Pourquoi la rhétorique est-elle une arme si puissante, selon Gorgias PLATON ?

« Ah, si au moins tu savais tout, Socrate », c’est une remarque moqueuse qu’emploie Gorgias à l’encontre de Socrate. Il insinue dans son discours que Socrate sait tout !

Il définit la rhétorique en disant elle « contient pour ainsi dire, toutes les capacités humaines, les maintiens toutes sous son contrôle ! » d'après lui, la rhétorique introduit les autres disciplines et les domine toutes. Il va insinuer que sans la rhétorique, la médecine est inefficace donc ne parvient pas à soigner le patient.

Gorgias illustre sa définition de la rhétorique en donnant « une preuve frappante » par un exemple d’une expérience déjà vécue, « Voici. Je suis allé, souvent déjà, avec mon frère, et d'autres médecins, visiter des malades qui ne consentaient ni à boire leur remède, ni à se laisser saigner ou cautériser par le médecin. »

Ensuite, il va confirmer en montrant que le rhéteur gagne toujours face aux représentants des autres disciplines « Et là où ce médecin était impuissant à les convaincre moi je parvenais sans autre art que la rhétorique à les convaincre. » Gorgias va montrer mais rien prouver car un exemple est fait pour persuader une personne comme le rhéteur persuade le malade d’écouter le médecin. Dans ce cas-là, la rhétorique ne domine pas la médecine mais l'aide à se faire choisir à la place du médecin.

Gorgias va concevoir une situation dans laquelle c'est au public de choisir entre un spécialiste et un rhéteur. A chaque fois, le public aura une préférence pour le rhéteur car il s'exprimera mieux « une confrontation entre le médecin et l'oratoire pour savoir lequel des deux on doit choisir comme médecin. Eh bien j'affirme que le médecin aurait l'air de n'être rien du tout, et que l'homme qui sait parler serait choisi s'il le voulait. » Il veut faire comprendre qu’avec l’expérience de l’orateur et sa maîtrise du langage, il réussirait à se faire plus savant que le médecin.

Gorgias montre bien que c’est avec l’art de la parole que l’on arrive à persuader et convaincre car le rhéteur est entraîné à parler devant un auditoire alors qu’un médecin n’est pas préparé pour un tel exercice « Car il n'y a rien dont l'oratoire ne puisse parler, en public, avec une plus grande force de persuasion que celle de n'importe quel spécialiste. »

Gorgias suppose que les arts rhétoriques sont dotés d’une puissance qui est pleinement efficace si elle arrive au bout de son but « Ah, si grande est la puissance de cet art rhétorique ! (…) » car elle peut séduire, manipuler, enchanter, guérir mais aussi blesser ou humilier.

Il ne faut pas que la rhétorique domine les autres disciplines car « [Cela dit, il faut] se servir de la rhétorique d'une façon légitime, comme on le fait du reste pour tout art de combat. » C’est pour cela, que l’on doit avoir le contrôle de l’usage sur la rhétorique car si nous l’utilisons mal, elle peut causer des dommages collatéraux d’où le mot « combat », il faut savoir utiliser ses techniques.

Je peux en conclure que la rhétorique peut être une arme puissante pour Gorgias qui peut faire le bien comme le mal car l’oratoire n’aura jamais le savoir d’un spécialiste mais uniquement le « savoir-parler », force de persuasion, alors qu’un spécialiste

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