Latin, infinitifs et proposition

Les infinitifs et la proposition infinitive

A) L'infinitif présent et l'infinitif parfait (actif) : morphologie

1) l'infinitif présent actif

L'infinitif présent actif se forme de la manière suivante : radical du présent + -re. Attention à la présence, à la troisième et troisième mixte, d'un -e- entre ces deux éléments.

Pour les verbes modèles, on a donc :

- ama-re

- mone-re

- leg-e-re

- cap-e-re

- audi-re

L'infinitif présent de sum est esse (anciennement *es-re avant mutation) ; l'infinitif présent de possum est posse.

Pour rappel, la forme de l'infinitif présent est également indiquée dans les temps primitifs de chaque verbe, en 3ème position (amo, -as, -are, -aui, -atum).

2) l'infinitif parfait actif

L'infinitif parfait actif se forme de la manière suivante : radical du parfait + -isse. Pour rappel, vous formez votre radical du parfait à partir de la quatrième forme présente dans vos temps primitifs (qui correspond à la P1 parfait de l'indicatif actif) et en retirant le -i final. Ex : amo, -as, -are, -aui, -atum > à partir d'amaui, vous formez le radical amau-. L'infinitif parfait de vos verbes modèles sont donc :

- amau-isse

- monu-isse

- leg-isse

- cep-isse

- audiu-isse

L'infinitif parfait de sum est fuisse (à partir de fui) et celui de possum est potuisse (à partir de potui).

B) Les emplois de l’infinitif

Outre le cas de la proposition infinitive (cf. ci-dessous), retenez surtout que l’infinitif latin, comme l’infinitif français, peut avoir des fonctions nominales et ainsi occuper les fonctions suivantes :

• sujet : errare humanum est, « se tromper est humain » (vous noterez que l’infinitif est considéré comme un neutre (l’adjectif humanus, a, um est bien au neutre).
• attribut du sujet : uiuere est cogitare, « vivre c’est penser ».
• complément d’objet : legere cupio, « je désire lire ».

C) La proposition infinitive : première approche

Fonctionnement de la proposition infinitive en français : elle est assez rare et on la trouve uniquement après des verbes de perception (voir, entendre, regarder, écouter...) et quelques autres (laisser par exemple). Pour qu'il y ait une proposition infinitive (et non pas une simple construction avec un infinitif comme « je lui demande de chanter »), il faut avoir une proposition avec un sujet propre et un verbe à l'infinitif (« j'entends les oiseaux chanter » > COD est bien « les oiseaux chanter » et non « les oiseaux »).

En latin, la proposition infinitive est plus courante et il est nécessaire de bien maîtriser sa construction. C'est une proposition dit complétive, c'est-à-dire qu'elle complète une autre proposition, un autre verbe. Seuls certains verbes peuvent se construire avec une proposition infinitive :

• verbes d'affirmation : dire, raconter, rapporter (dicere, narrare) Dico Petrum magnum esse, « Je dis que Pierre est grand ».
• verbes d'opinion : croire, penser, estimer (credere, putare, existimare)
• verbes de sentiment : se réjouir (gaudere), s'étonner (mirari)
• verbes de connaissance : savoir, apprendre (scire)
• verbes de perception (pas tous) : voir, entendre dire (uidere, audire)
• verbes de volonté (certains) (nolle, uelle, malle, cupere, iubere)
• construction avec des verbes impersonnels : (constat, licet, oportet)

Dans la proposition infinitive, le sujet (obligatoirement exprimé) et tous les mots qui s'y rapportent (on trouvera surtout des adjectifs épithètes et des attributs) sont à l'accusatif : scio iuncundam uitam breuem esse : je sais qu'une vie agréable (iuncundam, épithète) est courte (breuem, attribut du sujet uitam).

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