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Peut-on penser par soi-même ?

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Par   •  4 Mars 2017  •  Dissertation  •  2 003 Mots (9 Pages)  •  1 887 Vues

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"Qui suit un autre, il ne suit rien, il ne connaît rien, voire, il ne cherche rien", disait Montaigne. Mais sans les autres, en dehors de tout héritage culturel, ou d'un langage appris, une pensée peut-elle se constituer ? Penser par soi-même, est-ce penser "tout seul" ? Peut-on penser par soi-même ?

Penser, c'est former des représentations produites par l’esprit à l’étage de l’abstraction, réaliser une synthèse plus élevée que la perception sensorielle, la mémoire ou l'imagination. Penser, c’est être capable de sortir de nos pensées pour pouvoir penser de nos pensées. "Penser par soi-même", il s’agit ici d’une manière de penser, qui est bien entendue louée. Penser par soi-même, quand on en parle en philosophie, est une attitude positive, entendue comme une véritable rupture par rapport à un autre mode de penser (qui lui n’est donc pas philosophique). Il peut d’agir du mode de penser que nous utilisons tous les jours, dans la vie quotidienne. La majeure partie d’entre nous, alors, penserait mal, voire, ne penserait pas du tout ! Etre philosophe consisterait alors à se détacher de la communauté. L'expression signifie-t-elle penser tout seul, penser "sans" ou "contre" les autres, ou bien exercer son esprit critique, son jugement personnel, faire preuve d'indépendance et d'originalité ? Si on ne pense pas par soi-même on pense alors par les autres, à travers les autres ? Il s’agirait alors d’une attitude dans laquelle je suis ce que disent les autres, sans aucun sens critique, sans réflexion. On se laisse ici conduire, mener, par la majorité. Faute de temps, par paresse, par manque de courage parfois. Est-il possible de penser par soi-même, et si oui, à quelles conditions ? A-t-on le droit de penser par soi-même ? Répondre non à cette question, n'est-ce pas accepter l'impossibilité de déjouer les conditionnements, la publicité, la propagande, les sectes, les Sophistes ? La possibilité ou l'impossibilité d'une pensée personnelle appelle une réflexion sur la notion des libertés, de vérité. Renoncer à penser par soi-même, c’est en fin de compte renoncer à nous-mêmes.

A priori, penser par soi-même consisterait alors à réfléchir à ce qui est dit, à revenir dessus, à critiquer. C’est comme s’il s’agissait d’être éveillé, au lieu de dormir. De passif, on devient actif.

L’humain peut rencontrer des difficultés ou des limites à l’exercice de la pensée personnelle, puisqu’elle risque de se heurter à l’attente de la société dans laquelle nous vivons, pour illustrer, penser pour le port d’arme légal serait donc penser contre la loi, c’est-à-dire ne pas penser tel que la société voudrait que l’on pense. La pensée personnelle n’est pas évidente à concevoir. A priori, il est long et difficile de se forger une opinion personnelle et, en attendant, "il faut bien vivre". On est donc obligé de suivre l'opinion commune, (car il est également, dès le plus jeune âge, important d’être capable d’émettre un jugement) les usages et les coutumes établis, comme l’exprime DESCARTES dans « Discours de la Méthode », 3ème partie où il se voit obligé de se donner une morale « provisoire » en attendant d’en former une certaine. C’est un questionnement profond qui vise à se fonder sur l’avis d’autrui afin de se fonder soi-même, par l’apprentissage. D’ailleurs, les pensées de l’humain peuvent reposer sur les coutumes et les traditions, qui sont les fruits d’une sagesse ancestrale prouvées. L’homme peut éprouver des difficultés à penser par soi-même, d’ailleurs DONATO CARRISI l’illustre très bien dans « Le chuchoteur », où le tueur n’est autre qu’un manipulateur qui, par la parole, va forcer des inconnus à penser qu’il est bien de tuer, et donc, à commettre l’irréparable, d’où la citation « Dieu se tait, le diable murmure ». La manipulation de l’esprit est très fréquente dans notre monde, de manière invisible. Les médias par exemple, qui dirigent la pensée d’un spectateur vers un avis que la télévision leur soumet, comme en politique par exemple, où les politiciens manipulent les téléspectateurs par des discours qui les idéalise. On peut aussi parler des sectes, qui créent leur propre doctrine, leurs propres règles, et partagent tous une même pensée qu’ils essayent de soumettre à autrui afin de les emmener vers leur secte. Par ailleurs, il est facile de faire modifié à quelqu’un sa pensée. On pense notamment aux drames qui peuvent se produire, par exemple, on peut facilement penser qu’un panneau d’indication STOP ne sert à rien, jusqu’au jour où un proche se fait renverser à cause d’une voiture qui n’a pas respecté ce STOP qui ne « servait à rien ». Mais surtout, il est impossible de penser par soi-même, car l’homme est d’abord celui qui ne pense pas, qui ne sait parler. Chaque être humain qui vient au monde est toujours plus jeune que le monde et doit d'abord "apprendre le monde", apprendre une langue (avec ses contraintes et ses limites et, à travers cette langue et les limites de la "culture" d'une époque, une certaine vision du monde), aller à l'école... Comme le montre l'exemple des "enfants sauvages", le langage est constitutif de notre humanité ; il n'y a pas de pensée sans langage. Heureusement, l’homme grandit, et acquière au fur et à mesure ces connaissances qu’il lui manquait pour pouvoir construire sa propre pensée, la vie et ses épreuves permettent d’apprendre à l’homme un sens de jugement, qui vont le pousser à l’exercice de la pensée personnelle. D’ailleurs, le but du philosophe n’est-il pas de s’efforcer vers la sagesse, comme le dit Phytagore ? Et pour tendre vers elle, ne faut-il pas être capable de penser par soi-même ? Sénèque dit : « Ce n’est pas parce que nous n’osons pas que les choses nous paraissent difficiles, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles ». Alors, penser par soi-même est difficile car nous n’osons pas. Il suffirait donc d’oser pour que penser par soi-même ne soit plus une difficulté mais une normalité.

Penser par soi-même est un enjeu et une importance. On peut et on doit penser par soi-même. Pour justement déjouer les conditionnements idéologiques, tels que les sectes, qui finalement est un groupe qui suivent la même doctrine,

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