La désobéissance civile
Fiche : La désobéissance civile. Recherche parmi 301 000+ dissertationsPar C4llmeagathe • 25 Janvier 2025 • Fiche • 2 227 Mots (9 Pages) • 20 Vues
ENSEIGNEMENT MORAL ET CIVIQUE
LA DESOBEISSANCE CIVILE
La «désobéissance civile» suscite toute une série de réactions lorsque les gens entendent ce terme. Certains grimacent instinctivement, la considérant comme antisociale ou subversive.
1 Préambule
Si l’obéissance est une norme sociale très importante, qui permet le fonctionnement des groupes sociaux et qui d’ailleurs l’une des premières choses que l’on enseigner aux enfants, la désobéissance civile devrait être enseignée dès l'âge de raison aux jeunes adultes de la société d'aujourd'hui liberticide . L’obéissance formelle sans réfléchir à l’ordre ou la loi donnée peut conduire au pire et est contraire au bien être de notre société démocratique.
2 Historique
C’est en 1849 au milieu du 19e siècle que le concept de désobéissance civile a vu le jour, imaginé par Henry David Thoreau qui avait été jeté en prison pour avoir refusé de payer une taxe destinée au financement d’une guerre contre le Mexique. La désobéissance civile, c’est le refus de se soumettre à une loi jugée injuste, aussi légale soit-elle. Thoreau, philosophe naturaliste américain, a écrit un livre qui pose les bases de ce concept, La Désobéissance Civile.
La désobéissance civile est développée ensuite au 20e siècle par Gandhi, puis Martin Luther King défiant les lois ségrégationnistes aux USA dès 1956/57 . À partir des années quatre vinght dix, elle continue d’évoluer sous l’impulsion des mouvements altermondialistes et anticapitalistes (faucheurs d’OGM, révolte paysanne en France en 1999 avec José Bové;, manifestation/ occupation lors des G8 /G20, mouvements des places, ZAD, climate camp, climate games, actions de 350.org, Nuit debout, TIPP Game Over, la désobeissance civile numérique aux usa en 2013 avec Adward Snowden et plus récemment le mouvement des gilets jaunes en France en 2018.)
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3 Role et importance
Albert Ogien, sociologue et enseignant université Paris 8, constate que dans nos « démocraties » occidentales: « la voix singulière du citoyen s’est peu à peu cantonnée en un lieu : les urnes et une procédure : les élections. Entre deux élections la voix du citoyen est censée s’éteindre et laisser à ceux à qui elle a délégué son pouvoir la charge des affaires publiques. » Pour Thoreau la « démocratie » ne se résume pas à voter (quand on est appelé à le faire) en vertu de ce que l’on pense être juste, pour laisser ensuite la justice être définie et « administrée » par le gouvernement de la majorité 8 . En effet, en quatre, cinq ou six ans, le temps d’un mandat, un gouvernement a le temps de faire beaucoup de dégâts sans qu’il existe une possibilité de le révoquer. Dans ce contexte, l’analyse de la place que tient la désobéissance civile dans l’arsenal des formes d’action politiques dont disposent les citoyennes montre que loin de mettre en danger ou de détruire la démocratie, elle en est un élément constitutif, voire qu’elle lui est indispensable. Et cela pour cinq raisons : 1. elle opère comme un aiguillon qui vient rappeler la démocratie à ses principes ; à savoir qu’elle est un régime ouvert, dont la nature est d’étendre constamment la sphère des droits et libertés individuels. C’est pourquoi les revendications qu’elle porte sont rarement illégitimes, même si elles peuvent paraître un peu décalées ou totalement excessives ; 2. elle rappelle aux citoyens la nécessité d’exercer leur vigilance vis-à-vis des pouvoirs et de maintenir une certaine obstination dans la résistance à tout ce qui réduit et étouffe le droit de contrôle dont ils doivent jouir en démocratie ; 3. elle montre que les citoyens sont en droit de réclamer de prendre une part plus active dans les décisions qui affectent leur vie quotidienne ; 4. elle fait vivre le débat public en laissant ouverte une question d’intérêt général qui semble avoir été résolue par le vote d’une loi (ou qui n’est pas encore parvenue à en devenir une) dont certaines dispositions portent atteinte ou bafoue un principe fondamental de la démocratie ; elle peut faire émerger des problèmes d’intérêt public ignorés en les faisant advenir au rang de propositions politiques ou de thèmes de mobilisation. Pour ces cinq raisons, on peut dire qu' elle est l’observatoire du respect de la démocratie. Elle exprime également le refus de la résignation devant l’ordre des choses. Elle présente une revendication qui devrait normalement être portée par l’ensemble des citoyens. La grandeur de la désobéissance civile est d’invoquer les principes fondateurs de la démocratie contre l’abandon de la conduite des affaires publiques aux seuls gouvernants, contre les diktats du modèle gestionnaire et contre la logique du résultat et de la performance qu’il impose à nos vies individuelles et collectives. Voilà pourquoi on peut dire que la démocratie a besoin de la désobéissance civile pour se maintenir et que celle-ci tient une place singulière dans la production continue de la démocratie.
4 Classification des actions de désobéissance civile
La désobéissance civile fait partie des multiples méthodes de lutte non-violente, aux côtés des rassemblements de masse, des veilles, des tracts, des piquets de grève, des boycotts sociaux et économiques, des grèves du travail, du refus de la légitimité, du boycott d'élections truquées, des grèves de fonctionnaires, des mutineries, des sit-in, des grèves de la faim, des sit-down, de la mise en place d'institutions alternatives, de l'occupation de bureaux et de la création de gouvernements parallèles. Elle fait partie également d'une graduation dans les alternatives citoyennes à l'obéissance. Celles-ci peuvent être classées suivant cette manière :
- Consentement lent et à contrecoeur ;
- Non-exécution des ordres sans supervision directe ;
- Non-obéissance populaire (non publique, discrète) ;
- Désobéissance déguisée (prétendre obéir) ;
- Refus de se disperser lors d'une réunion ou d'un rassemblement ;
- Grève sur le tas ;
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