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Débats autour de la firme

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Par   •  23 Octobre 2019  •  Cours  •  4 760 Mots (20 Pages)  •  450 Vues

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Débats autour de la firme

  1. Les « images » de la Firme

Chez les néoclassiques la firme apparaît comme une boîte noire : des produits sortent et sont vendus sur le marché.

Des 30’s au 60/70’s un certain nb d’auteurs remettent en cause l’image néoclassique de la firme.

Cf. support « schémas et graphiques » page 1.1.

  1. La firme dans l’analyse néoclassique standard : une boîte noire

La théorie néoclassique de la firme s’insère dans l’approche en termes d’équilibre partiel des marchés. Dans cette approche en termes d’équilibre partiel il existe 3 éléments caractérisant la firme :

  • Un chef d’entreprise : agent rationnel qui est optimisateur et qui est le seul décideur.
  • Une fonction de production : la firme se réduit à une fonction de p° qui retrace les contraintes technico-économiques auxquelles l’entreprise est soumise.
  • Une maximisation du profit : objectif de l’entreprise.

Dans ce cadre, l’entrepreneur, dans un but d’optimisation, va produire une quantité Q telle que le prix (fait sur le marché) soit égal au coût marginal. Pour maximiser le profit il faut donc égaliser le prix et le coût marginal. C’est de cette façon que le chef d’entreprise définit l’offre, l’offre sur les marchés est la somme de toutes les offres individuelles, et les consommateurs veulent maximiser leur utilité de leur côté, alors l’offre et la demande vont s’égaliser sur les marchés.

Dans cette approche néoclassique, la firme n’est pas un objet d’analyse. Elle apparaît comme un outil permettant de démontrer l’existence d’un équilibre partiel, c’est pourquoi la firme se réduit à une « boîte noire ». En effet, la firme est une sorte d’automate qui égalise le prix et le coût marginal ; l’entreprise n’a pas de dimension sociale et le seul objectif et la maximalisation du profit. Dans cette optique, l’entreprise n’a pas d’épaisseur et les approches ultérieures chercheront à ouvrir cette boîte noire.

  1. Les remises en cause apparues dans les années 1930 aux années 1960/70

Les auteurs Berle, Means (1932) et W. BAUMOL (1958, 59 et 62) vont remettre en cause le modèle néoclassique. S’accompagnent de la dispersion de la propriété entre un très grand nombre d’actionnaires qui se traduit par la séparation entre la propriété et le contrôle de l’entreprise 🡪 les propriétaires sont les actionnaires mais ce sont les managers qui ont le pouvoir de décision, donc Berle et Means expliquent qu’il y a une divergence d’intérêt entre les managers et les propriétaires d’entreprises, ce qui conduit à remettre en cause l’hypothèse de maximisation du profit. BAUMOL va reprendre cette problématique à la fin des 50’s, puis développer il va développer la théorie managériale de l’entreprise.

Berle et Means ont observé en 1929 que les caractéristiques des entreprises ne correspondent pas aux enseignements de la théorie néoclassique 🡪 la fonction de management observée ne correspond pas à l’image de l’entrepreneur néoclassique propriétaire et gestionnaire public de l’entreprise. De plus, la pression concurrentielle est devenue un critère de plus en plus fort de gestion et de définition de la stratégie des entreprises. Enfin, le concept traditionnel de propriété a perdu de sa pertinence et une nouvelle forme d’actionnariat s’est développée au seuil du XXe siècle.

L’approche de Berle et Means, qui met l’accent sur les divergences d’intérêt entre actionnaires et dirigeants, est novatrice par rapport au modèle néoclassique. BAUMOL reprendra ce thème de la séparation entre actionnaires et dirigeants, qui caractérise la grande entreprise moderne, et cette séparation peut être à l’origine de tensions et de conflits d’intérêt. BAUMOL va remplacer l’hypothèse de maximisation du profit par l’hypothèse de maximisation du chiffre d’affaires. Il dit que le prestige, et surtout la rémunération, des managers /dirigeants dépendent essentiellement du volume des ventes. En outre, l’entreprise poursuit des objectifs divers (plus seulement la maximisation du profit) comme le pouvoir / le prestige des managers, la carrière des salariés, etc. C’est pourquoi l’entreprise doit procéder à des arbitrages.

O. WILLIAMSON (1954) remplace également l’hypothèse de maximisation du profit, mais par la maximisation de l’utilité 🡪 les managers chercheraient des états qu’ils jugent eux-mêmes satisfaisants.

L’hypothèse de rationalité parfaite du chef d’entreprise est au cœur du modèle néoclassique, SIMON la remet en cause. Il parle alors de « rationalité substantive » (rationalité parfaite) qui s’oppose à une « rationalité procédurale » (limité, et pour lui la rationalité est procédurale). Il considère que la rationalité est limitée car le chef d’entreprise dispose d’informations imparfaites 🡪 lorsque le chef prend une décision, il n’a ni le temps ni les moyens d’envisager toutes les configurations possibles, il s’oriente alors vers une solution, jugée par lui-même, satisfaisante et non vers une solution optimale, voire la meilleure. SIMON remet en cause le concept de rationalité de la théorie néoclassique, d’après lequel chaque agent (chef d’entreprise, consommateur, etc.) a connaissance de tous les choix possibles, & chaque agent connaît parfaitement toutes les conséquences de ses choix, qu’il serait même capable de calculer, et il y a pour chaque agent absence d’incertitude quant à l’évaluation de ses choix. Selon SIMON, cette rationalité parfaite est un mythe car l’information est imparfaite, l’environnement dans lequel on évolue est incertain, les capacités de calcul des agents sont en réalité limitées et les choix des agents se font dans des situations d’interdépendance, et il faut que les agents introduisent des conjectures (= anticipations) sur les comportements des autres.

Les travaux de Leibenstein en 1968 franchissent une étape supplémentaire. Il souligne que la théorie néoclassique n’envisage pour la firme qu’une seule manière d’utiliser les inputs (les facteurs de p° L et K). Leibenstein souligne que des firmes identiques qui mobilisent les mêmes facteurs de p° parviennent à des résultats très différents. Ces différences sont expliquées par la qualité des organisations mises en œuvre selon lui, il s’agit donc d’un facteur organisationnel qu’il appelle « facteur organisationnel d’efficience X » et qui est ignoré par les théories néoclassiques.

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