zola qui tient son roman pour une machine. Gustave Flaubert qui est un « homme à plume », c'est-à-dire qu'il pense son crayon à la main, notant tout ce qui lui vient en tête. Ainsi que Jean Echenoz qui préfère faire des échos dans ses récits, nous tenterons de citer sa récit Un An en exemple pour analyser son style d’écriture.
Pour les romanciers à processus, nous trouvons Miguel de Cervantes, l’auteur de Don Quichotte dont le héros vit comme un chevalier dans son illusion, et François Rabelais, écrivain français humaniste de la Renaissance qui a écrit Gargantua. Milan Kundera a exprimé son regret du déclin de la mode de composition improvisée du roman dans son œuvre Les Testament Trahis, il croit que ce mode est plus libre que celle des romans parfaitement calculés. Le présent article vise ainsi à expliquer la manière de composition de Milan Kundera à travers son récit L’insoutenable légèreté de l’être.
Cet article peut être divisé en trois parties, la première partie concernera l’œuvre de Jean Echenoz qui est intitulé Un An, nous citerons quelques extraits pour prouver qu’il écrit de manière bien planifiée. Et les focalisations variables dans ce récit seront aussi mentionnées. Les analyses sur le mode de construction du roman L’insoutenable légèreté de l’être seront présentés dans la deuxième partie. Vu que ces deux romanciers s’inspirent soit du film, soit de la musique au cours de leur rédaction, la troisième partie axera ainsi sur l’analyse de l’écriture filmique dans Un An, et le rôle que la musique joue dans L’insoutenable légèreté de l’être.
- Les instruments narratologiques dans Un An
- Une brève présentation sur Jean Echenoz et le récit
Considéré comme « l’écrivain le plus remarquant des années 80 », Jean Echenoz jouit d’une grande réputation à l’échelle mondiale pour son talent littéraire. Né en 1947, il est entré dans les milieux de littérature en 1979 avec son premier œuvre Le Méridien de Greenwich. Pendant sa carrière littéraire remarquable, il a publié seize livres aux Édition de Minuit et a obtenu plusieurs prix de la littérature, comme le prix Médicis de 1983 pour Cherokee et le prix Concourt de 1999 pour Je m’en vais.
Jean Echenoz est appelé « un écrivain minimaliste » pour la brièveté de certains de ses ouvrages et pour l’économie de son style. Parce que dans ses récits, il utilise souvent des phrases courtes pour décrire l’environnement et les personnages. Sur ce point, Jean Echenoz répond lui-même à cette appellation : « Qu’est-ce que ça veut dire, le minimalisme ? Si ça s’oppose au baroque, à l’emphase, je suis tout à fait d’accord. Mais je ne travaille pas dans ce sens-là. J’ai l’impression, au contraire, que quelquefois je peux déborder sur des situations, amplifier des détails, que je ne m’en tiens pas à une économie radicale de sobriété. »[1]
Un An, apparu en 1997 aux Éditions de Minuit, est un récit très original de Jean Echenoz. L’héroïne Victoire se réveille en trouvant que son ami Félix est mort, elle choisit de fuir après avoir vidé son compte. Elle loue une maison mais peu après, ses économies sont dérobées par son amant. Elle n’a pas de choix mais d’errer d’un hôtel à l’autre, dormir à la belle étoile et est devenue finalement un vagabond. Au cours de son vagabondage, son ami Philippe peut toujours la trouver sans aucune raison, il lui apporter des nouvelles sur l’affaire de Félix. Après avoir rentrée à Paris, Victoire trouve étonnante que Félix soit encore vivant, tandis que Philippe est déjà trouvé mort depuis longtemps.
- Des effets échos
Si on prend Jean Echenoz pour un romancier à programme, c’est parce qu’il fait plusieurs échos ou rimes internes dans ses ouvrages, qui se répondent l’un à l’autre et forment une structure bien organisée. Dans Un An, nous pouvons voir deux circonstances de vélo au cours du voyage de Victoire. Ces deux parties partagent des styles de l’écriture et les termes de techniques bien familiers, mais les situations de l’héroïne sont contrairement différentes, ce qui peuvent être reflétées par la qualité de ces deux vélos.
Dans la première séquence, l’auteur décrit un vélo neuf dont les pièces sont bien perfectionnées. A ce moment-là, Victoire a acheté ce vélo après avoir estimé de nouveau ses finances, elle croit que ses économies sont encore suffisantes pour garantir sa vie. Les Landes est un pays si plat que l’idée de vélo s’impose, elle veut bien bénéficier de son séjour sous le soleil :
C’était une sacrément belle bicyclette anglaise à sept vitesses, aux cataphotes rubis, aux rayons scintillants : chaîne veloutée, guidon taurin, cadre olympique, freins à tambours et papillons. Et pompe rétractile. Et la selle grand tourisme vous moulait parfaitement le fessier. Et le soleil brillait.[2]
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