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Y a-t-il des lois injustes ?

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Par   •  6 Avril 2021  •  Dissertation  •  1 536 Mots (7 Pages)  •  1 512 Vues

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                                       Philosophie : dissertation

Au cours de l’histoire philosophique, la notion de justice est abordée très tôt avec notamment la République de Platon ou encore Antigone de Sophocle… étymologiquement, le droit et la justice ont la même origine. En effet, le droit vient du Latin « jus », terme qui a donné naissance à celui de « justicia », la justice.

Le droit est l’ensemble des règles qui régissent un État et les lois, varient d’un État à l’autre. Elles n’ont pas à être justes mais ont pour fonction de garantir la paix sociale en régulant les injustices. Cependant, ce n’est pas la position de Rousseau, ni de la pensée des « droits de l’homme » : un droit positif juste doit être conforme au droit naturel, c’est-à-dire à ce que la raison reconnait comme moralement fondé, en considération de la dignité de la personne humaine.

Dans un état de droit, les actions des hommes sont réglées par la loi, nul ne peut imposer aux autres ce que les lois interdisent.

Mais alors, motrices d’un État, ces lois sont-elles toujours justes ? Par conséquent, existe-t-il des lois injustes ?

Cette question visant à déterminer ce qui est juste et ce qui ne l’est pas est d’autant plus difficile à trancher du fait du double sens que prend la justice.

Dans un premier sens, elle désigne ce qu'un homme s'estime légitimement en droit de faire de par sa raison ou sa conscience individuelle. Dans un second sens, la justice désigne ce qu'un homme est légalement autorisé à faire ou à ne pas faire, ce qui est autorisé ou interdit par la loi de tel ou tel pays. On parle de « droit naturel » et de « droit positif » pour les distinguer.

Nous allons répondre à la question posée un peu plus tôt sous la forme de trois grandes parties. La première partie aura pour but de donner un sens précis à la question posée tandis que la deuxième s’agira d’un cheminement pour y répondre. Enfin, la deuxième partie proposera une thèse afin de répondre à la question donnée.

L’adage romain « ubi societas, ubi jus » signifie que le droit est un phénomène universel : littéralement, là où il y a la société, il y a le droit. Toutes les sociétés humaines ont été traversées par des rapports juridiques… mais comment déterminer ce qui est bien ou mal dans la nature ? Ce qui est utile ? Ce qui est juste ? John Rawls aborde ces questions dans sa « Théorie de la justice ». Il soutient une théorie de la justice comme équité. Par exemple nous pouvons nous poser des questions comme : « l’égalité est-il le seul critère de la justice ? » et la réponse selon la justice comme équité est que oui, l’égalité est première, mais doit être nuancée par d’autres critères, fondés sur la prise en compte d’une différenciation, comme le besoin et le mérite. En effet, une égalité de fond doit être nuancée par une égalité mesurée, c’est ce qu’on appelle l’équité. Cependant, la notion de justice peut être abordée différemment selon d’autres point de vue comme pour Calliclès, pour qui seule compte la loi du plus fort. Les rapports de force naturels seraient alors la seule manière d’établir une vraie justice. Cependant, dans un sens paradoxal, Blaise Pascal écrit dans Les Pensées que « la force sans la justice est tyrannique, la justice sans la force est impuissante ».

Alors, le concept de justice peut être vu sous différents angles mais elle découle du problème que la société se pose nécessairement à elle-même et elle est profondément liée à des lois.

        La loi est une règle de fonctionnement obligatoire et générale qui s’impose aux entités qu’elle vise. C’est une norme générale qui s’impose à l’homme individuellement et collectivement.

Le fait de se demander s’il existe des lois injustes ne suppose-t-il pas que toutes les lois devraient être justes, par définition ? Les lois ne sont-elles pas ce qui permet de définir le juste et l’injuste ? Comment en ce cas pourraient-elles être injustes ?

Quelque chose d’injuste c’est quelque chose allant à l’encontre de la justice qui prévoit que les actions humaines doivent être approuvées ou non selon leur mérite en tenant compte de la morale, du droit ou de tout autre norme de jugement des comportements en société. Selon les deux types de droits (le droit naturel et le droit positif) évoqués un peu plus haut, on peut se demander s’il y a des lois injustes en fonction du droit exercé.

        Les lois ne sont-elles pas ce qui permet de définir le juste et l’injuste ? Comment en ce cas pourraient-elles être injustes ? Nous allons tout d’abord aborder le cas du droit positif. Premièrement nous pouvons établir un lien entre le légal et le légitime. En effet, on peut penser de prime abord que les lois parmi celles des droits positifs sont forcément justes : si ces dernières sont établies, elles ont forcément été acceptées de l’opinion publique, il y a eu consentement du peuple. Cependant, pour les lois datant de l’époque où seuls les plus forts décidaient de la justice comme avec les rois, ou encore pour les lois ou c’était les plus nombreux comme les nazis en Allemagne qui les établissaient, cela peut s’avérer faux car l’opinion publique et le consentement du peuple n’entre pas en jeu. Les nazis ont commis des crimes contre l’humanité en toute légalité. En ce sens, ce qui est légal n’est pas toujours légitime. La différence entre le légal et le légitime peut s’établir en prenant l’exemple d’Antigone qui revendique justice par rapport à une chose légitime et non légale : Créon défend des lois dépendant du domaine légal et donc des droits positifs. Antigone défend des lois dépendant du domaine légitime, la légitimité dépendant des droits naturels.

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