Commentaire Caligula
Commentaire de texte : Commentaire Caligula. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar hermes2000 • 3 Mai 2017 • Commentaire de texte • 1 235 Mots (5 Pages) • 5 281 Vues
Apparu au XXème, théâtre de l’absurde est caractérisé par une rupture totale par rapport aux plus classiques comme la tragédie ou la comédie. C’est un genre qui va traiter de l’absurdité de l’Homme et de la vie en générale, menant toujours à une fin tragique. Albert Camus compte parmi les auteurs dont les œuvres ont bouleversé les conventions du genre. Pièce en quatre actes d’Albert Camus (1913-1960), Caligula fut publiée à Paris chez Gallimard en 1944, Camus avait tracé dès janvier 1937, dans ses Carnets, le plan d’une pièce qu’il envisageait d’intituler Caligula ou le Sens de la mort. L’argument s’inspire de l’Histoire des douze Césars de Suétone. Depuis la mort de Drusilla, sa sœur et maîtresse, Caligula inquiète son entourage et scandalise les patriciens de Rome. Dans la scène 5 de l’acte II, Caligula attablée avec des convives, exerce sa tyrannie sur Lepidus, qu’il malmène à son bon plaisir. Nous verrons comment la cruauté de Caligula nous pousse à réfléchir sur sa philosophie. Dans une première partie, nous verrons la cruauté et la violence de Caligula. Dans une seconde partie, nous étudierons les dessous de cette cruauté. Et pour finir nous verrons le côté philosophique et politique de cette fable.
Dans cette scène la violence et la cruauté de Caligula sont mises en avant au travers d’une première antithèse entre Caligula et Lepidus. Dans les questions de Caligula qui sont rhétoriques, nous n’attendons pas nécessairement de réponse de Lepidus car elle se situe dans la question.
Caligula pose les questions : il a un rôle d’inquisiteur et il dirige le discours, s’insinuant dans la vie privée de chaque convive. Son omnipotence lui permet d’installer son despotisme dans la scène. Le champ lexical du rire est présent dans ce passage : « rions » l.23 ; « tu riras » l.27 ; « de nouveau rieur » l.29, mais dans cette situation, ce champ lexical est tout sauf normal. Une antithèse entre une situation grave (la mort de l’enfant) et l’attitude de Caligula « épanoui » l.15 ; « de plus en plus heureux » l.21. L’auteur nous montre le manque d’empathie de Caligula qui rit et se moque des patriciens, il a l’air de s’épanouir dans le malheur des autres. L’horreur naît également de ce que Lepidus, père, doit sembler d’accord avec- la décision de Caligula, et doit rire de la mort odieuse de son fils et des menaces de mort sur la vie de son deuxième fils. L’emploi des impératifs : « dis-moi » l.23 ; « allons » l.31 ; « écoute » l.34 exprime sa cruauté qui pousse à la solitude mais elle est recherchée, voulu. Caligula est un personnage lunatique / versatile, visible dans les didascalies « de nouveau rieur » l.29 ; « avec une violente colère » l.40 qui vont être visibles dans le jeu de comédien de Caligula, dans le jeu des didascalies, les façons de jouer du comédien sont importantes. Sa cruauté ressort dans ses gestes, son ton et son faciès. Caligula se montre come un manipulateur, c’est même un tyran.
Mais derrière cette violence et cette cruauté, il ya des raisons. Lepidus ne répond plus aux questions que par des phrases courtes « Au contraire, César » l.20 ; « Caius » l.26 et des didascalies qui montre qu’il retient ses émotions « la gorge serrée » l.13 ; « qui a présumé de ses forces » l.25. Dans la suite du texte, Lepidus n’a même plus le droit à la parole, il ne peut décider de rire ou de pleurer, ses émotions sont exigées et contrôlées par l’empereur, qui les manie à sa guise. Les larmes et les rires cohabitent dans cet extrait, voir le bonheur de Caligula s’intensifié à mesure que Lepidus s’enfonce dans son désespoir ; Caligula se nourrit de la mort des autres. Lepidus et les autres patriciens deviennent des marionnettes dans les mains de Caligula : ils perdent ainsi toute humanité. Ils abdiquent leurs caractères humains pour devenir un jouet, soumis aux caprices de l’enfant Caligula. Dans le chapeau du texte est mis en avant son caractère grossier et vulgaire qu’il adopte dans son repas « Caligula se tient mal à table » l.2 ; « à cracher ses déchets de viande » l.4 ; « à se curer les dents avec les ongles » l.5, mais également dans ses répliques « j’ai fait mourir ton fils ? » l.12. Il n’a pas du tout la prestance que l’on pourrait attendre d’un empereur romain. Il se gave, et se renverse sur son lit de ire : il n’a aucune dignité lié à sa condition. Les rires et les pleures font un tout dans cette scène, l’empereur passe de la grande colère à la rêverie, sans motivations apparente ; il semble animé de sentiments et de pulsions contradictoires, qui dessinent le portrait d’un personnage troublé. On peut peut-être voir une évocation des dictatures modernes celles du XXème siècle, notamment celle d’Hitler ou Mussolini.
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