N'est-on juste que par intéret ?

N’est-on juste que par intérêt ?

La notion de juste dans son sens le plus large renvoie à ce qui est conforme à une norme pré inscrite. Ainsi l’humain s'affirmant comme un être juste doté de vertu qui amène à une prédisposition en vue d’émettre des bonnes actions et de concevoir le bien dans ses décisions. L’homme doit par conséquent pouvoir se conformer à la norme qu’est la justice. Cette justice permet une bonne cohésion de groupe afin que les membres de la société puissent coexister. En soi, la notion de juste, telle qu’elle est, débouche à un bien être commun. Il semble d’emblée évident qu’un être humain désigné comme juste suit par conséquent le droit positif, qu’il s’engage à suivre par obligation les lois qui sont elles-mêmes dictées en amont par un État. Les citoyens sont conscients de la légitimité de ces lois et acceptent de les suivre en étant en accord avec ce qu’elles prescrivent permettant ainsi d’améliorer l’intérêt général. Ainsi défier ces lois universelles viendraient déclencher une inégalité de traitement entre les membres de la société et par conséquent agir injustement. Le juste étant permis notamment par les lois nous ne pouvons pas être certain qu’une personne est juste pour l'intérêt commun ou seulement afin d’éviter les représailles que son injustice serait capable d’engendrer. De plus le but premier, voir primitif d’un être humain est de perfectionner et de se concentrer sur ses intérêts personnels afin de tirer le meilleur des bénéfices et d’améliorer sa situation. Un être peut affirmer agir juste légalement et moralement seulement dans la vision d’en tirer des avantages en retour et ne serait pas uniquement juste en vue de traiter la communauté que forme les individus de manière égale mais aussi de respecter l’équité. Cependant, les fondements de la justice écartent les éléments extérieurs et ne doivent pas prendre en compte ce qui amènerait à une action ou bien à une décision juste. On peut apercevoir dans ce contexte un paradoxe. Être juste serait donc le fait d’obéir aux lois et d’agir moralement dans le but d’amener à une équité entre les personnes tout en sachant qu'il ne peut pas être effectué pour un intérêt personnel propre étant bien destiné à un intérêt purement collectif. Cependant l’être humain est caractérisé comme un être égoïste de nature qui laisse passer son intérêt avant celui du plus grand nombre.

En définitive le problème peut se poser ainsi : Est-ce que l’être humain décide d’effectuer seulement des actions juste afin de bénéficier des avantages qui peuvent advenir ou est-ce qu’agir justement peut ne pas être lié à nos intérêts personnels étant immuable et inflexible quoi qu’il puisse se passer.

Pour cela, dans un premiers temps, nous nous pencherons sur le fait qu’être juste est ciblé envers des intérêts davantage collectifs.

Dans un second temps, nous analyserons que nous agissons de manière juste seulement car cela est dans notre propre intérêt.

Puis dans un troisième temps, nous explorons comment le fait d’être juste pour notre intérêt personnel peut être bénéfique pour l'intérêt général.

Être juste est une notion permettant à l’humain de se conformer à une norme. Cet humain en étant juste va effectuer des actions qu’on attend de lui. En effet étymologiquement parlant le mot juste renvoie à ce qui est conforme à une règle dictée en amont. D'après le philosophe Aristote, la justice doit dans un premier temps être une justice commutative. Cette justice commutative, basée principalement sur les échanges, explique que les individus sont tous considérés comme égaux et doivent par conséquent recevoir un bien de la même valeur que ce qu'ils ont donné, amenant ainsi à une justice juste, une égalité dite arithmétique. La justice commutative ne prend pas en compte les différences entre les personnes et donne à chacun la même part. Cette justice nous permet déjà de visualiser que quand les humains sont justes, une personne ne peut vraisemblablement pas en tirer avantage pour lui seule. En étant juste une personne se conforme automatiquement à l’équité. Cette équité en latin exprime l’esprit de justice, d’égalité et d’une répartition entre les individus équitables. Un être peut être juste dans un sens moral mais aussi quand il se conforme à la justice, à ce qui est légal dans une société. En effet, le philosophe Aristote développe la thèse de la justice universelle selon laquelle le juste est le fruit d’une égalité des citoyens qui confectionnent eux-mêmes cette notion de juste. En effet l’ensemble des citoyens décident de renoncer à leurs envies personnelles les plus démesurées afin d’avoir une bonne répartition entre ces citoyens et une égalité de traitement. Les fondements de la justice seraient ainsi dictés par les lois d’un Etat, par le droit positif. Le droit positif permet de faire respecter l’égalité entre l’ensemble des individus par l’égalité de traitement. Ces lois qui comportent la justice, qui elle est immuable, sont universelles. Ainsi aucune personne n’a le pouvoir ni les capacités de transgresser ces lois en toute impunité tout en étant juste. Les lois permettent d’amener plus aisément les personnes à faire ce qui est juste dans un but collectif. Avec le droit primitif, les lois sont justes à l’ensemble des citoyens grâce à ces citoyens eux-mêmes qui les respectent étant conscients de leur légitimité et étant en accord avec ce qu’elles prescrivent. La justice étant transcrite dans le cœur des lois, l'humain se caractérisant comme juste ne peut en aucunement agir à l'encontre des lois. En effet, Emmanuel Kant nous explique qu'une personne juste ne peut pas agir pour son propre intérêt car il ne serait par conséquent plus un être juste. L’humanité serait juste pour un intérêt principalement collectif, pour l’intérêt de la société. Être juste par le biais des lois permettraient ainsi à l’ensemble de l’humanité d’être égaux et de tirer les mêmes avantages. Les lois sont le pilier de nos sociétés et tous êtres humains doivent les respecter par conséquent tous êtres humains respectent aussi la notion de justice afin de vivre en harmonie entre les différents individus. En effet, nous obéissons aux lois par obligation et non par contrainte. Nous sommes conscients qu’agir justement nous permet de tirer des bénéfices dans un intérêt collectif, il y aura une justice pour chaque personne vivant dans

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