La poésie est-elle vraiment une arme efficace pour mener une critique de la société?

        La poésie, du grec «poesis» qui signifie créer, est un art souvent associée à l’esthétique, l’importance de la forme plus que le fond. Mais ceci n’est pas toujours le cas. Ainsi on pourrait différencier deux types de poésies: la poésie lyrique et la poésie engagée. Nombreux sont les poètes qui à travers les siècles ont mené leur critique à travers la poésie mais en moindre quantité qu’à travers la prose avec notamment les essais ou l’apologue. Ainsi nous sommes arrivés à nous demander si la poésie est  réussi vraiment à mener une critique. Dans un premier temps nous verrons qu’il est effectivement possible de critiquer à travers la poésie pour ensuite voire les limites du genre pour cet affaire. Pour finir nous verrons quel serrait le genre les plus efficace pour critiquer.

        En effet la poésie est efficace pour critiquer la société. Tout d’abord, la poésie possède des ressources auxquels la narration n’a pas accès: les figures de style sont plus nombreuses et variées. Les rimes, pour les poèmes en vers, sont l’exemple. Dans un texte en prose il est souvent difficile d’associé deux idées contraires et que le lecteur comprenne l’idée cachée. La lyrique facilite cette tâche. Par exemple dans le poème «L’Enterrement» dans Poèmes saturniens de Paul Verlaine où il mène un éloge paradoxal de ccette scène de genre, l’auteur fait rimer «enterrement» avec «allègrement» pour faire comprendre au lectorat qu'il cache une critique de l’aristocratie qui ne fait attention qu’au biens superficiels. Le double sens des rimes permet de comprendre ce que l’écrivain cherche à transmettre. La métrique est aussi un outil propre au genre. Déplacer la césure, modifier la longueur des hémistiches rajoute une symbolique ou des vers de de longueurs différentes qui sautent aux yeux. Par exemple dans «La génisse, la chèvre et la brebis, en société avec le Lion» des Fables de la Fontaine, la brièveté des vers qui expliquent les décisions du lion, soulignent le pouvoir dictatorial que celui exerce sur les animaux plus faibles. D’autres part les images que transmettent les poésies marquent plus le lectorat: parler du vent dans les voiles d’un bateau pour référer à la liberté.

        D’autre part la brièveté du poème facilite la transmission du message. Le poète doit utiliser tout son génie pour réduire au maximum le nombre de mots. C'est donc un écrit dense, direct et frappant. Ainsi chaque mot est mesuré donc le message est clair et précis. Le poète acquiert une sensibilité particulière pour faire passer leur message, comme dit Rilke, un reconnu poète allemand, «rendre visible l'invisible». Contrairement aux penseurs des lumières qui emploient de «grands mots», les mots ici sont, souvent, clairs et direct. Sa facilité pour le correct emploi des mots l’ «oblige» à s’engager, par exemple dans le cas des guerres. On retrouve le clair exemple dans le poème de Rimbaud le dormeur du val, une critique des barbaries menées pendant la guerre franco-prussienne: il décrit un homme entouré de nature mais le dernier vers, par l'expression «il a deux trouys rouges du côté droit» nous révèle qu'il est mort. D’autre part la diversité des formes donnent une libre élection à l’auteur, qu'il adapte en fonction de la critique qu'il souhaite mener. Tout d'abord il décide si il écrit en vers ou en prose, question qui se pose à partir du XIXème quand des auteurs décident decommencer à écrire en prose leur poème: «il faut être moderne» dit Baudelaire. À l’échelle du poème il crée un sonnet pour critiquer les règles et l'ancient régime par exemple ou au contraire des poèmes sans formes précises pour des thèmes d'actualité . Pareil pour les strophes et les vers, un alexandrin fait penser aux règles d’un style classique face aux vers à 13 syllabes qui font penser à une envie d'innover et de créer.

        Finalement contrairement à ce qu’on pourrait croire, la poésie permet l’emploi des mêmes registres que la prose. D’abord le lyrisme qui est directemnt associé la poésie avec Les fleurs du mal de Baudelaire  ou la poésie épique avec de grands poèmes d'Homère qui sont l’Illiade, qui parle de la guerre de Troie, et l’Odyssée, avec l'histoire de un de ces héros, Ulysse, qui rentre chez lui aprèss cette guerre. Ensuite le registre didactique avec les fables de la Fontaine comme «le corbeau et le renard» ou l'auteur critique la vanité humaine. De même pour le registre pathétique comme par exemple dans «Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage...»  de Du Bellay ou l'auteur transmet la mélancolie du protagoniste en pensant à sa ville natale, ou pour le réaliste, comique, fantastique, tragique …

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