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Comment le poète réussit-il à convertir le regard porté sur deux créatures maudites et détestées ?

Fiche : Comment le poète réussit-il à convertir le regard porté sur deux créatures maudites et détestées ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Septembre 2022  •  Fiche  •  470 Mots (2 Pages)  •  471 Vues

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Problématique

Nous nous demanderons comment le poète réussit à convertir le regard porté sur deux créatures maudites et détestées.

Plan détaillé


I. Deux créatures maudites et détestées

• Deux créatures maudites


— Lexique de la fatalité, associé à celui de la captivité : « maudites », « tristes captives », « guet-apens », « Ô sort ! fatals nœuds ». Cette fatalité enferme les créatures dans un destin.
— Les deux créatures sont d’abord victimes d’un sort aveugle : « rien n’exauce » et «tout châtie» leur «morne souhait» (v. 3-4). Les indéfinis «rien» et «tout» soulignent la nature implacable et anonyme de cette malédiction. Elles sont «maudites» (v. 5), sans que rien ne l’explique, «chétives» et de «noirs êtres rampants» (v. 5-6) en conséquence. Le dernier qualificatif renvoie au serpent que Dieu a puni en le condamnant à ramper éternellement. Désigner ces deux créatures comme des êtres rampants c’est les renvoyer à l’obscure malédiction qui les écrase. «Ô sort! fatals nœuds!» (v. 10): trois mots, une double exclamation pour souligner cet incompréhensible destin.

— Elles sont aussi victimes d’elles-mêmes: elles sont «prises dans leur œuvre» (v. 9), c’est-à-dire qu’elles fabriquent leur propre malheur ; « elles sont les tristes captives de leur guet-apens» (v. 7-8).
— Elles sont victimes enfin de la nuit dans laquelle la malédiction les rejette : on les hait «parce qu’elles ont l’ombre des abîmes» (v. 13), et qu’elles sont «toutes deux victimes/ De la sombre nuit » (v. 15-16).

À travers ce triple enfermement, le poète décrit une malédiction sans âge et sans origine qui frappe ces deux créatures : il est impossible d’en désigner l’origine, tout s’auto engendrant dans ce qu’il nomme de «fatals nœuds» (v. 10)

• Deux créatures détestées


— Première cause de la détestation où les hommes sont de ces deux créatures : la malédiction qui les enferme et qui les stigmatise. Parce qu’elles sont maudites, elles habitent « l’ombre des abîmes » (v. 13) et la « sombre nuit » (v. 16) ; parce qu’elles habitent ces lieux, elles font peur et on les fuit. La cause la plus essentielle de la haine est donc dans cette obscure malédiction. À cette cause première s’enchaînent d’autres raisons qui expliquent qu’elles sont détestées : on les déteste pour leur « laideur » (v. 19) ; on les déteste parce qu’elles sont méchantes et qu’elles piquent (v. 19) ; on les déteste parce qu’elles font peur : le « gueux » (v. 12) et la «couleuvre» (v. 11) symbolisent cette peur instinctive d’une créature à l’apparence menaçante. Le pauvre et la couleuvre ont beau être inoffensifs, on les craint.

— Les conséquences de cette détestation sont nombreuses : la haine (v. 2) ; la violence qui accompagne la haine («châtie», v. 3, «écraser», v. 24), la fuite (v. 14), le mépris et le dédain («l’œil... superbe», v. 25).

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