La question de la restitution du patrimoine spolié (grand oral)
Dissertation : La question de la restitution du patrimoine spolié (grand oral). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar softdoyumie • 11 Février 2023 • Dissertation • 680 Mots (3 Pages) • 617 Vues
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INTRODUCTION
En 2017, Emmanuel Macron annonçait dans un discours à l’université d’Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, qu’il souhaitait pouvoir mettre en place des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine Africain.
La restitution définitive au Bénin du trésor de Béhanzin, un ensemble de 26 oeuvres, a été voté en 2020 par l’Assemblée Nationale. Il est exposé au palais présidentiel de Cotonou, plus grande ville du Bénin, depuis février 2022 après une restitution en novembre 2021.
À travers cet exemple nous allons étudier l’importance de la restitution et répondre à la question pourquoi faut-il restituer le patrimoine béninois.
Nous allons d’abord voir comment le Bénin s’est fait spolié de son patrimoine, puis comment la restitution s’est mise en place.
AXE 1 :
Le Bénin est colonisé par la France dès 1886, et s’appelle alors la colonie française du Dahomey. Il accède à l’indépendance en 1960, et prend le nom de République de Dahomey puis de République du Bénin en 1975.
Comme ce fut le cas dans de nombreux pays à travers l’histoire, les spoliations du patrimoine béninois se sont d’abord faites lors de guerres. Les spoliations culturelles sont un moyen ancien de déshumaniser l’adversaire qu’il s’agisse d’une appropriation esthétique ou d’une déculturation intentionelle d’une population.
Le trésor du Béhanzin s’est retrouvé entre les mains de la France pendant la Seconde Guerre du Dahomey qui marque la fin du royaume de Dahomey complétement annexé par la France. Le roi Béhanzin du Dahomey met le feu à son palais, car il est vaincu et il est inconcevable que la France s’empare des trésors royaux. En plus de l’incendie, de nombreux objets précieux sont planqués dans des caches.
Le trésor de Béhanzin est quand même pillé par les troupes françaises du général Dodds, qui en fera don au Musée d’Ethnographie de Paris.
Les expatriations et destructions du patrimoine culturel Béninois continuent pendant la période coloniale : d’abord lorsque l’administration coloniale cherche à mettre fin aux croyances africaines. Ensuite, entre 1890 et 1940 environ, des collectes massives sont mises en place par des missionaires jésuites avec la complicité de l’administration coloniale.
Ces biens sont alors exposés dans les Musées Européens ou vendus aux enchères à des collectionneurs privés.
Aujourd’hui encore, le patrimoine béninois est en danger à cause d’un trafic très important qui profite aux collectionneurs privés.
AXE 2 :
Le 26 août 2016, la république du Bénin demande officiellement à la France la restitution du trésor de Béhanzin. Cette demande est d’abord refusé par le gouvernement français qui met en avant le principe d’inaliénabilité et d’imprescribilité des collections publiques des Musées de France. Ce principe est inscrit dans le code du patrimoine français et dicte que les biens patrimoniaux conservés par les Musées de France ne peuvent pas changer de propriétaires quelle que soit la circonstance de leur acquisition.
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