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Le héro Burlesque Keatonien

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Par   •  11 Décembre 2011  •  693 Mots (3 Pages)  •  1 259 Vues

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Un anti-héros ? Le héros chez Keaton:

Comme dans tous les films de Buster Keaton, le héros est l’esclave malheureux d’un monde qu’il ne contrôle pas. D’où ses efforts surhumains pour tenter de s’y adapter. Il passe alors d’une extrême maladresse à une maîtrise parfaite des éléments. Pour Johnnie, c’est un peu différent puisqu’il se sert d’un outil dont il est le maître incontesté. Néanmoins, ce mécanicien de profession va devoir s’adapter à une situation qui lui échappe non par incompétence mais parce qu’elle est inhabituelle. C’est alors un mélange paradoxal de dextérité professionnelle qui ne suffit plus ici et d’heureuses maladresses qui permet à Johnnie de redevenir maître de son destin. Sa faculté à trouver une solution originale à chaque obstacle fait la richesse du comique. De fait, le film ne s’appuie sur aucun système et se renouvelle à chaque situation malgré la répétition de la course-poursuite.

Les gags de la seconde partie étant néanmoins des variations de la première, une sorte de symétrie dramatique se met alors en place. L’adresse et la maladresse du héros sont les moteurs du comique, chacun d’eux concourant à son succès.

En parfait conducteur de locomotive, il se moque gentiment des bûchettes que sa fiancée envoie dans la chaudière; en revanche, il ignore quelle quantité de poudre introduire dans la gueule du canon. Aussi, face au danger (du canon orienté vers lui après secousses du tender par exemple), le héros cède-t-il à une panique qui se révèle inutile. Les morceaux de bois lancés vers le canon ne servent à rien. Seul le hasard d’une courbe du

tracé viendra à son secours. Cause du succès ou non du héros, le hasard est un facteur important du comique keatonien. Il est présent dans la topographie des lieux, la nature et la position des objets, la relation entre le mouvement, l’espace et le temps, comme dans la fameuse scène du canon. Le personnage de Keaton est un vrai comique, c’est-à-dire un être tragique qui fait rire (non un personnage comique apte par ses faits et gestes à

déclencher le rire). Tout aussi paradoxal : son physique de gringalet est associé à celui d’un acrobate capable d’exploits sportifs (rappelons que son surnom de Buster, « celui qui sait chuter », lui vient de ses premières acrobaties). Toutefois, Keaton ne profite jamais de cette dualité pour faire rire. Le héros est contraint de s’assumer tel qu’il est pour affronter les lois élémentaires et les réduire à sa volonté. Visage impassible, regard intense, Johnnie se montre vaillant et intrépide par inconscience, et inventif face à l’adversité. Pour preuve,

il n’envisage jamais son entreprise comme vaine. À aucun moment le nombre de ses ennemis, leurs armes et leurs pièges n’ont raison de sa volonté (la locomotive-bolide en est la métaphore).

Johnnie Gray est un homme ordinaire, au physique commun (cf scène où il se compare aux recrutés).

La motivation de son engagement dans les troupes sudistes ne répond ni à une quelconque démarche idéologique (comme par exemple: servir les états confédérés) ni à une volonté de montrer ou prouver sa bravoure. Il veut avant tout plaire à sa belle. Et quand il se met véritablement en mouvement, c'est pour récupérer la « General ».

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