Peut-on vivre au jour le jour ?
Commentaire d'arrêt : Peut-on vivre au jour le jour ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Julie273 • 8 Novembre 2020 • Commentaire d'arrêt • 3 332 Mots (14 Pages) • 722 Vues
Dissertation de Philosophie
Peut-on vivre au jour le jour ? [pic 1][pic 2]
Depuis notre enfance, on ne cesse de nous demander ce que l’on souhaitera faire plus tard. Enfant, on répond par passion : coiffeur, astronaute, chanteur, vétérinaire… Puis, arrivé au moment où il faut vraiment choisir sa voie, on répond que l’on n’en a aucune idée. Mais pourquoi ne savons-nous pas répondre à une question qui s’avérait aussi simple avant ? La réponse est simple : le regard des autres. Lorsque l’on répond que l’on veut faire psychologue, cuisinière, parce que c’est tout simplement ce qui nous fait vibrer. Savez-vous ce que de nombreux proches nous répondent ? Ils dévalorisent ces métiers. On nous dit que l’on pourrait viser plus haut, partir dans des études plus longues, pour avoir un métier dans lequel on gagne plus d’argent… L’économie. C’est la seule et unique chose à laquelle on pense. L’agent. Mais est-ce que l’argent fait vraiment le bonheur ? Ne vaut mieux-t-il pas choisir un métier par passion, au risque de devoir redoubler d’effort pour y arriver ; que trouver un métier stable économiquement ? Le métier n’est plus choisi comme une passion avec un avantage économique, mais comme une contrainte, une obligation purement financière. En choisissant la voie de la passion, c’est la certitude d’être comblé de plus en plus chaque jour, d’apprécier chaque moment de notre vie. Celle qu’on aura choisi ! Alors que privilégier l’aspect économique d’un métier, c’est vouloir s’assurer une vie paisible, « facile », sans encombre. En outre, un avenir stable. Mais est-ce vraiment ça la vie ? La vie représente notre passé et notre présent. L’avenir n’est qu’une infime partie de notre vie, et encore, il ne fait pour le moment pas partie de celle-ci. Nous n’avons aucune assurance d’une vie future. La vie peut s’arrêter à tout moment, alors, pourquoi sans cesse se projeter dans l’avenir au dépit de profiter de l’instant présent ? Pourquoi l’humain porte il autant d’importance à son avenir ? Pour oublier la mort qui peut potentiellement le frapper d’un instant à l’autre ? Pour ne pas penser aux peines du présent ? L’avenir, serait donc perçu par l’être humain comme l’échappatoire heureux qui nous attends ? Comme une sorte de paradis qui nous appartiendrait, où tous nos choix présents porteraient ses fruits ? Mais alors, si l’humain est-il si attaché à l’avenir, peut-il réellement vivre au jour le jour, vivre l’instant présent sans se soucier de son avenir ? La logique voudrait que l’on vive l’instant présent de tout notre être, sans nous soucier du futur. C’est primordial pour se réaliser soit même, pour vivre une vie qui nous correspond. Dans une question de bonheur, de plénitude intérieure, il faudrait donc faire ce dont on a envie dès que l’occasion se présente, sans repousser chaque fois au lendemain ? Mais en tant qu’être humain, n’est-il pas normal de vouloir se projeter dans notre vie future ? Pour se lancer dans des projets, cela nécessite d’y voir claire dans notre but, et donc, de « prédire » l’avenir du projet. Finalement, plus qu’une question de possibilité qu’à l’être humain de vivre au jour le jour, n’y a-t-il pas des moments où nous n’avons pas le choix de vivre au moment présent, sans visibilité sur notre futur ?
« Quand on veut, on peut ». Ce proverbe illustre parfaitement l’évidence de la question. Pourquoi n’aurions-nous pas la faculté de vivre au jour le jour ? Sous quel droit peut-on nous interdire de vivre comme nous le voulons ?
Avons-nous le droit de partir en vacances ? De voyager comme bon nous semble ? De tout quitter et faire le tour du monde ? Bien évidemment. Nous avons la possibilité de réaliser nos rêves, de ne pas rester enfermer dans un système, de vivre pleinement notre vie. Alors pourquoi ne pourrions-nous pas vivre au jour le jour ? En France, cette liberté est envisageable grâce à la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Elle nous offre l’opportunité de faire ce que l’on désir de notre vie, à condition de ne pas porter atteinte à autrui, de respecter les règles de vie en collectivité. Donc légalement, on peut vivre au jour le jour puisque cela s’inscrit dans nos droits de citoyen. Au-delà d’une simple question de permission, vivre au jour le jour n’est-il pas une nécessité ? La clef du bonheur ?
Obéir à ses propres aspirations, sous-entend-il que l’homme est libre lorsqu’il peut réaliser ses désirs ? Dans ce cas, vivre au jour le jour signifierait assouvir ses souhaits du jour, le jour même. Donc, se préoccuper seulement du présent, sans jamais penser au lendemain. Comme si l’instant présent était détaché de l’horizon. « Demain est un autre jour », par conséquent, nos actes actuels n’auraient aucune répercussion sur le futur. Si notre envie, plaisir, désir du jour est de violer une femme, de voir souffrir des personnes, alors, on n’aurait dans ce cas aucun mal, aucune culpabilité à assouvir cette envie. Vivre au jour le jour sous-entendrait « profiter » comme si nous vivions la dernière journée de notre vie. Alors, si un matin, nous nous levons en sachant pertinemment que les prochaines 24 heures seront les dernières de notre vie, à quoi les consacrerions-nous ? Nous vivrions une journée de passions, de plaisir. Nous cesserions d’accorder de l’importance à ce que l’on juge ne pas en valoir la peine, et nous nous consacrerions sur ce que l’on juge être vraiment essentiel. Nous profiterions de nos proches en les remplissant de tout l’amour que nous éprouvons à leur égard. Nous jouirions de chaque petit moment de la vie. Bref, nous redécouvririons la vie, la « vraie vie ». On s’émerveillerait de tous nos petits plaisirs du quotidien, qui peuvent paraître une fois l’habitude installée « banale », mais qui fond le bonheur. En outre, nous aurions un regard « neuf », beaucoup plus positif sur le monde, sur le mouvement des branches d’arbres, sur l’éclat de rire d’un passant dans la rue, sur les embrassades, les accolades, les retrouvailles grandioses dans les aéroports, ou même sur le goût exquis de notre café sur nos papilles. Nous vivrions vraiment, en relativisant sur toutes nos « erreurs », nos « désastres », et nos exigences de vie. Ainsi, c’est en vivant comme si chaque jour était le dernier que l’on apprend à relativiser. Etant donné que l’on ne se préoccupe plus du regard des autres, puisqu’il n’aura pas d’influence sur l’avenir, sur notre carrière, pourquoi s’abstenir à en tenir compte ? Par conséquent, vivre au présent, c’est vivre détacher de tout le « paraitre », être vraiment nous-même, et donc, vivre pleinement, sereinement et dans le bonheur, la plénitude. Vivre au jour le jour, c’est donc se rendre compte de l’importance, du privilège qui nous est octroyé chaque matin : celui d’avoir encore du temps devant nous pour savourer consciemment absolument tous les instants de notre vie. Plus que réaliser ses désirs, vivre au jour le jour sous-entend une vie d’action, où l’on entreprend nos envies actuelles. « L’homme réalise sont destin au lieu de le subir ». Par conséquent, on ne remet pas les choses que l’on peut faire le jour, au lendemain.
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