La croissance économique nuit-elle à la préservation de l'environnement ?
Dissertation : La croissance économique nuit-elle à la préservation de l'environnement ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lina Hadef • 25 Février 2021 • Dissertation • 2 269 Mots (10 Pages) • 1 683 Vues
Le 2 décembre 2019, la 25ème conférence des Nations Unies COP25 débuta, ayant pour questionnement une nouvelle fois l’avenir de l’environnement et les impacts des changements climatiques. Cette énième conférence sur la préservation de l’environnement, c’est-à-dire le maintien du milieu qui nous entoure, et de ses enjeux, illustre bien l’urgence de la crise climatique déjà avérée que connait le monde depuis les années soixante. Mais surtout aujourd’hui, le modèle de croissance économique actuel porte à débat : en effet, les scientifiques du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Environnement démontrent que la production humaine de biens et de services est la principale cause de ces crises environnementales. Une question cruciale se pose alors : Est-ce que la croissance est compatible avec la préservation de l’environnement, ou bien il est impossible de concilier les deux ? Nous verrons tout d’abord que la croissance détériore l’environnement, puis nous étudierons que l’environnement et la croissance peuvent être conciliés.
D’une part, la croissance est en effet néfaste à la préservation de l’environnement, car elle détruit le capital naturel et provoque des externalités négatives.
La croissance nuit à l’environnement en détruisant le capital naturel. Le développement est l’amélioration qualitative et durable d’une économie. Elle se détermine par quatre formes de capitaux, c’est-à-dire de biens durables : le capital physique, humain et institutionnel qui résultent de l’activité humaine, et enfin le capital naturel. Ce capital est le patrimoine comprenant les ressources naturelles, les écosystèmes et la biodiversité. Il représente donc l’environnement dans l’approche du développement. Cependant, si l’on prend une certaine forme de soutenabilité, c’est-à-dire la situation dans laquelle le niveau de bien-être actuel peut être maintenu pour les générations futures, ce capital naturel n’est pas substituable : c’est la soutenabilité forte. On ne peut donc pas, selon cette approche, remplacer le capital naturel. Les dégâts infligés sur l’environnement par la croissance sont donc irréversibles, et celui-ci doit donc être préservé car il n’est pas substituable et épuisable. Or, la croissance économique, par ses activités, se base sur la consommation des ressources naturelles : pétrole, forêts, nappes phréatiques… Ce qui peut amener à une surexploitation de ces ressources : en effet, le capital naturel est un bien commun : en effet, c’est un bien non-excluable car il est impossible d’empêcher les individus de consommer ce bien, mais rival car sa consommation provoque une baisse de la quantité ou de la qualité du bien pour les autres. Le capital naturel se rarifie et se détériore donc à cause de la croissance économique, ce qui nuit à l’environnement. Observons par exemple le cas de la mer d’Aral (document 2), qui, à cause de la surexploitation du coton (ressources) et de l’activité humaine servant à la croissance, a détruit le capital naturel qu’est cette mer. En conséquence, ces activités ont nuits à l’environnement : « La salinité des sols et la poussière ont contribués à réduire la faune sauvage […], à une très forte diminution des surfaces ensemencées et des rendements », et « l’emploi excessif de pesticides et d’engrais a pollué les eaux de surface ».
La croissance nuit à l’environnement en provoquant des externalités négatives. Une externalité négative de pollution et la conséquence de la pollution sur le bien-être de la population ou sur la production des autres entreprises. Les activités économiques servant à la croissance nécessitent dans notre économie actuelle génèrent des externalités négatives. En effet, elles rejettent de la pollution comme des gaz à effets de serre par exemple. La création de ces externalités nuit à l’environnement : elles engendrent des pertes de la biodiversité et une destruction irréversible des ressources non renouvelables, sans qu’aucune compensation ne soit faite. Les externalités peuvent être considérés comme des défaillances du marché car les conséquences qu'elles entraînent ne sont pas prises en compte. Ces externalités négatives sont donc source de dommages pour l’environnement. Nous pouvons prendre l’exemple de la Chine (document 1) qui est le pays émettant le plus de CO2 dans le monde. Elle en a émis 3, même presque 4 fois plus en 2015 qu’en 1995. Il en est de même pour l’Inde, qui en émet 3 fois plus en 2015 qu’en 1995. Cette émission est une externalité négative participant à la dégradation de l’environnement, en engendrant le réchauffement climatique. Cette hausse d’émission de CO2 est due à l’activité économique que ces pays produisent : en tant que pays en développement, ils sont de grands exportateurs de marchandises. Cette production et exportation constitue la principale source de croissance de ces pays. La croissance nuit donc à l’environnement à cause des externalités négatives qu’elle engendre.
Nous avons précédemment montré que la croissance empêche la préservation de l’environnement. Cependant, cette thèse est valable selon une certaine approche, et si l’on ne prend pas les mesures nécessaires. Nous allons voir que cette nuisance peut être compensée justement par la croissance elle-même, ainsi que par des mesures climatiques.
D’une autre part, la croissance peut cependant préserver l’environnement, en substituant le capital naturel, en permettant le progrès technique et en mettant en place des mesures écologiques.
La croissance préserve l’environnement en substituant le capital
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