Alphabétisation des femmes

ALPHABÉTISATION DES FEMMES

Depuis les années 50 le taux d'analphabètes dans le monde a été divisé par trois. Mais ce qui semble être un progrès cache une autre réalité : aujourd’hui ⅔ des adultes ne sachant ni lire ni écrire sont des femmes. De plus, depuis les années 2000, ce nombre ne diminue plus.

La différence d’alphabétisation entre les hommes et les femmes est de taille dans certaines régions du monde (en 2016, en Asie du sud, selon la Banque Mondiale,  l’écart est de 17,2%).

Les taux d’alphabétisation des femmes sont inégaux selon les régions du monde: 100% dans les pays développés et 43% dans les pays en développement.

Ainsi la question des causes de cette inégalité de genre face à l’éducation se pose, et en quoi elle est devenue un enjeu majeur en politique, mais aussi plus largement, au sein de  notre société.

        Les facteurs de cette inégalité face à l’éducation sont nombreux ; les normes et pratiques culturelles y jouent un rôle un rôle déterminant.

Ainsi, dans de nombreux pays le rôle ménager des jeunes filles passe encore devant l’éducation. Aujourd’hui toujours, les mariages arrangés sont une réalité. En 2018, 24% des jeunes femmes âgées de 20 à 24 ans ont été mariées avant leurs 18 ans; au Nigéria, ces mariages forcés sont la cause de 15 à 20% des abandons scolaires.

La violence et les conflits sont aussi un très gros frein pour l’éducation, notamment des jeunes filles. Ainsi, dans les pays en guerre comme le Yémen et l’Irak, 3 femmes sur 4 sont analphabètes (Global Partnership for Education, 2019). L’insécurité en règle générale est un fléau pour les jeunes filles désirant être scolarisées, dans 40 pays d’Afrique à faibles revenus, 10% des adolescentes de 15 à 19 ans ont subi des rapports sexuels sous la contrainte dans le cadre scolaire.

La question budgétaire est aussi très importante pour les familles, notamment les plus pauvres (et souvent les plus hésitantes). La pauvreté et le manque d’éducation forment un cercle vicieux empêchant de nombreux enfants d’accéder à l’école, puis d’obtenir des métiers à plus grandes responsabilités.

Enfin la question sanitaire soulevée depuis 2020 montre bien toute la problématique que le covid représente pour le milieu de l’éducation. Par exemple, l’année dernière, 53% des enfants de 10 ans ne savaient pas lire dans les pays à revenus intermédiaires ; de plus, depuis la fin de la crise, plus de 20 millions de jeunes filles ayant quitté leurs classes à cause des contraintes sanitaires ne sont jamais revenues sur les bancs de l'école. Sur un plan plus large, l’accompagnement pendant les règles est inexistant (quoique des initiatives soient mises en place dans certains pays comme en France). Dans le monde, 10% des filles ne vont pas à l’école durant leur règles.

Si l’alphabétisation des femmes doit faire face à de nombreuses contraintes à travers le monde, elle devient de plus en plus un sujet majeur, politique comme sociétal.

        De nos jours, la cause féminine sur le plan éducatif est un  enjeu à part entière sur le plan social comme politique. Cela s’explique tout d’abord par une démocratisation du féminisme et la circulation des idées notamment grâce à des figures engagées, comme Malala Yousafzai, qui alors âgée de quinze ans s’était imposée face au régime taliban au Pakistan, s’opposant aux décisions d’interdire la scolarisation des jeunes filles dans son pays (2012). Elle est aujourd’hui la plus jeune lauréate du prix Nobel de la paix.

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