Dossier les fausses confidences de Marivaux
Cours : Dossier les fausses confidences de Marivaux. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar maxime680 • 22 Mai 2023 • Cours • 2 508 Mots (11 Pages) • 373 Vues
Les fausses confidences Marivaux |
I. L’auteur
Des débuts contrastés
Marivaux, né à Paris en 1688, étudie le droit mais se passionne pour la littérature : il observe avec attention les spectacles de rue et fréquente avec plaisir les salons littéraires. Dans les années 1720, il traverse une période très douloureuse, doit affronter à la fois la ruine et le décès de sa femme : Marivaux avait épousé une jeune femme bien dotée mais la banqueroute de Law anéantit sa fortune, et l’oblige de reprendre ses études de droit, arrêtées de façon prématurée.
Marivaux propose néanmoins simultanément, en 1720, une tragédie au Théâtre-Français (c’est un échec) et deux comédies au Théâtre-Italien ; celles-ci remportent un franc succès. L’une d’elles, Arlequin poli par l’amour, marque le début de la collaboration de Marivaux avec l’actrice Gianetta Rosa Benozzi qui crée le rôle d’Araminte dans les fausses confidences.
Un écrivain novateur
Ces débuts sont à l’image de ce que sera la carrière de Marivaux : certaines de ses pièces connaissent le succès (le jeu de l’amour et du hasard, 1730), d’autres sont retirées dès la première représentation (La Dispute, 1744). Les Fausses Confidences sont jouées pour la première fois le 16 mars 1737 par les Comédiens-Italiens.
Marivaux se montre par ailleurs un écrivain protéiforme : il écrit des œuvres morales, des journaux, mais aussi et surtout des romans. La publication de La Vie de Marianne, commencée en 1731, s’achève dix ans plus tard.
A travers ces différents genres littéraires, Marivaux, défenseur des Modernes, sait se montrer novateur : ses romans annoncent les récits d’apprentissage du siècle suivant, ses comédies se détachent de la grande comédie de caractère pour interroger les dysfonctionnements de son époque. Couronnement de cette carrière : en 1742, Marivaux est élu à l’Académie française, contre Voltaire !
La fin de carrière
A partir de 1745, Marivaux se montre moins productif, et ses œuvres sont moins bien diffusées. Fatigué et malade, Marivaux rédige son testament en 1758, et se présente moins souvent aux séances de l’Académie, qu’il suivait pourtant avec sérieux. Il meurt sans fortune le 12 février 1763.
III.Le contexte historique et culturel
De Louis XIV à Louis XV : une France en pleine mutation politique
Le XVIII siècle, qui s’achève par la Révolution française, est riche en rebondissements politiques : Marivaux a traversé trois époques différentes.
Jusqu’en 1715, les dernières années du règne de Louis XIV sont marquées par l’austérité : le roi est fatigué, les caisses sont vides, l’humeur n’est pas à la fête.
De 1715 à 1723, c’est la Régence, exercée par Philippe d’Orléans, neveu du roi, la noblesse se libère du carcan dévot de la fin du règne de Louis XIV pour s’étourdir dans le luxe des effets galantes et les plaisirs du libertinage.
En 1723, Louis XV, d’abord surnommé « le bien-aimé », devient roi. Il préserve dans un premier temps l’atmosphère de liberté instaurée par le Régent : cela favorise l’émergence des débats d’idées caractéristiques des Lumières. Le roi tend ensuite à faire preuve de plus de fermeté et de rigueur. Les années 1750 sont agitées : les conflits se multiplient, ce qui entraîne des difficultés financières, et les dissensions religieuses se font plus tendues.
Des mutations sociales
La situation économique durant le règne de Louis XV est plutôt favorable. Le royaume connaît une période d’expansion, qui contraste avec les famines et les disettes du règne de Louis XIV. Le commerce, et en particulier le commerce maritime se développe. Cette prospérité relative, qui laisse à l’écart les paysans pauvres encore très nombreux, entraîne une modification des rapports de force dans la société.
Cette dernière se compose de trois ordres : la noblesse qui détient le pouvoir politique et judiciaire, mais qui ne peut exercer aucune activité commerciale ; le Clergé ; le Tiers-Etat, groupe hétérogène dans lequel on regroupe aussi bien les bourgeois enrichis que les paysans. Or, les rapports de force entre ces trois groupes tendent à évoluer. D’un côté, la noblesse s’appauvrit : certains sont victimes, comme Marivaux, de la banqueroute de Law, d’autres dépensent des sommes extravagantes dans les fêtes. De l’autre, la bourgeoisie s’enrichit par le commerce et acquiert même parfois des titres de noblesse.
Des mutations idéologiques et philosophique : à la conquête des Lumières
Le siècle des Lumières est un siècle de réflexion intense, où l’on cherche à préciser la place de l’homme dans le monde, un siècle de contestation aussi, où l’on remet en question nombre de certitudes des siècles passés. Le mouvement des Lumières est associé à la publication de L’Encyclopédie dirigée par Diderot et d’Alembert.
Il repose sur deux courants philosophiques :
- Le rationalisme cartésien qui affirme la capacité de chaque individu à penser par lui-même et refuse par conséquent les préjugés et les traditions.
- Le sensualisme et l’emprise du philosophe Locke qui placent l’expérience à l’origine de toute activité intellectuelle ou morale.
III.Le contexte littéraire
Le triomphe du théâtre
En 1737, la comédie est un genre florissant. Le public parisien, qui peut profiter de spectacles de rue, a le choix entre trois théâtres :
- L’Opéra, qui a le monopole du théâtre chanté.
- La Comédie-Française : née en 1680. Elle présente surtout des tragédies et des comédies en cinq actes, dans la tradition classique.
- Le Théâtre Italien, qui revient en France en 1716, après avoir été chassé en 1697 sous le règne de Louis XIV.
L’évolution du genre comique
Le genre de la comédie connaît une nette évolution au cours du XVIII siècle, même si les règles du théâtre classique sont toujours respectées dans l’ensemble.
De la comédie de caractère à la comédie de mœurs
Molière affectionnait particulièrement la comédie des caractères, centrée autour d’un personnage aux manies ridicules. Marivaux n’y recourt que pour des personnages de second plan, comme Arlequin. Mais au XVIII siècle apparaissent dans la comédie des personnages aux prises avec les différents thèmes majeurs. Dorante, qui est pourtant issu d’une bonne famille, est contraint de se mettre au service d’Araminte mais il espère épouser cette riche veuve, en dépit de sa pauvreté.
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