C'était mieux avant ?

C’était mieux avant ?

Aznavour dans “La bohême” , chante les temps heureux, quand il était jeune, et la conséquence c’est qu’il “ne reconnaît plus, ni les murs, ni les rues qui ont vu sa jeunesse”, “un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître”.

Ainsi, la conclusion évidente qui surgit, c’est qu’en effet, “c'était mieux avant”. Et à cela est lié la notion de nostalgie. La nostalgie c’est regretter un moment du passé et souhaiter son retour, à cela il n’y a rien de mal car des études ont démontré que se souvenir, se remémorer son passé permettait de mieux affronter l’avenir (et quel avenir), car la nostalgie apporte du réconfort dans des moments difficiles. Par ailleurs, sans la nostalgie la plupart des artistes n’aurait pas pu écrire, comme Aznavour justement.

Mais alors pourquoi aurions-nous besoin de nostalgie, de nous dire que c’était mieux avant ? Tout simplement, en réponse à ce qui se passe actuellement. La vitesse de transformations du monde, les changements techniques, politiques ou des mœurs vont à un tel rythme que l'homme s'en trouve désorienté. Ce village monde peut sembler débordant d'opportunités, un lieu où tous les rêves deviendraient réalité. A priori oui, mais seulement pour un petit nombre d'individus. Pour la vaste majorité qui représente accessoirement plus de la moitié de la population mondiale, ce système est synonyme d'une seule chose : souffrance et mort. A ce constat pessimiste, s’ajoute le bien connu réchauffement climatique, mais ce sont les derniers événements tels que le covid ou la guerre en Ukraine qui nous poussent à dire que tout va de plus en plus mal. L'avènement d’un conflit d’une telle ampleur était inenvisageable. Avant, il n’y avait pas cette guerre, il n’y avait pas de pandémie, de confinement, de masques, et aussi moins de surconsommation, moins de pollution, de chômages et à contrario plus de travail ou une meilleure éducation.

De même, que la technologie qui avait au départ des objectifs louables devient nocive. Ce n’est plus la religion mais la télévision et les réseaux sociaux qui deviennent l’opium du peuple. La technologie nous a rendus plus solitaires que jamais. Alors qu’elle affirme nous connecter, nos connexions ne se sont pas améliorées. Les individus étaient ouverts au dialogue, il était possible de discuter et les gens n’étaient pas enfermés dans ce monde virtuel qu’est leur téléphone…

Comment peut-on dire qu'aujourd'hui est mieux qu’hier, alors que l’inégalité des richesses est de plus en plus forte? Que le sentiment d’insécurité est dans l’esprit de tous, que les animaux disparaissent petit à petit, que la pollution continue à augmenter ?

Si on y réfléchit la période où nous étions enfants, c’est déjà pour nous le bon vieux temps. Autrefois devient le synonyme des moments heureux et d'insouciance que nous ne pourrons plus jamais retrouver. Parce que, tout simplement, c'était celle de la découverte du monde, une période où tout semblait possible. Qui n’a jamais évoqué ce qu’il faisait quand il était plus jeune ?

En réalité, les choses étaient tellement mieux autrefois que tout nous pousse à y revenir et à l’évoquer sans cesse. Il suffit pour s’en convaincre

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