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Analyse de situation en hôpital psychiatrique

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Par   •  4 Mars 2024  •  Étude de cas  •  2 902 Mots (12 Pages)  •  162 Vues

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Analyse de situation V1 & V2

Lieu : 

La situation se déroule au sein d’un service d’admission en hôpital psychiatrique, dans la chambre de Mme C. Cette situation s’est déroulée lors de ma première semaine de stage (semestre 3), le jeudi 17 novembre à 20h30.

Présentation de la situation vécue ou de l’activité réalisé :

En tant que stagiaire étudiante en deuxième année, je me suis rendu dans la chambre de Mme C avec deux infirmiers de la structure afin d’accompagner dans les soins du soir de Mme C. Je n’avais pas étudié le dossier de la patiente en amont, je ne connaissais pas tout son parcours de soins qui avait amené à la contention physique.

Mme C est une femme de 20 ans atteinte de trouble des conduites alimentaires depuis 2017. Elle est hospitalisée dans le service depuis le 28 février 2022 dans un service ouvert au sein de l’hôpital psychiatrique en SDT (soins à la demande d’un tiers) pour anorexie restrictive totale depuis 15 jours.

Mme C souffre d’anorexie grave avec un risque vital au vu des conduites d’oppositions actives à toutes alimentation et hydratation, ayant déjà conduit à son transfert en unité de soins somatiques pour prise en charge de troubles ioniques et cardiaques.

Mme C a de prescrit une poche de Fresubin original fibre de 500 ml à passer sur la nuit en nutrition entérale via la sonde naso-gastrique. De plus, il y a une prescription de contention poignet et cheville la nuit, le temps que passe la nutrition entérale depuis le 18/05/2022.

Nous nous rendons dans la chambre pour installer la poche et mettre en place les contentions.

Les infirmiers lui expliquent qu’ils sont là pour mettre en place la nutrition entérale ainsi que la nécessité que la poche passe entièrement car la nuit précédente Mme C avait réussi à se détacher et arrêter la poche.

Ils insistent sur le fait qu’ils allaient devoir serrer davantage les contentions pour ne pas qu’elle se détache dans l’objectif de faire passer la nutrition dans son entièreté. Ils lui rappellent également les conséquences si elle ne laissait pas la poche. Ils s’assurent qu’elle a bien compris le soin et les enjeux. Mme C est calme et non agressive. Elle n’est pas dans le refus des soins, non résistante mais ne parle pas beaucoup.

Mme C s’installe dans son lit pour la nuit, les infirmiers mettent en place les systèmes de contention au niveau des chevilles et des poignets. Ils s’assurent que ça ne lui fasse pas mal mais que se soit également suffisamment serré pour ne pas qu’elle se détache.

Après vérification que la poche passe bien, nous sortons de la chambre de Mme C et fermons la porte à clefs pour sa sécurité.

A la suite du soin, j’ai pu échanger avec les professionnels qui m’ont expliqués que Mme C avait déjà subi plusieurs hospitalisation en service d'endocrinologie pour notamment mettre en place une sonde naso gastrique devant la persistance de refus totale d’apports alimentaire et d’hydratation per os.

Mme C ne supportait pas la sonde naso gastrique. Elle a arraché sa sonde à plusieurs reprises, vidé ou percé les poches de nutrition. Face à la nécessité d’un apport nutritionnel urgent, la prescription  de contention au niveau des poignets et des chevilles à été mise en place.

Remarques, questionnements : 

En quoi la contention physique est-elle nécessaire face à un patient calme ?  

La contention physique est-elle nécessaire dans le cadre de l’anorexie ?

La contention physique la nuit ne va-t-elle pas apporter davantage de traumatismes ?

Privation de libertés suite à la mise en place de la contention.

Quels sont les sentiments du patient vis-à-vis de cette contention ?

Peut-on prescrire une contention aussi longtemps ?

Difficultés, points à approfondir, réajustements envisagés : 

J’ai eu des difficultés à comprendre la nécessité de la contention physique dans le cas de Mme C. Étant calme et se laissant plutôt faire, j’ai trouvé cela difficile d’observer la mise en contention de Mme C pour toute la nuit.

J’ai ressenti de l’incompréhension et un sentiment d’être mal à l’aise envers ce soin que je trouvais violent et de l’empathie pour Mme C.

Analyse : recherche de connaissances appropriées, propositions d’hypothèses : 

En me renseignant en amont sur le dossier de soins de Mme C, sur la pathologie ainsi que sur le soin de la contention physique, cela m’aurait permis de faire davantage de liens entre le soins réalisé et la pathologie ainsi que me rendre compte que la contention physique n’était pas prescrite uniquement pour des personnes pouvant être violente ou agité.

En reprenant le dossier de la patiente, j’ai pu apprendre qu’ils avaient essayé plusieurs soins avant de mettre en place les contentions. Il y a eu des traitements, des compléments alimentaires, des objectifs de nutrition ainsi que la mise en place plusieurs fois de sonde naso-gastrique. Cependant devant le refus total de nutrition ainsi que le fait qu’elle arrachait à chaque fois sa sonde, la mise en place de contention à été faite.

Les infirmiers m’ont expliqué que cela restait un soin compliqué pour le patient mais également pour les professionnels de santé. Il y a l’enjeu d’une privation des libertés individuelles. Mais que la contention physique restait avant tout utilisé pour protéger la personnes (notamment de comportement auto- ou hétéro-aggressif entre autre) et pour cela les soignants doivent être en mesure de rassurer le patient sur le bien-fondé de cette prise en charge et les effets attendus afin que la mise en contention soit le moins traumatisant pour le patient. C’est là que la contention deviendra plus bénéfique que délétère et c’est là que le patient se sentira moins délaissé, isolé, angoissé, persécuté et/ou en colère.

Anorexie mentale : c’est un trouble du comportement alimentaire caractérisé par une réduction drastique des apports alimentaires, sous-tendue par un trouble profond de l’image du corps. Les signes cliniques sont l’anorexie, l’amaigrissement et l'aménorrhée. S’y ajoutent un grand nombre de troubles psychologiques et comportementaux typiques.

Il ne s’agit pas initialement d’une perte d’appétit, mais d’une restriction volontaire de l’alimentation d’aggravation progressive, quantitative et qualitative.

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