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"Surveiller et punir" Michel Foucault

Dissertation : "Surveiller et punir" Michel Foucault. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Novembre 2021  •  Dissertation  •  3 649 Mots (15 Pages)  •  1 052 Vues

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Le texte que nous allons étudier est extrait de "Surveiller et punir'', publié par Michel Foucault en 1975. A travers ce passage, l’auteur exploite le thème de la justice. La justice peut renvoyer au but de toute politique, dans la mesure où elle vise à établir une égalité véritable et anonyme face à la loi, qui ne tient compte ni de la situation sociale ni de la personnalité des individus. Or, le philosophe plaide ici la thèse selon laquelle la peine ne doit être déterminée suivant la nature même du crime mais en accord avec son impact sur le corps social. C'est-à-dire qu'un mal atroce doit se voir réprimer moins sévèrement qu'un délit bénin affectant de manière plus importante l'ensemble de la société. Cela nous permet de soulever des questions fondamentales et légitimes. La justice doit-elle être universelle? Un crime sans conséquences étendues doit-il rester impuni? L’égalité entre les individus est-elle totale? Le système pénal est-il alors toujours juste?

Pour éclairer notre pensée, nous pouvons nous demander si la punition doit être établie selon un modèle de justice visant l'égalité ou ajustée selon ses incidences sur le monde qui l'entoure.

Pour répondre à cette question, l’auteur développe sa réflexion en 3 étapes. Dans un premier temps, des lignes 1 à 10, nous étudierons la façon avec laquelle l’auteur envisage les diverses facettes d’une justice qui évolue au rythme du monde qui l’entoure. En effet, si la punition a longtemps été une réponse directe au mal, elle a tendu à s’humaniser, faisant alors passer l’intérêt commun, à savoir les conséquences avant la punition individuelle.

Puis, dans la seconde partie de son raisonnement, des lignes 10 à 24, nous analyserons que l’auteur envisage les systèmes judiciaires comme des phénomènes sociaux, soumis à la morale collective, qui influence la peine en fonction du bouleversement qu’elle subit. Dans un dernier temps, nous verrons que l’auteur estime que qui dit justice ne dit pas forcément châtiment.

Tout d'abord, de tous temps, la notion de justice n'a cessé d'être questionnée, il faut punir, mais de quelle manière ? Qui doit disposer du pouvoir de décider du sort des hommes ? Tous les crimes doivent-ils être réprimés de la même manière ? Si le châtiment physique à longtemps fait figure de règle, la mutation de la société s'est accompagnée d'une modification de la justice. En effet, au XXème siècle, contemporain de l’auteur les esprits sont emprunts à de multiples doutes. « Un tel crime devrait-il être puni ? » « Suivant quelle mesure ? », c’est par ces interrogations initiales que Michel Foucault ouvre la porte aux débats intérieurs d'une société en pleine quête de réponses à des questions qu’elle a longtemps cru indiscutables. Cette succession de questionnements ouvrant l'extrait apparaît d'entrée comme une immersion dans la psychologie intérieure de l'auteur, suivant ses appréhensions, son esprit critique et ses doutes à l'égard du système de justice. Qu’est ce que la justice ? Son exercice est-il lui-même juste ? C’est ce que Michel Foucault questionne par l'emploi du conditionnel à la ligne 1 «devrait-il ?», le pouvoir apparaît lui-aussi soumis à ce doute, et est même critiqué. Le gouvernement est-il objectif ? Il apparaît en effet partial, corrompu d'une part par l'argent, symbole d'une nouvelle société capitaliste et cupide, comme le trahit l'expression « dans l'économie de pouvoir de punir » et d'autre par, son jugement est son objectivité semblent biaisés par l'avidité de pouvoir, exprimée à la ligne 3 par « du pouvoir de punir ». Pour l’auteur, l'émergence de cette nouvelle société fait naître de nouveaux dommages, qu’ils qualifient de crimes « matériels » comme le vol. Or, ces délits n'apparaissent pas soumis aux mêmes règles, comme le démontre l'adjectif « tel » à la ligne 1, soumettant l'idée d'un exemple, d'un crime parmi tant d'autres, excluant alors l'idée de méfait de même ampleur et donc, de sentence universelle, prédéfinie et applicable dans chaque circonstance. Cette singularité, a poussé les hommes à une époque où le cruel plaisir de punir et le supplice devenaient intolérables, à punir autrement.

C’est sur ce modèle que se développe une nouvelle forme de justice, moins répressive et plus humaine, une justice des conséquences. L’auteur introduit cet argument par l’emploi à la ligne 3 du conditionnel des verbes « serait » et « pourrait » trahissant le caractère éventuel de l’efficacité du châtiment. Nous pouvons également citer la conjonction de coordination « or » à la ligne 4, remettant en cause l’argument selon lequel le châtiment pourrait réparer les dommages occasionnés par le méfait. En effet, ce terme marque la limite de cet argument et du système judiciaire qui en découle, la punition n’apparaît alors, non pas « réparer le mal fait à la société » mais jouer un rôle punitif ne survenant qu’une fois le mal établi et les dommages demeurant irréparables. Ne faut-il alors pas introduire une variable pour prévenir ses méfaits? Pour en limiter la diffusion? Foucault confirme cette idée à la ligne 10 par le terme « possibilité ». En effet, si la diffusion du crime à l’ensemble du “corps social” demeure incertaine et imprévisible, ses effets quant à eux sont irréversibles et d’une contagion incurable. Le crime est alors semblable à une maladie hautement contagieuse, qui pénètre au sein de la société en s'immisçant dans l’âme et le corps d’un seul individu, qui au contact des autres va les contaminer un à un et chacun va répandre le mal à son tour, à chaque fois plus vigoureux, se propageant de plus en plus vite, s'enracinant au plus profond de nous, n'épargnant personne, causant des dégâts irrémédiables qui auraient pu être évités si la première maille de cette engrenage infernal avait été identifié et traité à avant même son apparition. Dans les deux situations, si un antidote pourrait limiter les dégâts, un vaccin, quant à lui, pourrait prévenir les maux à venir, c’est-à-dire que si la punition a le pouvoir de réprimer provisoirement la délinquance, l’exemple montré, lui doit être assez sévère pour éviter toute reproduction. Pour lutter contre cette généralisation et diffusion des délits à l’échelle de la société toute entière, la prévention nécessite alors elle aussi de se démocratiser.

Poursuivant sa quête du système pénal le plus juste selon sa conception, l’auteur fait passer l’intérêt social au

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