Psychologie sociale Stéréotypes, préjugés, discriminations
Analyse sectorielle : Psychologie sociale Stéréotypes, préjugés, discriminations. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Inter_esse • 2 Août 2022 • Analyse sectorielle • 4 316 Mots (18 Pages) • 471 Vues
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Table des matières
Description d’une situation empirique 1
Les concepts théoriques 1
Les stéréotypes 2
Les préjugés 2
La discrimination 3
Mise en lien entre la situation décrite et la définition des concepts théoriques approfondis 3
Réflexions autour de la lecture de la situation 5
Bibliographie i
Description d’une situation empirique
La discussion a lieu sous le préau de l’école primaire, le lendemain d’un réseau, entre une enseignante ordinaire de 3P-4P et moi-même, enseignante en soutien ambulatoire. Le comportement excessif d’un père lors d’un réseau est le motif de notre échange. Voici le contexte :
Un père venait de s’énerver, persuadé que l’enseignante n’aimait pas son fils, peut-être car il était espagnol. Lui-même et sa femme se disaient surtout andalous plus qu’espagnols, affirmant qu’il en allait de même pour les enfants. « Merci à la Suisse pour le travail, merci à la Suisse pour donner à manger, mais non JAMAIS je ne serai suisse et mes enfants non plus ! », rugit-il avec d’amples gestes et rouge de colère, prêt à quitter le réseau. Il est finalement resté, la tête dans ses bras sur la table, boudant le reste de la séance. Une fois la situation désamorcée et le réseau terminé, nous nous sommes tous quittés en riant.
Il est possible, que ses propos (préjugés) auraient pu avoir un impact sur le ressenti (stéréotypes et préjugés) de la maîtresse et en conséquence sur le dialogue analysé qui suit. Il est aussi à noter que l’enfant est corpulent, montre des signes d’une dyspraxie moyenne et des problèmes d’orientation spatiale.
La discussion entre l’enseignante ordinaire et moi-même n’a duré que quelques minutes lors de la surveillance de récréation, mais elle fut marquante ; j’ai en effet déjà eu des discussions semblables avec d’autres enseignantes. Il est intéressant de constater que je ne pouvais pas vraiment parler, car l’enseignante avait un grand besoin de s’exprimer.
L’enseignante ordinaire buvait un café en marchant. Nous discutions tout en surveillant les enfants. Je demandai à l’enseignante ordinaire si elle allait bien après cette agression verbale par le père, la veille. Après avoir discuté un peu du réseau, la discussion qui suit s’est terminée abruptement devant la salle des maîtres avec la sonnerie de fin de récréation. Dans l’après-midi, j’ai reconstruit le dialogue de mémoire :
L’enseignante ordinaire (hausse les sourcils) : Ben, c’est comme ça. Les parents, comme souvent, ne veulent simplement pas voir que leur fils a un problème. C’est toujours la même chose avec les Espagnols. Et j’ai beau à leur montrer qu’il n’y arrive pas, ils me disent qu’il est tellement intelligent et qu’il y arrive avec d’autres personnes.
Enseignante de soutien : Oui, je pense, pour eux, c’est certainement différent. Ils le voient sous un autre angle, à la maison. Et comme à la maison ils parlent surtout espagnol, ils remarquent peut-être moins ses difficultés.
E. O. : Oui, mais je leur montre son travail, il n’est pas du tout au niveau d’un 4P. Je ne veux rien dire, mais bon, en plus, il embête toujours les autres.
E. S. (répondant à la dernière partie de phrase) : C’est vrai ?
E. O. (lève une main) : Arrête, Gabi, je n’en peux plus. À chaque récréation, il y a un problème avec lui et à cause de lui. Tu as vu comme il est ! [elle fait un geste montrant sa corpulence et maladresse]. Il est plutôt grand et lourd pour son âge. Je ne peux plus en entendre parler.
E. S. : Je pense que c’est également difficile pour…
E. O. (lève élève la voix et se tourne vers l’E. S. ) : Non, alors, non. Là, je ne suis pas du tout d’accord. Il court dans les autres enfants, il leur enlève la balle. En plus, il a toujours raison. Et c’est un menteur. Je ne le crois plus. Il te regarde dans les yeux et il te dit : « Non, je n’ai pas pris la balle. » Or, je l’ai vu moi-même. J’étais là. De toute façon, c’est certainement un petit roi à la maison. Je n’en peux plus.
E. S. (désemparée) : En effet, à la maison, il est seul avec sa sœur, et comme nous avons vu hier, son papa et sa maman le protègent.
E. O. : Je ne sais pas, mais il me semble que ce sont souvent les Espagnols ou les Italiens, les gens plus du sud, tu vois, qui voient leurs enfants comme des petits dieux. On ne peut juste rien leur dire ou faire, surtout si c’est un garçon.
E. S. : Tu crois ?
E. O. : Oui, en tout cas, c’est ce que j’ai déjà observé. Aussi les autres années. Bref. Je ne ferai plus d’exception pour lui. Il m’en faut beaucoup plus pour me faire peur [ton amusé, bravache].
Les concepts théoriques
D’après le cours de Rosciano (2021), les concepts des stéréotypes, des préjugés et de la discrimination en psychologie sociale sont fondés sur l’instinct de l’être humain d’agir en concordance avec ses émotions, ses convictions et ses pensées, librement exprimées. Selon Légal et Delouvée (2015), la complexité de notre monde est trop grande pour que notre mémoire l’assimile en totalité. Le cerveau doit donc impérativement créer des catégories pour traiter les informations, d’après Rosch et Lloyd (1978) cités par Légal et Delouvée (2015 ; p. 32), pour qui « la catégorisation (i. e. le fait de classer, de catégoriser les informations qui nous parviennent) est un mécanisme fondamental dans le traitement de l’information ». Selon Légal et Delouvée (2015 ; p. 33), « on retrouve cette tendance naturelle dans de nombreuses sciences (médecine, géographie, histoire, psychopathologie, etc.). Il en va de même pour les individus : nous les classons en fonction de diverses caractéristiques. Ces caractéristiques pourront être des critères directement observables, imposés (sexe, âge, couleur de peau) ou non (manière de s’habiller, profession), ou des critères non observables directement (religion, appartenance à un parti politique). On appelle catégorisation sociale cette classification des individus en fonction de leurs caractéristiques ».
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