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Balzac et la petite tailleuse chinoise

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Par   •  15 Janvier 2019  •  Commentaire de texte  •  3 442 Mots (14 Pages)  •  3 067 Vues

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BALZAC ET LA PETITE TAILLEUSE CHINOISE

Analyse littéraire

Maedeh JAHANIPOOR

Master de la littérateur francophone


Introduction

Dans la critique littéraire francophone, il y a un nombre croissant d'écrivains étrangers qui ont choisi le français comme la langue de la création littéraire. Leur non-post-colonial imaginaire et écriture est liés à des expériences complexes créée à la suite de deux langues et deux cultures vivant dans un même écrivain soit d’une manière imposée ou totalement volontaire. Dai Sijie est l’un de ces écrivains vivant en France depuis 1984 tout en ayant comme l’origine la Chine. Paru en 2000 aux éditions Gallimard et en collection Folio, Balzac et la Petite Tailleuse chinoise est le premier roman de l'écrivain franco-chinois Dai Sijie. Le but de cette étude de ce roman de l’écrivain francophone venant de Chine, est d'illustrer et de contribuer à améliorer les connaissances des nouveaux francophones littéraires et d’analyser le rapport étroit de son œuvre liée à  son identité culturelle.

1. Dai Sijie : l’aventure d’un écrivain cinéaste

Dai Sijie est né au Fujian, en Chine, en 1954; fils de médecin, il est envoyé en rééducation scolaire au cœur du Sichuan entre 1971 et 1974. Cette expérience rurale marquera sa jeunesse et lui servira plus tard à rédiger son premier roman, Balzac et la Petite Tailleuse chinoise (2000) ainsi qu’à tourner son premier film, Chine ma douleur (1989). Il enseigne dans un lycée de province jusqu’en 1976, année où il réussit un concours d’entrée à l’université. Peu après il obtient une bourse pour aller à l’étranger et donc il décide de partir en France pour suivre des études à l’Institut des Hautes études Cinématographiques. En 1978, il s’installe d’abord à Bordeaux puis à Paris, en 1984. Sa carrière de cinéaste lui a fait de construire cinq film jusqu’à présent et ils ont tous, sauf un,  l’orient pour le décor. Son quatrième long métrage, Balzac et la petite tailleuse chinoise est une adaptation personnelle de son premier roman publié en 2000. Ce récit largement autobiographique obteint la même année de sa publication le Prix Edmée de la Rochefoucauld, le Prix Roland de Jouvenel et le Prix Relay du roman d’évasion 2000. En 2003 apparaît son deuxième roman, Le complexe de Di qui a été couronné du Prix Fémina cette même année. Son troisième roman est paru en 2007, sous le titre, Par une nuit où la lune ne s’est pas levée et relate une invitation de la part de l’auteur à retracer l’histoire du bouddhisme en Chine. En 2009, il publie son dernier roman, L’acrobatie aérienne de Confucius. Cette fois-ci, Dai Sijie laisse de côté son expérience d’exil et son regard vers le passé récent de la Chine des années communiste, pour dépeindre l’Empire chinois au XVIe siècle.

Ainsi, l’analyse qui s’ensuit montrera jusqu’à quel point son écriture fictionnelle apparaît comme une espace pour dire et pour raconteur de sa terre quitté. L’expérience d’exil provoque chez lui un regard nostalgique et parfois assez critique.

2. Balzac et la petite tailleuse chinoise

2.1. Résumé du roman

Dans un coin isolé de la région du Sichuan, au cour du « Phénix du ciel », montagne située dans le petit district de Yong Jing, deux amis, fils d’« intellectuels bourgeois » sont envoyés en rééducation pour s’initier aux conditions de vie des paysans, et ce, dans les années qui suivent la Révolution culturelle, en 1971. Le narrateur, dont on ignore le nom, (il s’appelle Ma dans l’adaptation cinématographique réalisée par Dai Sijie en 2002) joue un rôle actif mais reste la plupart du temps témoin des aventures de son ami. Il a dix-sept ans et est issu d’un haut milieu social : son père est pneumologue et sa mère spécialiste des maladies parasitaires. Il joue du violon et la scène qui ouvre le roman raconte la découverte du violon par les villageois. Son ami Luo, âgé de dix-neuf ans, est le personnage principal du récit, celui par qui l’histoire progresse. Son père est dentiste célèbre dans toute la Chine pour avoir soigné les dents du président Mao. Il est ensuite tombé en disgrâce. Les deux amis sont voisins à Chengdu et ont grandi ensemble. Ils réussissent grâce à leurs talents de musicien et de conteur, grâce aussi à  certains de leurs objets, comme un simple réveil, à  s’intégrer à  la vie des villageois et de s’enfuir de quelques situation difficile. Le dernier personnage important de ce livre est une jeune fille des montagnes surnommée la « Petite Tailleuse » dont les deux amis vont tomber amoureux. Le narrateur, loyal envers son ami, ne révèlera rien de ses propres sentiments amoureux et laissera Luo vivre sa passion avec la Petite Tailleuse. Cette dernière est très jolie mais n’a aucune culture. Elle reste toujours seule chez elle à  coudre pendant que son père voyage pour prendre des commandes dans les villages environnants.

En plus, iy a un autre « rééduqué » dans un village voisin, qu’on surnomme le « Binoclard », que les deux héros ont connu à  Chengdu, et qui possède, dit-on, une valise de livres occidentaux interdits. Comme nos amis sauvent le Binoclard d’une mauvaise situation, ce dernier accepte, malgré les risques, de leur prêter quelques chefs d’œuvre de la littérature occidentale classique. Ils sont bouleversés. Ils décident ensuite d’en faire profiter la Petite Tailleuse en volant la valise de livres du Binoclard avant qu’il ne rentre pas à  Chengdu, sa rééducation ayant fini. Luo entreprend de cultiver la Petite Tailleuse pour changer sa vie et de la faire fleurir pour qu’elle soit digne de son amour, en lui lisant Le Père Goriot de Balzac. Il y parvient et il suit alors une période de bonheur pour nos trois personnages qui profitent de la vie et de la littérature. Mais un jour, pendant que Luo est en voyage pour aller au chevet de sa mère, le narrateur doit aider la Petite Tailleuse à  s’échapper en secret. Trois mois plus tard, Luo brûle tous les livres interdits et apprend au narrateur que la jolie Petite Tailleuse est partie tenter sa chance en ville.

2.2. La publication du roman : un succès inattendu 

L’année 2000 est une année faste pour les écrivains chinois vivant en France. Cette année-là , Gao Xingjian, un autre écrivain chinois qui a choisi de s’installer en France comme Dai Sijie, reçoit le prix Nobel de littérature. Né en 1940 en Chine, c’est un écrivain de langue chinoise qui vit en France depuis 1988 et son roman le plus célèbre est La Montagne de l’me (1995). Il est également l’auteur de nouvelles, de poèmes et de pièces de théâtre. Pour Dai Sijie, la publication de son roman, Balzac et la Petite Tailleuse chinoise, est un succès, tant critique que public. Le livre est distingué à  plusieurs reprises : prix Roland de Jouvenel 2000, prix Relay du roman d’évasion 2000. Ce succès surprend l’auteur qui déclare en retour la modestie de son projet initial :

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