Peut-on vivre sans en avoir gros sur la conscience ?

Auriane CLOIX JAECK

TL

                                                         Philosophie

         Peut-on vivre sans en avoir gros sur la conscience ?

       Par définition, vivre c'est exister, exister comme un Homme , en avoir conscience, faire des choix, nouer des relations et en assumer les conséquences. La conscience quant à elle est la  faculté qui donne aux Hommes la capacité de réfléchir et d'agir leur permettant ainsi  de pouvoir observer et avoir du recul sur leurs décisions afin d'en être responsables. Mais cette part de responsabilité n'est elle pas un fardeau sachant que nous passons toute notre vie partagés entre les désirs vains et les désirs naturels ?

        Ces désirs vains qui nous amènent parfois à commettre des actes irréfléchis car guidés par des tentations superficielles engendrant cupidité et convoitise. Ceux- là même qui  provoquent rivalités et développent en chacun de nous, cette irrémédiable soif de vouloir toujours plus aux dépens du bonheur. Pour accéder à ce bonheur ne devrions nous pas nous suffire des désirs naturels comme le privilège de pouvoir manger, boire, dormir, ou tout bonnement profiter des choses simples tel rire, marcher, voir et sentir ?

           C'est notre conscience alors qui va nous guider et nous permettre de faire la part des choses entre le trop plein d'informations, donc notre intellect, et la perception instinctive régie par nos pensées. Pensées qui alors nous ramènent à des émotions entraînant des sentiments de culpabilité, de remords nous plongeant alors dans une forme de tristesse et d'angoisse.

   Finalement la vraie question va être de savoir si nous pouvons vivre en évitant tout cela et s'apaiser sans en avoir gros sur la conscience ?

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    Avant tout, il paraît bon de distinguer les désirs naturels nécessaires et non nécessaires des désirs vains.

    Les nécessaires étant d'une part ceux liés directement à la vie elle-même : les besoins vitaux tels la faim, la soif et le repos ;  d'autre part ceux rattachés au bien être du corps : la non douleur, indolentia, permettant de lutter contre les agressions du froid ou des intempéries et où seul devait suffire le feu, des vêtements et un abri. Besoins simples bien insuffisants car déjà à l'époque,le poète philosophe latin  Lucrèce déclarait à ce sujet : « l,humain ne connaît pas de limite à la possession et ce mal déchaîna sur nos vies les grands orages de la guerre ». Ces désirs naturels ne seraient pas complets sans le bonheur vers qui, par nature, l'Homme tend, mais que la civilisation urbaine a égaré. Selon Porphyre, philosophe du IIIème siècle,  c'est l'amour de la vraie philosophie qui nous affranchit de tout désir tracassant et pénible. Plus proche de nous, le philosophe français spécialiste de métaphysique et de philosophie antique  Marcel Conche, pense que la nourriture, la boisson, l'abri nous délivrent de la douleur du corps mais que seule la philosophie délivre l'âme et permet de s'élever. Désir de philosophie qui selon Epicure est indissociable de l'amitié. Effectivement, le non bonheur tient d'une part à un manque d'estime et une insatisfaction de soi même mais également à l'absence d'amitié ce qui nous plonge dans un état de reclus qui n'alimente pas notre âme.

Les non nécessaires quant à eux sont les désirs sexuels et esthétiques.

Epicure affirme que les désirs sexuels sont compatibles avec le bonheur car leur absence ou leur non satisfaction n'est pas douloureuse. Il  les relient à un surplus d'atomes facilement éliminé par une promenade ou un travail difficile contrairement à ce que pensait Freud qui plaçait la sexualité comme le nœud de tous les conflits de la vie psychique.

Les désirs esthétiques sont eux relatifs au plaisir que la beauté procure donc un rapport direct lié à l'art. En exemple la poésie, accueillie par Epicure si elle décrit la réalité. Il s’insurge contre les écrits d'Homère et nous invite à les fuir tel Ulysse et les sirènes  car, selon lui, ils enjolivent les passions humaines et ne sont que des mythes mensongers.

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