La philosophie est-elle utile ?

Dissertation sur

“La philosophie, est-elle utile?”

Depuis quelques années maintenant, la philosophie est une

matière qui intéresse de moins en moins. En effet, en 2020, Jean-Michel Blanquer, le Ministre de l’Éducation nationale, a proposé des réformes du baccalauréat, suscitant des débats et des préoccupations au sujet de l’avenir de certaines matières, dont la philosophie. Bien que la philosophie n’ait pas été supprimée, des ajustements ont été envisagés dans le cadre de ces réformes. Ainsi, l’utilité de la philosophie pose question. Cela signifierait que la philosophie ne sert à rien. La philosophie est composée des mots “philo” et “philin” qui signifient “ami” et “aimer” en latin. Mais aussi du mot “sophie” qui vient du terme “sophia” qui signifie “sagesse”.Le terme “sagesse” a ici un double sens: le savoir théorique et pratique ainsi que le sens d’une réflexion qui sous-entend un recul critique. La philosophie peut donc être définie comme le dit Socrate: “La philosophie est la recherche de la sagesse, c'est-à-dire la recherche d'une manière de vivre qui soit la meilleure possible”. Le verbe “servir” renvoie à la notion d’utilité qui est le fait d’obtenir des résultats. On peut donc se poser la question suivante: En quoi la question de l'utilité de la philosophie suscite-t-elle autant de débats ? Nous verrons dans un premier temps que la philosophie n’apporte pas de réelles réponses comparé à la science, puis que la philosophie peut permettre de faire réflèchir et de changer les esprits, et enfin que la philosophie est un mode de vie.    

                   L’utilité de la philosophie est un sujet qui pose problème car il est subjectif. C'est-à-dire que chacun peut y trouver une utilité ou non. Le véritable problème est que la philosophie n’apporte pas de réponses claires et nettes qui sont basées sur des arguments fondés et prouvés. La science quant à elle, avec ses méthodes systématiques offre un chemin clair vers la découverte de vérités objectives, et semble être la raison principale des avancées technologiques et des révélations intellectuelles alors que la philosophie peut apparaître comme un exercice intellectuel dépourvu de réponses concrètes. Elle peut ainsi prétendre à une utilité par les technologies qu'elle crée, qui facilitent la communication, comme Internet par exemple, qui augmentent la production, comme les machines agricoles ou les engrais et pesticides, ou qui sauvent des vies, grâce aux différents vaccins par exemple. Ainsi les progrès de la science sont visibles dans nos sociétés, et ressentis par ceux qui y ont accès. La philosophie ne pourra jamais se vanter d’avoir changé et transformer le monde.

                 La philosophie n'a pas de but en soi, même si elle comporte certains objectifs qui varient selon les philosophes, et elle ne vise aucunement l'utilité. Elle se caractérise en effet par son absence de réponses immuables et par sa culture du doute. Certes, les philosophes ont parfois cherché à atteindre la vérité et à établir des certitudes comme Descartes qui recherche un point fixe, une vérité première à laquelle accrocher toutes les autres, mais la philosophie en elle-même n'apporte en fait aucune certitude démontrable et indubitable. La science offre des réponses à des questions spécifiques, tandis que la philosophie semble s'engager dans des débats abstraits sans réponses immédiates.

              La philosophie permet de changer les esprits. En explorant les idées fondamentales sur la vie, la morale… Elle offre un espace de réflexion à chaque personne qui l’utilise. La démarche philosophique amène à étudier le monde dans sa globalité et à en tirer des vérités générales ou du moins des enseignements. Faire de la philosophie sert à développer son esprit critique.  Le deuxième trait qui peut amener la philosophie à changer les esprits est la remise en question personnelle. Dans ce processus de remise en question, l’esprit peut évoluer, se délaisser des idées reçues pour se satisfaire dans de nouveaux courants et des pensées innovantes. Nous pouvons prendre comme exemple l’empirisme, mouvement initié par John Locke qui met l’accent sur nos expériences sensorielles du monde afin de cultiver nos connaissances sur ce dernier. Ou encore le stoïcisme, courant très connu créé par Zénon de Kition en l’an 300 avant Jésus Christ. Ce courant philosophique met l’accent sur l’acceptation du destin et la rationalité… Des courants comme ceci aident l’être humain à s’élever mentalement. Comme le dit Friedrich Nietzsche : “La philosophie ne se contente pas de changer les esprits, elle les libère des chaînes de la pensée conventionnelle.”. La philosophie stimule également la curiosité intellectuelle, les philosophes cherchent constamment à remettre en question les idées reçues. Elle encourage ainsi à se plonger sur nos interrogations les plus  profondes de la vie et ainsi se forger nos propres points de vue et oublier toutes nos idées  préconçues. Le dernier trait qui peut caractériser la philosophie comme façonneur de l’esprit est sa branche qui étudie uniquement l’esprit « la philosophie de l’esprit » qui vise à comprendre les phénomènes mentaux et la relation dualiste du corps et de l’esprit. Le fait que la discipline de la philosophie consacre une branche entière de son art à l’étude de l’esprit humain nous indique à quel point elle peut être essentielle pour façonner notre esprit. Les grands écrivains et philosophes affirment que les esprits cultivés par la philosophie sont exceptionnels : “Les esprits transformés par la philosophie sont des pionniers de la pensée, explorant des territoires inconnus avec un esprit ouvert et curieux.” - Jean-Jacques Rousseau. Mais la philosophie, au-delà d’élever les esprits, constitue un véritable mode de vie.

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