Le langage est-il un instrument de communication ?
Dissertation : Le langage est-il un instrument de communication ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lolo667766 • 26 Mars 2023 • Dissertation • 1 800 Mots (8 Pages) • 901 Vues
Le langage est la faculté d’expression de la pensée et de communication. Il est la condition de toute communication, d’extériorisation et de pensée. Le langage est le moyen de communication privilégié des hommes. Pour Aristote, un humain est un animal caractérisé par son « logos » qui signifie discours en grec et ainsi langage. Il est le propre de l’Homme.
Le langage est parfois qualifié de fondement des liens sociaux humains. L’essence du langage est donc la communication. Sans sa fonction de communication, le langage n’est rien. Cette définition implique en premier lieu que la communication soit la fonction principale du langage. Secondement, cela implique que la pensée précède le langage : on pense puis on exprime notre pensée avec des mots. Ainsi, la pensée existe-elle avant d’être extériorisée avec les mots ? Cette définition présente aussi le langage comme un instrument et donc comme un moyen et non une fin. Pouvons nous réduire le langage à cette seule fonction utilitaire ? Ne peut-on pas définir le langage comme une fin en soi ?
En effet, nous allons présenter le langage comme un outil de communication. Nous allons également montrer que si le langage se réduit à sa fonction d’instrument de communication, il perd son sens et donc c’est le confondre avec un code imparfait. C’est pourquoi nous verrons qu’il est légitime de considérer le langage pour lui-même.
Le langage est la faculté d’extérioriser ses pensées et les communiquer à autrui. Il est le véhicule de la pensée. Le langage est le support nécessaire de la pensée, il est la condition de structure de cette dernière. Il n’y a de pensée que par rapport au langage. Il nous permet de savoir ce que autrui ressent et veut exprimer.
En effet nous ne sommes pas doté de la faculté de lire en autrui. Le langage permet donc à autrui de nous livrer ses ressentis et pensées. C’est un partage de points de vues. Aristote définit le langage comme « la langue, la communication des signes avec autrui ».
A l’origine, selon le mythe de la Tour de Babel, tous les hommes parlaient la même langue. Ils communiquaient entre eux, et leur est venu le projet de construire la Tour de Babel pour atteindre le ciel. Dieu , pour les punir, leur ôta cet outil universel de communication et diversifia les langues : ils ne pouvaient plus communiquer aussi facilement.
D’après Merleau Ponty, dans le dialogue, l'autre m’arrache des pensées que je ne pouvais pas avoir. Ce n'est pas dans la solitude que l'on pense mais dans le dialogue. Le langage permet donc d’extérioriser ses pensées mais aussi de les avoir. Les mots sont la substance même de la pensée. Comme le souligne Ferdinand de Saussure, penser c’est avant tout abstraire, c’est à dire instaurer une relation symbolique entre les choses et nous, rassembler la pluralité des choses du monde réel sous la forme de concepts : notre pensée est alors indubitablement constituée par le langage et nous ne pouvons penser qu’avec le langage. Selon Rousseau, le langage est un moyen d’exprimer ses pensées, il est nécessaire à la création du lien social humain.
Le langage est également la faculté de communiquer des informations à autrui. Rousseau s’intéresse au fondement du langage dans son oeuvre Essai sur l’origine des langues. Il dit « la parole, étant la première institution sociale, ne doit sa forme qu’à des causes naturelles ». Selon le philosophe, les êtres humains sont des êtres empathiques qui ont besoin de l’usage d’un outil de communication pour transmettre leurs émotions. Le langage rassemble les hommes. Ce moyen de communication n’aurait donc pas servi à exprimer ses besoins, ce qui sépare les hommes, mais leurs passions, ce qui les rapprochent. Le langage permet le partage des émotions essentiel à la création d’un lien social.
On ne peut pas étudier la structure du langage indépendamment de sa fonction de communication. Les signes linguistiques sont les matériaux dont est fait le langage. Communiquer c’est manipuler les signes. L’homme se définit par sa capacité de représentation linguistique symbolique, sa capacité à substituer des signes à la réalité matérielle. Posséder le langage, ce n’est pas seulement être capable de parler. Les mots chez l’enfant ne sont que des bruits. Malson nous décrit l’éducation de Victor dans les Enfants sauvages : un enfant ne pense que lorsqu’il maitrise le langage. Le signe linguistique unit un concept et une image acoustique et non une image et un nom. Il est composé d’un signifiant, le mot et d’un signifié, le concept ou image. Le mot renvoie à l’image réelle.
Né de la confrontation des hommes entre eux, le langage apparait au sens commun essentiel à l’homme et indispensable à toute communication. Aussi ne lui attribue-t-il que le seul rôle d’exprimer un besoin, un désir ou la pensée. En un mot, l’opinion commune fait du langage un moyen au service d’une fin. Cependant, devons nous réduire le langage à sa fonction de communication et donc le réduire à un simple code ? Le langage ne serait-il pas plus qu’un instrument ?
Le langage est un pilier fondamental des liens sociaux essentiel mais il ne reflète pas fidèlement nos pensées et nos sentiments.
Par les mots nous ne pouvons pas extérioriser notre propre intériorité. Le langage ne dit jamais le réel, il n’en donne qu’une approche approximative. Le langage se dissocie donc de la vérité formelle et matérielle.
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