La parole est-elle une arme sociale ?

Sujet réflexion philosophique : « la parole est-elle une arme sociale ? »

Le célèbre écrivain Paulo Coelho disait que « de toutes les armes de destruction inventées par l’Homme, la plus terrible et la plus puissante était la parole ».

Du latin parabŏla, la parole désigne la faculté naturelle de parler, la façon d’articuler les mots. Au contraire de l’arme, qui est un instrument ou un dispositif servant à tuer, blesser ou réduire un ennemi, par la force.

Pouvons-nous donc, considérer la parole telle une arme sociale ?

Afin de répondre au mieux à cette interrogation, nous nous intéresserons dans un premier temps, que la parole ne peut être une arme sociale. Puis, nous démontrons ensuite, le contraire, en expliquant pourquoi la parole peut être synonyme d’arme sociale.

Au sens propre du terme, la parole ne peut être associée à l’arme. En effet, si nous nous retrouvons seule face à une arme, sans défense autre que notre parole, il est vrai que la force, ici, l’arme remportera ce duel.

Lors de notre enfance, l’une des valeurs premières que l’on nous inculque est celle de favoriser la parole, à la violence. Mais ce point de vue n’est que fictif, il ne représente pas la dure réalité dans laquelle nous vivons. Dans le monde réel, lorsque nous voulons quelque chose, souvent nous l’obtenons par la force. Ce n’est pas en mettant les formes, usant de l’art oratoire, que nous serons forcément le plus convaincant. Pour exemple, En mai 1968, émane un mouvement de contestation en France. D’abord universitaire, sociale, puis politique. Le peuple manifeste pour un monde plus juste et pour une société moins axée sur la consommation et le profit. Ses manifestations, expriment bien cette idée, que la parole ne peut être une arme. Comme les mots n’ont pas suffi à ce qu’ils se fassent entendre, qu’aucun acte ne s’est produit à la suite de leurs échanges, alors ils ont eu recours à la force, et c’est ainsi que ce qu’ils demandaient depuis longtemps c’est réalisé ! Le président de l’époque Mr Charles de Gaulle se voit alors contraint de démissionner à la suite de l’échec de sa politique. Grâce à toutes ses actions, plus ou moins violentes, mai 68 a aussi remis en cause l’autorité des hommes sur les femmes, l’autorité des patrons sur leurs ouvriers et l’autorité des valeurs traditionnelles comme le mariage, la religion ou encore la famille. Peu après cette période, l’enseignement devient d’ailleurs mixte, démocratique, autonome et ouvert à tous. On assiste alors à une réelle émancipation féminine qui progresse en parallèle avec l’évolution des tenues vestimentaires et de la liberté sexuelle. Les actes font donc davantage réagir et surtout agir !

Nous venons de démontrer en quoi la parole ne peut être une arme, développons désormais l’idée que la parole peut être qualifiée d’arme sociale.

Ensuite, la parole est une arme sociale. En effet, même si au premier abord, cela nous paraît insensé d’associer la parole à l’arme, du fait de leurs caractéristiques bien distinctes. Admettons tout de même, que dans certaines situations, ou les mots, les expressions deviennent si forts, si violents, que la parole rejoint alors, la fonction même de l’arme, qui n’est autre que de détruire ! Pour exemple, si dans un excès de colère, un individu vous dit « va mourir », cela ne veut pas obligatoirement signifier, que ce dernier désire votre mort. Or, ce sont des mots qui vous resteront en mémoire telle la cicatrice d’une balle.

        La parole est une arme, ou du moins la poudre, car le point de départ de tous les grands incidents diplomatiques est la parole. Ce sont les mots qui déclenchent les conflits ! Si l’on se réfère à la guerre d’Algérie, ce conflit est dû au refus des gouvernements français et des colons à admettre les profondes inégalités civiles, politiques et économiques entre la population européenne et arabo-berbère. Une guerre déclarée donc par opposition d’idées, exprimer par la parole !

        De plus, si la parole n’avait pas autant d’importance, si elle n’était pas considérée comme une arme, alors, pourquoi les jeunes filles, de certains pays sont encore privés d’éducation ? Car oui, ne ditons pas que l’éducation est la clef de la réussite, et qu’elle nous permet d’acquérir certaines facultés, qui nous arment face à la vie, face aux échanges, face aux dialogues ? C’est donc de ça, que redoute les dirigeants de ses pays ! En laissant les jeunes filles dans l’ignorance, la naïveté, ils ne risquent pas de voir des femmes exprimer librement leurs convictions, car elles n’auront jamais appris à le faire, ou même étudier des personnages forts dans l’histoire, qui ont osé hausser la voix pour défendre leurs opinions, et ainsi s’en inspirer.

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