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La macroéconomie classique et la critique keynésienne

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Par   •  9 Février 2021  •  Cours  •  1 953 Mots (8 Pages)  •  900 Vues

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La macroéconomie classique et la critique keynésienne

Macroéconomie : approche globale des phénomènes économiques. A LT, la macroéconomie s’intéresse à la croissance et à ses facteurs et à CT aux déséquilibres, aux moyens de les résorber et de parvenir à une situation d’équilibre.

  1. Les grands courants de la macroéconomie

  1. Des analyses classiques et néoclassiques à la révolution keynésienne

Les classiques s’intéressent au début du 19ème siècle à l’échange et à la valeur, à la répartition et à la croissance.

La macroéconomie se déduit principalement des analyses microéconomiques.

La macroéconomie classique n’est pas formalisée, c’est une construction théorique. Elle repose sur 2 postulats :

  • La loi des débouchés de Say : une situation de surproduction est impossible puisque la production donne lieu à une distribution équivalente de revenus qui se répartissent entre la consommation et l’épargne. Si les prix sont flexibles, si la monnaie n’est pas désirée pour elle-même et ne sert qu’à financer les transactions, toute l’épargne est affectée au financement de l’investissement et l’offre et nécessairement égale à la demande. (Offre globale = conso + épargne ; Demande globale = conso + investissement)
  • Théorie quantitative de la monnaie

Les néoclassiques montrent que les agents sont capables d’exprimer leurs préférences et cherchent donc à maximiser leur profit ou leur utilité. Ainsi, ils ne sont plus victimes de l’illusion monétaire et tiennent compte dans leurs décisions des prix réels comme le salaire réel.

C’est l’agrégation des comportements individuels qui explique les phénomènes macroéconomiques comme la consommation, la production, le chômage. La macroéconomie serait une extension de la micro.

Keynes va permettre l’émergence de la macroéconomie. C’est l’incapacité des néoclassiques à expliquer la crise des années trente et à proposer des remèdes au chômage massif qui conduit Keynes à donner une explication du fonctionnement des économies de marché. Keynes considère qu’il n’est pas possible d’expliquer des comportements macroéconomiques par une agrégation des comportements microéconomiques.

  1. De la synthèse néoclassique à la macroéconomie contemporaine

Hicks avec le modèle ISLM est considéré comme le représentant de la synthèse néoclassique en intégrant des éléments keynésiens dans son analyse.

La macroéconomie keynésienne est contestée dans les années 1980 par la nouvelle école classique sous l’impulsion de Lucas. Les conclusions de la NEC sont radicales : impossibilité de déséquilibres sauf en cas de chocs exogènes, rôle néfaste de l’Etat dans le cycle.

En 1990, la NEK cherche à réconcilier les approches micro et macro en s’interrogeant sur les fondements micro des phénomènes macro : rigidité des prix et des salaires. Ils ne sont pas partisans d’une trop forte intervention de l’Etat mais comme Keynes ils pensent que les déséquilibres sont durables car les rigidités des marchés ne permettent pas des ajustements rapides.

  1. Le modèle classique vue d’ensemble
  1. Les hypothèses

Les différentes hypothèses :

  • Les phénomènes économiques doivent toujours être pensé en termes de marché
  • C’est par le jeu des prix (dont la flexibilité est parfaite) que s’opèrent les ajustements entre l’offre et la demande
  • Les acteurs économiques sont rationnels : rationalité des entreprises est la maximisation du profit ; rationalité des ménages est la maximisation de leur fonction d’utilité. Homo oeconomicus : calculateur, comparant les utilités et les désutilités de ses actions et donc prenant en compte les coûts d’opportunités.
  • Sur les différents marchés règne la CPP 
  • Laisser librement jouer les forces de marché
  • La monnaie est un voile, les produits s’échangent contre des produits.

  1. La structure du modèle

Il y a 3 agents :

  • Entreprises : produisent, embauchent et financent leurs investissements par des emprunts en offrant des titres
  • Ménages : travaillent, consomment et affectent leur épargne à l’achat de titres émis par l’Etat ou des entreprises
  • Etat : prélève des impôts, finance la dépense publique, emprunte et offre de la monnaie

Il y a 4 marchés :

Marché du travail

  • La demande de travail est une fonction décroissante du salaire réel.
  • Selon la loi des rendements factoriels décroissants, la productivité marginale du travail diminue quand le volume d’emploi augmente.
  • L’entreprise a intérêt à embaucher tant que le coût marginal du travail est inférieur à la recette marginale du travail.
  • Le profit est maximal quand le marginal du travail est égal à la recette marginale. Ceci signifie que le salaire réel doit être égal à la productivité marginale du travail.

  • L’offre de travail est une fonction croissante du salaire réel
  • La hausse du salaire dans le modèle classique conduit à ce que l’effet substitution l’emporte sur l’effet revenu 🡺L’offre de travail de travail augmente car le coût d’opportunité du loisir progresse.

  • Niveau de l’emploi
  • La flexibilité du salaire réel permet l’égalité entre la demande et l’offre de travail
  • L’équilibre sur le marché du travail est un équilibre de plein emploi. Le chômage involontaire est impossible sauf si le salaire réel (fixé par les pouvoirs publics) est supérieur au salaire d’équilibre.
  • Il peut exister un chômage volontaire lorsque certains ménages considèrent que le salaire offert est inférieur à leur salaire de réservation (salaire en-dessous duquel les ménages refusent de travailler). Ils pourraient travailler à condition d’accepter le salaire fixé par le marché.
  • La production est une fonction de l’emploi : plus l’emploi augmente, plus la production augmente mais de moins en moins vite.

Marché des capitaux :

  • L’épargne est une fonction croissante du taux d’intérêt réel
  • Conformément à la théorie quantitative de la monnaie, les ménages n’ont pas de préférence pour la liquidité. Toute l’épargne est affectée à l’achat de titre.
  • Pour déterminer leur épargne, les ménages choisissent entre consommer maintenant ou plus tard Cela dépend de la préférence pour le présent et des taux d’intérêt. Les ménages maximisent leur utilité quand le montant de leur épargne est tel que leur taux d’actualisation est égal au taux d’intérêt.
  • Les classiques considèrent que lors d’une hausse du taux d’intérêt, l’effet substitution l’emporte sur l’effet revenu. Effet substitution : l’épargne augmente car le coût d’opportunité de la consommation présente est plus élevée (les ménages consomment moins aujourd'hui pour consommer plus demain). Effet revenu : il n’est pas nécessaire d’épargner plus car les revenus épargnés rapportent plus et permettront de consommer plus demain.

  • L’investissement est une fonction décroissante du taux d’intérêt réel
  • L’entreprise maximise son profit quand la productivité marginale du capital est égale au coût marginal du capital.
  • L’investissement est une fonction décroissante du taux d’intérêt. Plus le taux d’intérêt est élevé, plus la productivité marginale du capital doit être importante et plus le stock de capital doit être faible en raison de la loi des rendements décroissants (la productivité marginale du capital diminue quand le stock de K augmente). Au contraire, plus le taux d’intérêt est faible, plus la productivité marginale du capital doit être faible et plus le stock de capital est important.  

  • Variation du taux d’intérêt et équilibre macroéconomique
  • L’équilibre sur le marché des capitaux est réalisé par le taux d’intérêt qui permet l’égalité entre l’épargne et l’investissement. Cet équilibre sur le marché des capitaux détermine la structure de la production entre investissement et consommation.
  • Une hausse de l’épargne n’a aucun effet sur le montant de la production car elle permet d’investir plus et de consommer moins. Elle permet de financer le supplément d’investissement, elle est donc vertueuse. Elle n’impacte par l’équilibre entre offre globale et demande globale. La hausse de l’investissement compense la baisse de la consommation. L’équilibre Y = C + I est respecté.

Marché de la monnaie :

  • La théorie quantitative de la monnaie 
  • Fisher + équation de Cambridge (cf. fiches écrits)

  • L’équilibre sur le marché de la monnaie selon l’équation de Cambridge
  • Le marché de la monnaie est en équilibre si l’offre de monnaie (Mo) est égale à la demande de monnaie (Md) : Mo = Md = k.P.Y => P = Mo ÷ (k.Y)
  • Le niveau général des prix dépend donc de la masse monétaire offerte : une hausse de l’offre de monnaie a un effet inflationniste et n’a aucune action sur les grandeurs réelles.

  • Les conséquences de l’équilibre sur le marché de la monnaie
  • La sphère monétaire et la sphère réelle sont séparées et n’ont pas de relation entre elles. Il y a une dichotomie entre les deux sphères et la monnaie est neutre. Une politique monétaire expansionniste est sans effet sur la production.
  1. La critique keynésienne du modèle classique
  1. Une critique radicale du modèle classique
  • Les classiques sont incapables d’expliquer la crise des années 1930
  • Keynes considère que les crises de sous-production ou de sur-production sont possibles et probables.
  • Keynes considère que le chômage involontaire ne s’explique pas par un dysfonctionnement du marché du travail mais par une insuffisance de la demande effective et en particulier de l’investissement. Il justifie alors des politiques de relance de la demande, chose que les classiques rejettent car inefficaces selon eux.
  • Une analyse différente des économies nationales
  • Il privilégie une démarche macroéconomique contrairement aux classiques : la formation du revenu national, de la consommation ou de l’investissement ne peuvent s’expliquer de façon satisfaisante par le comportement des agents sur les marchés.
  • Contrairement aux classiques, le niveau de l’emploi et de l’investissement ne se détermine ni sur le marché du travail, ni sur le marché du capital. Les prix ne sont pas flexibles et ne jouent donc pas un rôle d’ajustement entre offre et demande.
  1. Le rejet de la loi des débouchés de Say et de la théorie quantitative de la monnaie
  • Rejet de la loi des débouchés
  • Dans le modèle classique, la production dépend du volume de l’emploi fixé sur le marché du travail de telle sorte que l’offre soit égale à la demande de travail. Le plein emploi est assuré si le salaire est flexible. Le chômage involontaire est impossible. Pour comprendre cette analyse, il faut adhérer à la loi des débouchés selon laquelle, les entrepreneurs sont sûrs découler leur production. I = S
  • Pour Keynes, les entrepreneurs ne sont jamais sûrs d’écouler leur production car les ventes dépendent de la demande anticipée. Ils fixent le niveau de production en fonction des anticipations de demande mais le niveau peut être insuffisant pour assurer le plein-emploi.
  • Pour Keynes, une partie de l’épargne est stérilisée car les ménages peuvent détenir des encaisses pour elles-mêmes car ils ont une préférence pour la liquidité.

Logique classique : équilibre sur le marché du travail Salaire réel Niveau d’emploi et de production.

Logique keynésienne : demande anticipée Niveau de production Niveau d’emploi Salaire réel

  • Rejet de la théorie quantitative
  • Keynes considère que la monnaie n’est pas uniquement demandée pour motif de transaction.
  • Taux d’intérêt : renonciation à la consommation (classique) ≠ renonciation à la liquidité (Keynes). Il se forme dans la sphère monétaire en fonction de l’offre et la demande de monnaie et non sur le marché des capitaux en fonction de l’investissement et de l’épargne.
  • Sphère monétaire et sphère réelle ne sont plus séparées mais liées. Le taux d’intérêt influence la sphère réelle par son impact sur l’investissement.
  • L’investissement ne dépend pas de la productivité marginale du capital mais de son rendement attendu.

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