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Un homme libre est-il un homme seul?

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Par   •  24 Février 2021  •  Dissertation  •  1 990 Mots (8 Pages)  •  2 733 Vues

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Un homme libre est-il un homme seul ?

Au premier abord nous pourrions croire qu’un homme libre est un homme seul car la liberté est représentée par l’idée de faire ce que l’on veut, sans avoir de contraintes ; comme le dit Carmen dans l'opéra de Georges Bizet: "Ce que je veux, c'est être libre et faire ce qu'il me plaît". Il semble donc qu’il y ai une contradiction parce un homme est un membre de la société alors que l’existence d’une communauté implique des règles, la liberté signifierai donc l’acceptation de l’éloignement de ces contraintes pour trouver une solitude libre. On peut alors se demander si la présence d’autrui n’est pas une impasse à la liberté. Mais aussi si la solitude ne coupe pas l’homme de certains aspect de la liberté garantis par la vie en société. Est-ce que l’homme trouve sa singularité dans l’indépendance ou bien est-ce que l’intersubjectivité est-elle indispensable ? C’est pourquoi nous verrons pour commencer qu’un homme doit être indépendant pour être libre, puis qu’il y a des limites à cette hypothèse car l’individu a besoin de vivre entouré pour assurer cette liberté et enfin qu’il faut donc constituer une société d’hommes égaux pour que chaque individu soit libre.

Pour commencer, l’homme libre peut se gouverner lui-même tant qu’il ne subit pas de rapport de force d’autrui donc s’il est seul il n’a pas à obéir ; il faut qu’il ne dépende de personne pour être libre.

En effet, nous pouvons argumenter que « ma liberté s’arrête là où celle des autres commence ». Autrui limite la liberté car l’homme doit prendre en compte la volonté des autres ce qui peut l’amener à faire des compromis et à ne pas pouvoir toujours décider de ce qu’il veut faire. De plus l’homme doit aussi respecter les individus ce qui implique une interdiction de violence, voir empêche l’homme de se réaliser même dans les actions les plus simples et anodines. Par exemple un individu qui préfère écouter la musique fort ne va pas le faire s’il vit dans un appartement avec un voisin qui ne supporte pas la musique car ça serait un manque de respect pour son voisin et qu’il pourrait lui intenter un procès, sa liberté est donc impactée par celle des autres et par leurs préférences. Cette limite à la liberté par autrui est même inscrite dans la Déclaration des droits de l’Homme à l’article 4 : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui… ». En somme, la présence d’autrui représente des contraintes et des limites à ma liberté.

De plus, comme le disait Epicure, « quand on se suffit à soi-même, on arrive à posséder le bien inestimable qu’est la liberté ». Effectivement, la liberté véritablement positive c’est l’épanouissement de sa propre subjectivité, indépendamment des règles sociales. Il faut même dépasser le nihilisme, une idéologie qui refuse toute contrainte sociale, pour se créer soi même en faisant apparaître de nouvelles règles et valeurs relatives à soi. C’est ce qu’on appelle le minimalisme. On peut illustrer cette idée par le fait suivant : si un jeune qui a l’habitude de manger de la viande depuis l’enfance décide de devenir végétarien, il refuse les valeurs de sa famille pour se créer les siennes et être libre de ses choix même si cela implique des tensions avec sa famille. C’est dans ce sens que Nietzche évoque dans Le Gai Savoir un idéal surhumain ne reproduisant pas le même schéma humain, celui de la masse démocratique. Il parle de « ne plus avoir honte devant soi-même ». Ainsi, c’est en se créant et en se réalisant que l’homme sera pleinement libre.

Enfin, la liberté est avant tout un combat pour se libérer des valeurs sociales et morales qui ne sont que des contraintes à celle-ci. En effet, la moral est un ensemble de contraintes, qui peuvent être liées à des valeurs historiques donc sont imposées comme tradition et qui se font passer pour des obligations. Ainsi, il est entretenu, dans plusieurs pays, par le fait que c’est une valeur historique ou religieuse, que l’homosexualité est un péché et le commettre peut impliquer la condamnation des individus. Nietzche met en avant dans Crépuscule des idoles que la liberté a une dimension guerrière et que ceux qui combattent contre l’uniformisation sont des agents libres en donnant pour exemple le fait que les institutions libérales « minent sourdement la volonté de puissance ». Dans ce texte il fait l’éloge de la guerre comme passage obligatoire pour atteindre la liberté. En somme, pour être libre il faut se libérer des contraintes sociales donc dépasser la moral, d’où le fait que Nietzche dit que « l’homme libre est immoral ».

Pour autant, cette recherche d’indépendance reste-elle compatible avec la liberté total ? Ne manque-t-il pas un facteur essentiel à la liberté ? La morale n’est-elle pas un moyen plus direct pour être libre ?

Poursuivons, par conséquent, en examinant que la solitude n’est pas la condition suffisante à la liberté et qu’il faut aussi que l’homme puisse exercer son autonomie dans une communauté.

En effet, l’homme peut difficilement atteindre la liberté s’il n’est pas heureux et, le pire des maux c’est d’être seul. La solitude donne lieu à des périodes de questionnement sur soi-même ou sur la vie en générale ce qui peut la transformer en dépression, puisque personne n’est là pour arrêter ces doutes, cela dure sans cesse, c’est ce que Kaufmann appelle le « mal de l’infini ». Par exemple, il est prouvé que la solitude social nuit gravement à la santé et qu’elle tue plus que l’obésité. Des études ont montré que les personnes ayant fait face à l’isolement social sont deux fois plus susceptibles de mourir prématurément. C’est dans ce sens que Robinson dans Robinson Crusoé, vivant isolé de toute population est devenu aliéné jusqu’à ce qu’il rencontre Vendredi, la compagnie d’un être humain lui a permit de ne pas sombrer dans la démence. Par conséquent, la solitude ne semble pas être le meilleur moyen pour un individu d’être véritablement libre.

En outre, la liberté s’identifie à l’acceptation

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