Cours de biologie

Partie 3 : La sécurité du produit cosmétique

Chapitre 2 : Les conservateurs

Conservateur : substance capable de s’opposer aux altérations d’origine chimique ou microbiologique d’un produit.

Il y a des conservateurs antimicrobiens qui protègent le produit des altérations d’origine microbiologique. Il y a des antioxydants qui protègent le produit des altérations d’origine chimique.

Il existe une méthode d’approche systématique des dangers microbiologiques, physiques et chimiques des produits cosmétiques. C’est la méthode HACCP (Hazard Analysis and Critical Control Point), analyse des dangers et des points critiques. Cette méthode permet d’atteindre des exigences de sécurité par rapport aux dangers microbiologiques, physiques et chimiques.

I) Les conservateurs antimicrobiens

Conservateur antimicrobien : substance naturelle ou de synthèse qui protège le produit cosmétique de la contamination microbienne ou qui empêche le développement des microorganismes présents.

      1) Les contaminations microbiologiques

Les produits cosmétiques ne sont pas stériles. Par contre, il ne doit pas y avoir de microbes pathogènes. Pour les microbes non-pathogènes, on tolère les chiffres suivants :

• 0 à 10 microbes non pathogènes par gramme de produits oculaires
• 100 microbes non pathogènes par gramme de produits pour les muqueuses
• 1000 microbes non pathogènes par gramme de produits pour la peau et les cheveux

La contamination par les microbes (germes) peut se faire lors de la fabrication du produit (les locaux, les ingrédients, le personnel, le matériel) et après la fabrication par les consommateurs.

Les bactéries sont les germes les plus fréquents dans les produits cosmétiques (Pseudomonas, Staphylococcus, Escherichia et Clostridium). Les contaminations microbiologiques peuvent avoir un effet sur la santé du consommateur. Les risques sont minimes car un produit contaminé est souvent jeté. En effet, il présente des modifications organoleptiques : odeur, couleur, apparition d’un trouble, apparition de flocons...

      2) Le choix d’un conservateur antimicrobien

Un microbicide est une substance qui tue, détruit les germes. Un conservateur antimicrobien peut avoir un effet bactéricide ou fongicide.

Un microbiostatique est une substance qui inhibe (bloque) la prolifération (multiplication) des germes présents dans le produit cosmétique. Un conservateur antimicrobien peut avoir un effet bactériostatique ou un effet fongistatique.

Remarque : l’utilisation des antibiotiques dans les produits cosmétiques est interdite.

La majorité des germes se multiplie dans les phases aqueuses. Le choix d’un conservateur antimicrobien se fait en fonction de sa solubilité. Souvent, les conservateurs antimicrobiens sont solubles dans la phase aqueuse (solution aqueuse, phase E des émulsions).

Les conservateurs antimicrobiens sont aussi choisis en fonction de leur spectre d’action (ex : si on veut tuer des bactéries, on choisit un bactéricide). Le spectre peut être large (un grand nombre de microbes sont visés) ou étroit (un petit nombre de microbes est visé). Le conservateur antimicrobien doit être admis par la législation c’est-à-dire être présent dans l’annexe V du règlement européen.

      3) Les principaux conservateurs antimicrobiens

• Paraben  
• Phenoxyethanol
• Benzoic acid

      4) Les modes d’action

Il ne faut pas confondre mode d’action et effets. Les effets sont bactéricides, fongicides, bactériostatiques et fongistatiques. Les modes d’action sont une action au niveau de la paroi des microbes, de leur membrane plasmique ou de leur ADN. Certains conservateurs attaquent la paroi des microbes : le microbe éclate.

      5) Les tests d’efficacité des conservateurs antimicrobiens

• Étude du pouvoir bactéricide ou bactériostatique

L’étude se fait à l’aide de boîte de Pétri. Il y a plusieurs boîtes où la quantité de conservateurs antimicrobiens augmente. Il y a des boîtes sans conservateurs antimicrobiens : ce sont des témoins négatifs.

L’absence de colonie sur les boîtes ayant le conservateur signifie que le conservateur a un effet bactéricide. Lorsqu’il y a présence de colonies, on les dénombre. La boîte avec conservateur qui a le même nombre de colonies identique à celle sans conservateur met en évidence un pouvoir bactériostatique.

Schéma explication

Le conservateur a un effet bactériostatique à partir d’une concentration égale 0,6 μg.ml-1.

• Le challenge test

C’est une expérience qui permet d’étudier l’efficacité des conservateurs antimicrobiens.

Quatre microorganismes sont utilisés :

• 2 bactéries : (Pseudomonas aeruginosa et Staphylococcus aureus) permettent de mettre en évidence soit un effet bactéricide soit un effet bactériostatique.
• 2 champignons : (Candida albicans et Aspergillus miger) permettent de mettre en évidence soit un effet fongicide soit un effet fongistatique.

On introduit un des 4 microorganismes dans le produit cosmétique.

La quantité de microorganisme ajoutée au produit cosmétique est calibrée. Cette quantité de départ est appelée inoculum. On suit l’évolution des microorganismes vivants dans le produit cosmétique par dénombrement des germes au cours du temps (pendant 28 jours). Normalement le nombre de germes doit diminuer.

• Les tests d’usage

Des échantillons de produit cosmétique sont confiés à des consommateurs. Ces échantillons sont repris et analysés après un certain délai pour étudier la contamination. On compare les résultats avec un témoin négatif, c’est-à-dire, un produit qui ne contient pas du tout de conservateur antimicrobien.

• Détermination du pouvoir intrinsèque inhibiteur

On recherche l’effet bactériostatique ou fongistatique. On utilise des boîtes de pétries et des petits disques imbibés de conservateur antimicrobien à différente concentration. On mesure les diamètres d’inhibitions.

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