Le langage humain n’est-il qu’une version améliorée de la communication animale ?
Dissertation : Le langage humain n’est-il qu’une version améliorée de la communication animale ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Fillyne • 24 Mars 2022 • Dissertation • 2 337 Mots (10 Pages) • 434 Vues
Hélène Grossetti T8 - Bac Blanc de Philosophie
Sujet 1 : Le langage humain n’est-il qu’une version améliorée de la communication animale ?
Avec l’avènement de la révolution numérique et d’Internet, les moyens de communication ont totalement changé au XXIe siècle. En communiquant à travers écrans et réseaux sociaux, la langage humain a évolué, puisqu’il n’est alors plus possible d’observer le langage corporel, les expressions du visage, le sarcasme… et il s’éloigne encore de la communication animale, qui reste loin d’une telle évolution. Selon le philosophe Georges Gusdorf, le langage humain se définit par la fonction psychologique correspondant à la mise en œuvre de dispositifs anatomiques et psychologiques se prolongeant en montages intellectuels pour se systémiser en un complexe exercice d’ensemble. Il trace ainsi d’entrée de jeu une frontière entre l’espèce humaine et les animaux, en précisant que cet ensemble est purement caractéristique de l’espèce humaine. La communication animale, elle, se traduit par l’ensemble des moyens utilisés par les animaux afin de se transmettre des informations précises. Elle peut prendre des formes très diverses sans jamais trop s’approcher d’un langage proche de celui des humains, puisqu’il reste utilisé pour transmettre une information précise, ou à un individu précis, sans jamais associer ces deux idées, c’est-à-dire transmettre telle à information à tel individu. On peut alors questionner l’idée d’un langage humain en tant que « version améliorée » de la communication animale. Quels champs cette version améliorée pourrait concerner ? On peut imaginer un langage amélioré parce que plus précis, plus complexe, résultat d’un raisonnement réfléchi… le langage humain pourrait plus simplement être plus fonctionnel ou mieux organisé. Mais le langage humain ne se résume-t-il qu’à cela ? Il semble pourtant avoir des caractéristiques autre qu’être plus poussé dans la réflexion que la communication animale, et c’est cette rupture qui est au cœur du problème.
Le langage humain n’est-il qu’une version améliorée de la communication animale, ou bien le langage humain se distingue-t-il du tout au tout des moyens d’information des animaux ?
Nous étudierons d’abord pourquoi le langage humain peut être considéré comme une version améliorée de la communication animale. Ensuite, nous verrons comment il se distingue du fait de son évolution, et enfin du fait de la recherche d’un langage propre à l’Être humain.
Le langage humain peut être considéré, pour de nombreuses raisons et aspects, comme une version améliorée de la communication animale. Tout d’abord, il est primordial de rappeler que l’Être humain lui-même est un animal au sens biologique du terme, et qu’il a évolué dans le temps jusqu’à occuper sa place actuelle dans la société. Selon Montaigne, « Il n’est mouvement qui ne parle. », et en accordant autant d’importance à un mouvement, il met autant en valeur les mouvements humains qu’animaux. Ces derniers sont beaucoup à avoir pour langage des mouvements, mouvements qui serviront à indiquer une source de nourriture, sa distance, la présence de prédateurs… parmi les animaux utilisant ces techniques, les abeilles font partie des plus connues, avec la « danse des abeilles » étudiée par Emile Benvéniste et Karl von Frisch, indiquant les sources de nectar par rapport à leur ruche. A l’instar de ces insectes, les mouvements des Êtres humains ont chacun une signification bien précise. Ainsi, de grands signes de bras pourront signifier de s’arrêter sur le bord d’une route, taper dans ses mains représente l’enthousiasme… sans avoir à verbaliser chacun de leurs actions les Êtres humains parviennent à communiquer leur langage, complexe et réfléchi, à d’autres individus, ce qui perpétue ce type de communication animale.
Il est également important de considérer le signe, typiquement humain, comme une version améliorée du signal, que l’on retrouve chez les animaux mais également l’espèce humaine. Si le signal se définit par une réaction physique automatique (et donc pas intentionnelle) lorsqu’un fait est constaté, le signe est lui intentionnel. Le signal est relatif à l’instinct (c’est-à-dire la mémoire de situations jamais vécues selon le philosophe Bergson), instinct absent chez l’Être humain, qui peut avoir des réflexes conditionnés (en conduisant une voiture, en pratiquant un sport…) mais pas d’instinct. Si un Être humain réagit en criant face à un danger, par exemple un chien qui l’attaque, c’est parce qu’il sait et qu’on lui a appris que le chien représentait un danger. Un animal criera d’instinct, et pour signaler à ses congénères un danger imminent et proche. Aucune discussion ou dialogue ne s’instaurera entre deux individus animaux réagissant au même danger, tandis que l’Être humain pourra donner la localisation précise du danger, sa nature… il pourra utiliser autant de signes qu’il le souhaite afin de formuler sa pensée, ce qui distingue la communication par signaux des animaux à celles de l’espèce humaine.
Enfin, le langage humain peut être considéré comme une version améliorée de la communication animale puisque les Êtres humains autant que les autres animaux ont besoin de communiquer entre eux. Quel que soit leur mode de communication ou leur langage, les individus au sein d’une même espèce -et surtout ceux vivant en groupes- doivent communiquer pour leur survie la plus basique. La parole, et la langue, ne sont pas les seuls moyens de communication possible, mais représentent pour l’espèce humaine la forme ultime de communication. En effet, en permettant de former de nouveaux mots, ou de nouvelles expressions avec les même signes, la langue humaine (dans toute sa pluralité) permet d’exprimer tout un panel d’émotions, de besoins, d’idées… des formes de langage moins avancées sont pourtant présentes chez d’autres espèces. Les dauphins, par exemple, ont chacun un signal d’ultrason qui leur est associé, ce que l’on peut considérer comme un nom qui leur est propre. De nombreuses espèces de singe ont également des modes de communication qui leur sont propres, en formant des liens sociaux à travers l’épouillage de leurs petits par exemple, et ces formes plurielles de communication viennent bousculer le stéréotype d’une communication à travers la langue.
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